Louis Segond 1910
Versliste
Ces trois hommes cessèrent de répondre à Job, parce qu'il se regardait comme juste.
Alors s'enflamma de colère Elihu, fils de Barakeel de Buz, de la famille de Ram. Sa colère s'enflamma contre Job, parce qu'il se disait juste devant Dieu.
Et sa colère s'enflamma contre ses trois amis, parce qu'ils ne trouvaient rien à répondre et que néanmoins ils condamnaient Job.
Comme ils étaient plus âgés que lui, Elihu avait attendu jusqu'à ce moment pour parler à Job.
Mais, voyant qu'il n'y avait plus de réponse dans la bouche de ces trois hommes, Elihu s'enflamma de colère.
Il n'y a pas entre nous d'arbitre, Qui pose sa main sur nous deux.
Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme,
Viennent-ils à tomber dans les chaînes, Sont-ils pris dans les liens de l'adversité,
Il leur dénonce leurs oeuvres, Leurs transgressions, leur orgueil;
Il les avertit pour leur instruction, Il les exhorte à se détourner de l'iniquité.
Mais tu as dit à mes oreilles, Et j'ai entendu le son de tes paroles:
Je suis pur, je suis sans péché, Je suis net, il n'y a point en moi d'iniquité.
Et Dieu trouve contre moi des motifs de haine, Il me traite comme son ennemi;
Il met mes pieds dans les ceps, Il surveille tous mes mouvements.
Job dit: Je suis innocent, Et Dieu me refuse justice;
J'ai raison, et je passe pour menteur; Ma plaie est douloureuse, et je suis sans péché.
Elihu reprit et dit:
Imagines-tu avoir raison, Penses-tu te justifier devant Dieu,
Quand tu dis: Que me sert-il, Que me revient-il de ne pas pécher?
Ces trois hommes cessèrent de répondre à Job, parce qu'il se regardait comme juste.
Alors s'enflamma de colère Elihu, fils de Barakeel de Buz, de la famille de Ram. Sa colère s'enflamma contre Job, parce qu'il se disait juste devant Dieu.
Et sa colère s'enflamma contre ses trois amis, parce qu'ils ne trouvaient rien à répondre et que néanmoins ils condamnaient Job.
Comme ils étaient plus âgés que lui, Elihu avait attendu jusqu'à ce moment pour parler à Job.
Mais, voyant qu'il n'y avait plus de réponse dans la bouche de ces trois hommes, Elihu s'enflamma de colère.
Et Elihu, fils de Barakeel de Buz, prit la parole et dit: Je suis jeune, et vous êtes des vieillards; C'est pourquoi j'ai craint, j'ai redouté De vous faire connaître mon sentiment.
Je disais en moi-même: Les jours parleront, Le grand nombre des années enseignera la sagesse.
Mais en réalité, dans l'homme, c'est l'esprit, Le souffle du Tout-Puissant, qui donne l'intelligence;
Ce n'est pas l'âge qui procure la sagesse, Ce n'est pas la vieillesse qui rend capable de juger.
Voilà pourquoi je dis: Ecoute! Moi aussi, j'exposerai ma pensée.
J'ai attendu la fin de vos discours, J'ai suivi vos raisonnements, Votre examen des paroles de Job.
Je vous ai donné toute mon attention; Et voici, aucun de vous ne l'a convaincu, Aucun n'a réfuté ses paroles.
Ne dites pas cependant: En lui nous avons trouvé la sagesse; C'est Dieu qui peut le confondre, ce n'est pas un homme!
Il ne s'est pas adressé directement à moi: Aussi lui répondrai-je tout autrement que vous.
Ils ont peur, ils ne répondent plus! Ils ont la parole coupée!
J'ai attendu qu'ils eussent fini leurs discours, Qu'ils s'arrêtassent et ne sussent que répliquer.
A mon tour, je veux répondre aussi, Je veux dire aussi ce que je pense.
Car je suis plein de paroles, L'esprit me presse au dedans de moi;
Mon intérieur est comme un vin qui n'a pas d'issue, Comme des outres neuves qui vont éclater.
Je parlerai pour respirer à l'aise, J'ouvrirai mes lèvres et je répondrai.
