Louis Segond 1910
Versliste
L'Eternel dit à Samuel: Quand cesseras-tu de pleurer sur Saül? Je l'ai rejeté, afin qu'il ne règne plus sur Israël. Remplis ta corne d'huile, et va; je t'enverrai chez Isaï, Bethléhémite, car j'ai vu parmi ses fils celui que je désire pour roi.
Samuel dit: Comment irai-je? Saül l'apprendra, et il me tuera. Et l'Eternel dit: Tu emmèneras avec toi une génisse, et tu diras: Je viens pour offrir un sacrifice à l'Eternel.
Tu inviteras Isaï au sacrifice; je te ferai connaître ce que tu dois faire, et tu oindras pour moi celui que je te dirai.
Samuel fit ce que l'Eternel avait dit, et il alla à Bethléhem. Les anciens de la ville accoururent effrayés au-devant de lui et dirent: Ton arrivée annonce-t-elle quelque chose d'heureux?
Il répondit: Oui; je viens pour offrir un sacrifice à l'Eternel. Sanctifiez-vous, et venez avec moi au sacrifice. Il fit aussi sanctifier Isaï et ses fils, et il les invita au sacrifice.
Lorsqu'ils entrèrent, il se dit, en voyant Eliab: Certainement, l'oint de l'Eternel est ici devant lui.
Et l'Eternel dit à Samuel: Ne prends point garde à son apparence et à la hauteur de sa taille, car je l'ai rejeté. L'Eternel ne considère pas ce que l'homme considère; l'homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l'Eternel regarde au coeur.
Isaï appela Abinadab, et le fit passer devant Samuel; et Samuel dit: L'Eternel n'a pas non plus choisi celui-ci.
Isaï fit passer Schamma; et Samuel dit: L'Eternel n'a pas non plus choisi celui-ci.
Isaï fit passer ses sept fils devant Samuel; et Samuel dit à Isaï: L'Eternel n'a choisi aucun d'eux.
Puis Samuel dit à Isaï: Sont-ce là tous tes fils? Et il répondit: Il reste encore le plus jeune, mais il fait paître les brebis. Alors Samuel dit à Isaï: Envoie-le chercher, car nous ne nous placerons pas avant qu'il ne soit venu ici.
Isaï l'envoya chercher. Or il était blond, avec de beaux yeux et une belle figure. L'Eternel dit à Samuel: Lève-toi, oins-le, car c'est lui!
Samuel prit la corne d'huile, et l'oignit au milieu de ses frères. L'esprit de l'Eternel saisit David, à partir de ce jour et dans la suite. Samuel se leva, et s'en alla à Rama.
L'esprit de l'Eternel se retira de Saül, qui fut agité par un mauvais esprit venant de l'Eternel.
Les serviteurs de Saül lui dirent: Voici, un mauvais esprit de Dieu t'agite.
Que notre seigneur parle! Tes serviteurs sont devant toi. Ils chercheront un homme qui sache jouer de la harpe; et, quand le mauvais esprit de Dieu sera sur toi, il jouera de sa main, et tu seras soulagé.
Saül répondit à ses serviteurs: Trouvez-moi donc un homme qui joue bien, et amenez-le-moi.
L'un des serviteurs prit la parole, et dit: Voici, j'ai vu un fils d'Isaï, Bethléhémite, qui sait jouer; c'est aussi un homme fort et vaillant, un guerrier, parlant bien et d'une belle figure, et l'Eternel est avec lui.
Saül envoya des messagers à Isaï, pour lui dire: Envoie-moi David, ton fils, qui est avec les brebis.
Isaï prit un âne, qu'il chargea de pain, d'une outre de vin et d'un chevreau, et il envoya ces choses à Saül par David, son fils.
David arriva auprès de Saül, et se présenta devant lui; il plut beaucoup à Saül, et il fut désigné pour porter ses armes.
Saül fit dire à Isaï: Je te prie de laisser David à mon service, car il a trouvé grâce à mes yeux.
Et lorsque l'esprit de Dieu était sur Saül, David prenait la harpe et jouait de sa main; Saül respirait alors plus à l'aise et se trouvait soulagé, et le mauvais esprit se retirait de lui.
Les Philistins réunirent leurs armées pour faire la guerre, et ils se rassemblèrent à Soco, qui appartient à Juda; ils campèrent entre Soco et Azéka, à Ephès-Dammim.