Je n'aurai point égard à l'apparence, Et je ne flatterai personne;
Car je ne sais pas flatter: Mon créateur m'enlèverait bien vite.
Maintenant donc, Job, écoute mes discours, Prête l'oreille à toutes mes paroles!
Voici, j'ouvre la bouche, Ma langue se remue dans mon palais.
C'est avec droiture de coeur que je vais parler, C'est la vérité pure qu'exprimeront mes lèvres:
L'esprit de Dieu m'a créé, Et le souffle du Tout-Puissant m'anime.
Si tu le peux, réponds-moi, Défends ta cause, tiens-toi prêt!
Devant Dieu je suis ton semblable, J'ai été comme toi formé de la boue;
Ainsi mes terreurs ne te troubleront pas, Et mon poids ne saurait t'accabler.
Mais tu as dit à mes oreilles, Et j'ai entendu le son de tes paroles:
Je suis pur, je suis sans péché, Je suis net, il n'y a point en moi d'iniquité.
Et Dieu trouve contre moi des motifs de haine, Il me traite comme son ennemi;
Il met mes pieds dans les ceps, Il surveille tous mes mouvements.
Je te répondrai qu'en cela tu n'as pas raison, Car Dieu est plus grand que l'homme.
Veux-tu donc disputer avec lui, Parce qu'il ne rend aucun compte de ses actes?
Dieu parle cependant, tantôt d'une manière, Tantôt d'une autre, et l'on n'y prend point garde.
Il parle par des songes, par des visions nocturnes, Quand les hommes sont livrés à un profond sommeil, Quand ils sont endormis sur leur couche.
Alors il leur donne des avertissements Et met le sceau à ses instructions,
Afin de détourner l'homme du mal Et de le préserver de l'orgueil,
Afin de garantir son âme de la fosse Et sa vie des coups du glaive.
Par la douleur aussi l'homme est repris sur sa couche, Quand une lutte continue vient agiter ses os.
Alors il prend en dégoût le pain, Même les aliments les plus exquis;
Sa chair se consume et disparaît, Ses os qu'on ne voyait pas sont mis à nu;
Son âme s'approche de la fosse, Et sa vie des messagers de la mort.
Mais s'il se trouve pour lui un ange intercesseur, Un d'entre les mille Qui annoncent à l'homme la voie qu'il doit suivre,
Dieu a compassion de lui et dit à l'ange: Délivre-le, afin qu'il ne descende pas dans la fosse; J'ai trouvé une rançon!
Et sa chair a plus de fraîcheur qu'au premier âge, Il revient aux jours de sa jeunesse.
Il adresse à Dieu sa prière; et Dieu lui est propice, Lui laisse voir sa face avec joie, Et lui rend son innocence.
Il chante devant les hommes et dit: J'ai péché, j'ai violé la justice, Et je n'ai pas été puni comme je le méritais;
Dieu a délivré mon âme pour qu'elle n'entrât pas dans la fosse, Et ma vie s'épanouit à la lumière!
Voilà tout ce que Dieu fait, Deux fois, trois fois, avec l'homme,
Pour ramener son âme de la fosse, Pour l'éclairer de la lumière des vivants.
Sois attentif, Job, écoute-moi! Tais-toi, et je parlerai!
Si tu as quelque chose à dire, réponds-moi! Parle, car je voudrais te donner raison.
Si tu n'as rien à dire, écoute-moi! Tais-toi, et je t'enseignerai la sagesse.
Elihu reprit et dit:
Sages, écoutez mes discours! Vous qui êtes intelligents, prêtez-moi l'oreille!
Car l'oreille discerne les paroles, Comme le palais savoure les aliments.
Choisissons ce qui est juste, Voyons entre nous ce qui est bon.
Job dit: Je suis innocent, Et Dieu me refuse justice;
J'ai raison, et je passe pour menteur; Ma plaie est douloureuse, et je suis sans péché.
Y a-t-il un homme semblable à Job, Buvant la raillerie comme l'eau,
Marchant en société de ceux qui font le mal, Cheminant de pair avec les impies?
Car il a dit: Il est inutile à l'homme De mettre son plaisir en Dieu.
Ecoutez-moi donc, hommes de sens! Loin de Dieu l'injustice, Loin du Tout-Puissant l'iniquité!
Il rend à l'homme selon ses oeuvres, Il rétribue chacun selon ses voies.
Non certes, Dieu ne commet pas l'iniquité; Le Tout-Puissant ne viole pas la justice.
Qui l'a chargé de gouverner la terre? Qui a confié l'univers à ses soins?
S'il ne pensait qu'à lui-même, S'il retirait à lui son esprit et son souffle,
Toute chair périrait soudain, Et l'homme rentrerait dans la poussière.
Si tu as de l'intelligence, écoute ceci, Prête l'oreille au son de mes paroles!
Un ennemi de la justice régnerait-il? Et condamneras-tu le juste, le puissant,
Qui proclame la méchanceté des rois Et l'iniquité des princes,
Qui n'a point égard à l'apparence des grands Et ne distingue pas le riche du pauvre, Parce que tous sont l'ouvrage de ses mains?
En un instant, ils perdent la vie; Au milieu de la nuit, un peuple chancelle et périt; Le puissant disparaît, sans la main d'aucun homme.
Car Dieu voit la conduite de tous, Il a les regards sur les pas de chacun.
Il n'y a ni ténèbres ni ombre de la mort, Où puissent se cacher ceux qui commettent l'iniquité.
Dieu n'a pas besoin d'observer longtemps, Pour qu'un homme entre en jugement avec lui;
Il brise les grands sans information, Et il met d'autres à leur place;
Car il connaît leurs oeuvres. Il les renverse de nuit, et ils sont écrasés;
Il les frappe comme des impies, A la face de tous les regards.
En se détournant de lui, En abandonnant toutes ses voies,
Ils ont fait monter à Dieu le cri du pauvre, Ils l'ont rendu attentif aux cris des malheureux.
S'il donne le repos, qui répandra le trouble? S'il cache sa face, qui pourra le voir? Il traite à l'égal soit une nation, soit un homme,
Afin que l'impie ne domine plus, Et qu'il ne soit plus un piège pour le peuple.
Car a-t-il jamais dit à Dieu: J'ai été châtié, je ne pécherai plus;
Montre-moi ce que je ne vois pas; Si j'ai commis des injustices, je n'en commettrai plus?
Est-ce d'après toi que Dieu rendra la justice? C'est toi qui rejettes, qui choisis, mais non pas moi; Ce que tu sais, dis-le donc!
Les hommes de sens seront de mon avis, Le sage qui m'écoute pensera comme moi.
Job parle sans intelligence, Et ses discours manquent de raison.
Qu'il continue donc à être éprouvé, Puisqu'il répond comme font les méchants!
Car il ajoute à ses fautes de nouveaux péchés; Il bat des mains au milieu de nous, Il multiplie ses paroles contre Dieu.
Elihu reprit et dit:
Imagines-tu avoir raison, Penses-tu te justifier devant Dieu,
Quand tu dis: Que me sert-il, Que me revient-il de ne pas pécher?
C'est à toi que je vais répondre, Et à tes amis en même temps.
Considère les cieux, et regarde! Vois les nuées, comme elles sont au-dessus de toi!
Si tu pèches, quel tort lui causes-tu? Et quand tes péchés se multiplient, que lui fais-tu?
Si tu es juste, que lui donnes-tu? Que reçoit-il de ta main?
Ta méchanceté ne peut nuire qu'à ton semblable, Ta justice n'est utile qu'au fils de l'homme.
On crie contre la multitude des oppresseurs, On se plaint de la violence d'un grand nombre;
Mais nul ne dit: Où est Dieu, mon créateur, Qui inspire des chants d'allégresse pendant la nuit,
Qui nous instruit plus que les bêtes de la terre, Et nous donne l'intelligence plus qu'aux oiseaux du ciel?
On a beau crier alors, Dieu ne répond pas, A cause de l'orgueil des méchants.
C'est en vain que l'on crie, Dieu n'écoute pas, Le Tout-Puissant n'y a point égard.
Bien que tu dises que tu ne le vois pas, Ta cause est devant lui: attends-le!
Mais, parce que sa colère ne sévit point encore, Ce n'est pas à dire qu'il ait peu souci du crime.