Saül et les hommes d'Israël se rassemblèrent aussi; ils campèrent dans la vallée des térébinthes, et ils se mirent en ordre de bataille contre les Philistins.
Les Philistins étaient vers la montagne d'un côté, et Israël était vers la montagne de l'autre côté: la vallée les séparait.
Un homme sortit alors du camp des Philistins et s'avança entre les deux armées. Il se nommait Goliath, il était de Gath, et il avait une taille de six coudées et un empan.
Sur sa tête était un casque d'airain, et il portait une cuirasse à écailles du poids de cinq mille sicles d'airain.
Il avait aux jambes une armure d'airain, et un javelot d'airain entre les épaules.
Le bois de sa lance était comme une ensouple de tisserand, et la lance pesait six cents sicles de fer. Celui qui portait son bouclier marchait devant lui.
Le Philistin s'arrêta; et, s'adressant aux troupes d'Israël rangées en bataille, il leur cria: Pourquoi sortez-vous pour vous ranger en bataille? Ne suis-je pas le Philistin, et n'êtes-vous pas des esclaves de Saül? Choisissez un homme qui descende contre moi!
S'il peut me battre et qu'il me tue, nous vous serons assujettis; mais si je l'emporte sur lui et que je le tue, vous nous serez assujettis et vous nous servirez.
Le Philistin dit encore: Je jette en ce jour un défi à l'armée d'Israël! Donnez-moi un homme, et nous nous battrons ensemble.
Saül et tout Israël entendirent ces paroles du Philistin, et ils furent effrayés et saisis d'une grande crainte.
Or David était fils de cet Ephratien de Bethléhem de Juda, nommé Isaï, qui avait huit fils, et qui, du temps de Saül, était vieux, avancé en âge.
Les trois fils aînés d'Isaï avaient suivi Saül à la guerre; le premier-né de ses trois fils qui étaient partis pour la guerre s'appelait Eliab, le second Abinadab, et le troisième Schamma.
David était le plus jeune. Et lorsque les trois aînés eurent suivi Saül,
David s'en alla de chez Saül et revint à Bethléhem pour faire paître les brebis de son père.
Le Philistin s'avançait matin et soir, et il se présenta pendant quarante jours.
Isaï dit à David, son fils: Prends pour tes frères cet épha de grain rôti et ces dix pains, et cours au camp vers tes frères;
porte aussi ces dix fromages au chef de leur millier. Tu verras si tes frères se portent bien, et tu m'en donneras des nouvelles sûres.
Ils sont avec Saül et tous les hommes d'Israël dans la vallée des térébinthes, faisant la guerre aux Philistins.
David se leva de bon matin. Il laissa les brebis à un gardien, prit sa charge, et partit, comme Isaï le lui avait ordonné. Lorsqu'il arriva au camp, l'armée était en marche pour se ranger en bataille et poussait des cris de guerre.
Israël et les Philistins se formèrent en bataille, armée contre armée.
David remit les objets qu'il portait entre les mains du gardien des bagages, et courut vers les rangs de l'armée. Aussitôt arrivé, il demanda à ses frères comment ils se portaient.
Tandis qu'il parlait avec eux, voici, le Philistin de Gath, nommé Goliath, s'avança entre les deux armées, hors des rangs des Philistins. Il tint les mêmes discours que précédemment, et David les entendit.
A la vue de cet homme, tous ceux d'Israël s'enfuirent devant lui et furent saisis d'une grande crainte.
Chacun disait: Avez-vous vu s'avancer cet homme? C'est pour jeter à Israël un défi qu'il s'est avancé! Si quelqu'un le tue, le roi le comblera de richesses, il lui donnera sa fille, et il affranchira la maison de son père en Israël.
David dit aux hommes qui se trouvaient près de lui: Que fera-t-on à celui qui tuera ce Philistin, et qui ôtera l'opprobre de dessus Israël? Qui est donc ce Philistin, cet incirconcis, pour insulter l'armée du Dieu vivant?
Le peuple, répétant les mêmes choses, lui dit: C'est ainsi que l'on fera à celui qui le tuera.
Eliab, son frère aîné, qui l'avait entendu parler à ces hommes, fut enflammé de colère contre David. Et il dit: Pourquoi es-tu descendu, et à qui as-tu laissé ce peu de brebis dans le désert? Je connais ton orgueil et la malice de ton coeur. C'est pour voir la bataille que tu es descendu.