Ainsi Job ouvre vainement la bouche, Il multiplie les paroles sans intelligence.
Je prendrai mes raisons de haut, Et je prouverai la justice de mon créateur.
Elihu continua et dit:
Attends un peu, et je vais poursuivre, Car j'ai des paroles encore pour la cause de Dieu.
Je prendrai mes raisons de haut, Et je prouverai la justice de mon créateur.
Sois-en sûr, mes discours ne sont pas des mensonges, Mes sentiments devant toi sont sincères.
Dieu est puissant, mais il ne rejette personne; Il est puissant par la force de son intelligence.
Il ne laisse pas vivre le méchant, Et il fait droit aux malheureux.
Il ne détourne pas les yeux de dessus les justes, Il les place sur le trône avec les rois, Il les y fait asseoir pour toujours, afin qu'ils soient élevés.
Viennent-ils à tomber dans les chaînes, Sont-ils pris dans les liens de l'adversité,
Il leur dénonce leurs oeuvres, Leurs transgressions, leur orgueil;
Il les avertit pour leur instruction, Il les exhorte à se détourner de l'iniquité.
S'ils écoutent et se soumettent, Ils achèvent leurs jours dans le bonheur, Leurs années dans la joie.
S'ils n'écoutent pas, ils périssent par le glaive, Ils expirent dans leur aveuglement.
Les impies se livrent à la colère, Ils ne crient pas à Dieu quand il les enchaîne;
Ils perdent la vie dans leur jeunesse, Ils meurent comme les débauchés.
Mais Dieu sauve le malheureux dans sa misère, Et c'est par la souffrance qu'il l'avertit.
Il te retirera aussi de la détresse, Pour te mettre au large, en pleine liberté, Et ta table sera chargée de mets succulents.
Mais si tu défends ta cause comme un impie, Le châtiment est inséparable de ta cause.
Que l'irritation ne t'entraîne pas à la moquerie, Et que la grandeur de la rançon ne te fasse pas dévier!
Tes cris suffiraient-ils pour te sortir d'angoisse, Et même toutes les forces que tu pourrais déployer?
Ne soupire pas après la nuit, Qui enlève les peuples de leur place.
Garde-toi de te livrer au mal, Car la souffrance t'y dispose.
Dieu est grand par sa puissance; Qui saurait enseigner comme lui?
Qui lui prescrit ses voies? Qui ose dire: Tu fais mal?
Souviens-toi d'exalter ses oeuvres, Que célèbrent tous les hommes.
Tout homme les contemple, Chacun les voit de loin.
Dieu est grand, mais sa grandeur nous échappe, Le nombre de ses années est impénétrable.
Il attire à lui les gouttes d'eau, Il les réduit en vapeur et forme la pluie;
Les nuages la laissent couler, Ils la répandent sur la foule des hommes.
Et qui comprendra le déchirement de la nuée, Le fracas de sa tente?
Voici, il étend autour de lui sa lumière, Et il se cache jusque dans les profondeurs de la mer.
Par ces moyens il juge les peuples, Et il donne la nourriture avec abondance.
Il prend la lumière dans sa main, Il la dirige sur ses adversaires.
Il s'annonce par un grondement; Les troupeaux pressentent son approche.
Mon coeur est tout tremblant, Il bondit hors de sa place.
Ecoutez, écoutez le frémissement de sa voix, Le grondement qui sort de sa bouche!
Il le fait rouler dans toute l'étendue des cieux, Et son éclair brille jusqu'aux extrémités de la terre.
Puis éclate un rugissement: il tonne de sa voix majestueuse; Il ne retient plus l'éclair, dès que sa voix retentit.
Dieu tonne avec sa voix d'une manière merveilleuse; Il fait de grandes choses que nous ne comprenons pas.
Il dit à la neige: Tombe sur la terre! Il le dit à la pluie, même aux plus fortes pluies.
Il met un sceau sur la main de tous les hommes, Afin que tous se reconnaissent comme ses créatures.
L'animal sauvage se retire dans une caverne, Et se couche dans sa tanière.
L'ouragan vient du midi, Et le froid, des vents du nord.
Par son souffle Dieu produit la glace, Il réduit l'espace où se répandaient les eaux.
Il charge de vapeurs les nuages, Il les disperse étincelants;
Leurs évolutions varient selon ses desseins, Pour l'accomplissement de tout ce qu'il leur ordonne, Sur la face de la terre habitée;
C'est comme une verge dont il frappe sa terre, Ou comme un signe de son amour, qu'il les fait apparaître.
Job, sois attentif à ces choses! Considère encore les merveilles de Dieu!
Sais-tu comment Dieu les dirige, Et fait briller son nuage étincelant?
Comprends-tu le balancement des nuées, Les merveilles de celui dont la science est parfaite?
Sais-tu pourquoi tes vêtements sont chauds Quand la terre se repose par le vent du midi?
Peux-tu comme lui étendre les cieux, Aussi solides qu'un miroir de fonte?
Fais-nous connaître ce que nous devons lui dire; Nous sommes trop ignorants pour nous adresser à lui.
Lui annoncera-t-on que je parlerai? Mais quel est l'homme qui désire sa perte?
On ne peut fixer le soleil qui resplendit dans les cieux, Lorsqu'un vent passe et en ramène la pureté;
Le septentrion le rend éclatant comme l'or. Oh! que la majesté de Dieu est redoutable!
Nous ne saurions parvenir jusqu'au Tout-Puissant, Grand par la force, Par la justice, par le droit souverain: Il ne répond pas!
C'est pourquoi les hommes doivent le craindre; Il ne porte les regards sur aucun sage.
Qu'il y croisse des épines au lieu de froment, Et de l'ivraie au lieu d'orge! Fin des paroles de Job.
Trois amis de Job, Eliphaz de Théman, Bildad de Schuach, et Tsophar de Naama, apprirent tous les malheurs qui lui étaient arrivés. Ils se concertèrent et partirent de chez eux pour aller le plaindre et le consoler!
Après ces choses, on fit à Abraham un rapport, en disant: Voici, Milca a aussi enfanté des fils à Nachor, ton frère:
Uts, son premier-né, Buz, son frère, Kemuel, père d'Aram,
Méprisé et abandonné des hommes, Homme de douleur et habitué à la souffrance, Semblable à celui dont on détourne le visage, Nous l'avons dédaigné, nous n'avons fait de lui aucun cas.
Voici, mon serviteur prospérera; Il montera, il s'élèvera, il s'élèvera bien haut.
J'avais fait un pacte avec mes yeux, Et je n'aurais pas arrêté mes regards sur une vierge.
Quelle part Dieu m'eût-il réservée d'en haut? Quel héritage le Tout-Puissant m'eût-il envoyé des cieux?
La ruine n'est-elle pas pour le méchant, Et le malheur pour ceux qui commettent l'iniquité?
Dieu n'a-t-il pas connu mes voies? N'a-t-il pas compté tous mes pas?
Si j'ai marché dans le mensonge, Si mon pied a couru vers la fraude,
Que Dieu me pèse dans des balances justes, Et il reconnaîtra mon intégrité!
Si mon pas s'est détourné du droit chemin, Si mon coeur a suivi mes yeux, Si quelque souillure s'est attachée à mes mains,
Que je sème et qu'un autre moissonne, Et que mes rejetons soient déracinés!
Si mon coeur a été séduit par une femme, Si j'ai fait le guet à la porte de mon prochain,
Que ma femme tourne la meule pour un autre, Et que d'autres la déshonorent!
Car c'est un crime, Un forfait que punissent les juges;
C'est un feu qui dévore jusqu'à la ruine, Et qui aurait détruit toute ma richesse.
Si j'ai méprisé le droit de mon serviteur ou de ma servante Lorsqu'ils étaient en contestation avec moi,
Qu'ai-je à faire, quand Dieu se lève? Qu'ai-je à répondre, quand il châtie?
Celui qui m'a créé dans le ventre de ma mère ne l'a-t-il pas créé? Le même Dieu ne nous a-t-il pas formés dans le sein maternel?