David répondit: Qu'ai-je donc fait? ne puis-je pas parler ainsi?
Et il se détourna de lui pour s'adresser à un autre, et fit les mêmes questions. Le peuple lui répondit comme la première fois.
Lorsqu'on eut entendu les paroles prononcées par David, on les répéta devant Saül, qui le fit chercher.
David dit à Saül: Que personne ne se décourage à cause de ce Philistin! Ton serviteur ira se battre avec lui.
Saül dit à David: Tu ne peux pas aller te battre avec ce Philistin, car tu es un enfant, et il est un homme de guerre dès sa jeunesse.
David dit à Saül: Ton serviteur faisait paître les brebis de son père. Et quand un lion ou un ours venait en enlever une du troupeau,
je courais après lui, je le frappais, et j'arrachais la brebis de sa gueule. S'il se dressait contre moi, je le saisissais par la gorge, je le frappais, et je le tuais.
C'est ainsi que ton serviteur a terrassé le lion et l'ours, et il en sera du Philistin, de cet incirconcis, comme de l'un d'eux, car il a insulté l'armée du Dieu vivant.
David dit encore: L'Eternel, qui m'a délivré de la griffe du lion et de la patte de l'ours, me délivrera aussi de la main de ce Philistin. Et Saül dit à David: Va, et que l'Eternel soit avec toi!
Saül fit mettre ses vêtements à David, il plaça sur sa tête un casque d'airain, et le revêtit d'une cuirasse.
David ceignit l'épée de Saül par-dessus ses habits, et voulut marcher, car il n'avait pas encore essayé. Mais il dit à Saül: Je ne puis pas marcher avec cette armure, je n'y suis pas accoutumé. Et il s'en débarrassa.
Il prit en main son bâton, choisit dans le torrent cinq pierres polies, et les mit dans sa gibecière de berger et dans sa poche. Puis, sa fronde à la main, il s'avança contre le Philistin.
Le Philistin s'approcha peu à peu de David, et l'homme qui portait son bouclier marchait devant lui.
Le Philistin regarda, et lorsqu'il aperçut David, il le méprisa, ne voyant en lui qu'un enfant, blond et d'une belle figure.
Le Philistin dit à David: Suis-je un chien, pour que tu viennes à moi avec des bâtons? Et, après l'avoir maudit par ses dieux,
il ajouta: Viens vers moi, et je donnerai ta chair aux oiseaux du ciel et aux bêtes des champs.
David dit au Philistin: Tu marches contre moi avec l'épée, la lance et le javelot; et moi, je marche contre toi au nom de l'Eternel des armées, du Dieu de l'armée d'Israël, que tu as insultée.
Aujourd'hui l'Eternel te livrera entre mes mains, je t'abattrai et je te couperai la tête; aujourd'hui je donnerai les cadavres du camp des Philistins aux oiseaux du ciel et aux animaux de la terre. Et toute la terre saura qu'Israël a un Dieu.
Et toute cette multitude saura que ce n'est ni par l'épée ni par la lance que l'Eternel sauve. Car la victoire appartient à l'Eternel. Et il vous livre entre nos mains.
Aussitôt que le Philistin se mit en mouvement pour marcher au-devant de David, David courut sur le champ de bataille à la rencontre du Philistin.
Il mit la main dans sa gibecière, y prit une pierre, et la lança avec sa fronde; il frappa le Philistin au front, et la pierre s'enfonça dans le front du Philistin, qui tomba le visage contre terre.
Ainsi, avec une fronde et une pierre, David fut plus fort que le Philistin; il le terrassa et lui ôta la vie, sans avoir d'épée à la main.
Il courut, s'arrêta près du Philistin, se saisit de son épée qu'il tira du fourreau, le tua et lui coupa la tête. Les Philistins, voyant que leur héros était mort, prirent la fuite.
Et les hommes d'Israël et de Juda poussèrent des cris, et allèrent à la poursuite des Philistins jusque dans la vallée et jusqu'aux portes d'Ekron. Les Philistins blessés à mort tombèrent dans le chemin de Schaaraïm jusqu'à Gath et jusqu'à Ekron.
Et les enfants d'Israël revinrent de la poursuite des Philistins, et pillèrent leur camp.
David prit la tête du Philistin et la porta à Jérusalem, et il mit dans sa tente les armes du Philistin.