Si j'ai refusé aux pauvres ce qu'ils demandaient, Si j'ai fait languir les yeux de la veuve,
Si j'ai mangé seul mon pain, Sans que l'orphelin en ait eu sa part,
Moi qui l'ai dès ma jeunesse élevé comme un père, Moi qui dès ma naissance ai soutenu la veuve;
Si j'ai vu le malheureux manquer de vêtements, L'indigent n'avoir point de couverture,
Sans que ses reins m'aient béni, Sans qu'il ait été réchauffé par la toison de mes agneaux;
Si j'ai levé la main contre l'orphelin, Parce que je me sentais un appui dans les juges;
Que mon épaule se détache de sa jointure, Que mon bras tombe et qu'il se brise!
Car les châtiments de Dieu m'épouvantent, Et je ne puis rien devant sa majesté.
Si j'ai mis dans l'or ma confiance, Si j'ai dit à l'or: Tu es mon espoir;
Si je me suis réjoui de la grandeur de mes biens, De la quantité des richesses que j'avais acquises;
Si j'ai regardé le soleil quand il brillait, La lune quand elle s'avançait majestueuse,
Et si mon coeur s'est laissé séduire en secret, Si ma main s'est portée sur ma bouche;
C'est encore un crime que doivent punir les juges, Et j'aurais renié le Dieu d'en haut!
Si j'ai été joyeux du malheur de mon ennemi, Si j'ai sauté d'allégresse quand les revers l'ont atteint,
Moi qui n'ai pas permis à ma langue de pécher, De demander sa mort avec imprécation;
Si les gens de ma tente ne disaient pas: Où est celui qui n'a pas été rassasié de sa viande?
Si l'étranger passait la nuit dehors, Si je n'ouvrais pas ma porte au voyageur;
Si, comme les hommes, j'ai caché mes transgressions, Et renfermé mes iniquités dans mon sein,
Parce que j'avais peur de la multitude, Parce que je craignais le mépris des familles, Me tenant à l'écart et n'osant franchir ma porte...
Oh! qui me fera trouver quelqu'un qui m'écoute? Voilà ma défense toute signée: Que le Tout-Puissant me réponde! Qui me donnera la plainte écrite par mon adversaire?
Je porterai son écrit sur mon épaule, Je l'attacherai sur mon front comme une couronne;
Je lui rendrai compte de tous mes pas, Je m'approcherai de lui comme un prince.
Si ma terre crie contre moi, Et que ses sillons versent des larmes;
Si j'en ai mangé le produit sans l'avoir payée, Et que j'aie attristé l'âme de ses anciens maîtres;
Qu'il y croisse des épines au lieu de froment, Et de l'ivraie au lieu d'orge! Fin des paroles de Job.
Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés.
Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l'on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez.
Ne parlez point mal les uns des autres, frères. Celui qui parle mal d'un frère, ou qui juge son frère, parle mal de la loi et juge la loi. Or, si tu juges la loi, tu n'es pas observateur de la loi, mais tu en es juge.
Un seul est législateur et juge, c'est celui qui peut sauver et perdre; mais toi, qui es-tu, qui juges le prochain?
Après que l'Eternel eut adressé ces paroles à Job, il dit à Eliphaz de Théman: Ma colère est enflammée contre toi et contre tes deux amis, parce que vous n'avez pas parlé de moi avec droiture comme l'a fait mon serviteur Job.
Prenez maintenant sept taureaux et sept béliers, allez auprès de mon serviteur Job, et offrez pour vous un holocauste. Job, mon serviteur, priera pour vous, et c'est par égard pour lui seul que je ne vous traiterai pas selon votre folie; car vous n'avez pas parlé de moi avec droiture, comme l'a fait mon serviteur Job.
Maintenant donc, Job, écoute mes discours, Prête l'oreille à toutes mes paroles!
Tu te lèveras devant les cheveux blancs, et tu honoreras la personne du vieillard. Tu craindras ton Dieu. Je suis l'Eternel.
De même, vous qui êtes jeunes, soyez soumis aux anciens. Et tous, dans vos rapports mutuels, revêtez-vous d'humilité; car Dieu résiste aux orgueilleux, Mais il fait grâce aux humbles.
Au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant.
Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles.
Car les hommes seront égoïstes, amis de l'argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux,
insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien,
traîtres, emportés, enflés d'orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu,
J'ai plus d'intelligence que les vieillards, Car j'observe tes ordonnances.