Lorsque Saül avait vu David marcher à la rencontre du Philistin, il avait dit à Abner, chef de l'armée: De qui ce jeune homme est-il fils, Abner? Abner répondit: Aussi vrai que ton âme est vivante, ô roi! je l'ignore.
Informe-toi donc de qui ce jeune homme est fils, dit le roi.
Et quand David fut de retour après avoir tué le Philistin, Abner le prit et le mena devant Saül. David avait à la main la tête du Philistin.
Saül lui dit: De qui es-tu fils, jeune homme? Et David répondit: Je suis fils de ton serviteur Isaï, Bethléhémite.
David avait achevé de parler à Saül. Et dès lors l'âme de Jonathan fut attachée à l'âme de David, et Jonathan l'aima comme son âme.
Ce même jour Saül retint David, et ne le laissa pas retourner dans la maison de son père.
Jonathan fit alliance avec David, parce qu'il l'aimait comme son âme.
Il ôta le manteau qu'il portait, pour le donner à David; et il lui donna ses vêtements, même son épée, son arc et sa ceinture.
David allait et réussissait partout où l'envoyait Saül; il fut mis par Saül à la tête des gens de guerre, et il plaisait à tout le peuple, même aux serviteurs de Saül.
Comme ils revenaient, lors du retour de David après qu'il eut tué le Philistin, les femmes sortirent de toutes les villes d'Israël au-devant du roi Saül, en chantant et en dansant, au son des tambourins et des triangles, et en poussant des cris de joie.
Les femmes qui chantaient se répondaient les unes aux autres, et disaient: Saül a frappé ses mille, Et David ses dix mille.
Saül fut très irrité, et cela lui déplut. Il dit: On en donne dix mille à David, et c'est à moi que l'on donne les mille! Il ne lui manque plus que la royauté.
Et Saül regarda David d'un mauvais oeil, à partir de ce jour et dans la suite.
Le lendemain, le mauvais esprit de Dieu saisit Saül, qui eut des transports au milieu de la maison. David jouait, comme les autres jours, et Saül avait sa lance à la main.
Saül leva sa lance, disant en lui-même: Je frapperai David contre la paroi. Mais David se détourna de lui deux fois.
Saül craignait la présence de David, parce que l'Eternel était avec David et s'était retiré de lui.
Il l'éloigna de sa personne, et il l'établit chef de mille hommes. David sortait et rentrait à la tête du peuple;
il réussissait dans toutes ses entreprises, et l'Eternel était avec lui.
Saül, voyant qu'il réussissait toujours, avait peur de lui;
mais tout Israël et Juda aimaient David, parce qu'il sortait et rentrait à leur tête.
Saül dit à David: Voici, je te donnerai pour femme ma fille aînée Mérab; sers-moi seulement avec vaillance, et soutiens les guerres de l'Eternel. Or Saül se disait: Je ne veux pas mettre la main sur lui, mais que la main des Philistins soit sur lui.
David répondit à Saül: Qui suis-je, et qu'est-ce que ma vie, qu'est-ce que la famille de mon père en Israël, pour que je devienne le gendre du roi?
Lorsque arriva le temps où Mérab, fille de Saül, devait être donnée à David, elle fut donnée pour femme à Adriel, de Mehola.
Mical, fille de Saül, aima David. On en informa Saül, et la chose lui convint.
Il se disait: Je la lui donnerai, afin qu'elle soit un piège pour lui, et qu'il tombe sous la main des Philistins. Et Saül dit à David pour la seconde fois: Tu vas aujourd'hui devenir mon gendre.
Saül donna cet ordre à ses serviteurs: Parlez en confidence à David, et dites-lui: Voici, le roi est bien disposé pour toi, et tous ses serviteurs t'aiment; sois maintenant le gendre du roi.
Les serviteurs de Saül répétèrent ces paroles aux oreilles de David. Et David répondit: Croyez-vous qu'il soit facile de devenir le gendre du roi? Moi, je suis un homme pauvre et de peu d'importance.
Les serviteurs de Saül lui rapportèrent ce qu'avait répondu David.
Saül dit: Vous parlerez ainsi à David: Le roi ne demande point de dot; mais il désire cent prépuces de Philistins, pour être vengé de ses ennemis. Saül avait le dessein de faire tomber David entre les mains des Philistins.
Les serviteurs de Saül rapportèrent ces paroles à David, et David agréa ce qui lui était demandé pour qu'il devînt gendre du roi. Avant le terme fixé,
David se leva, partit avec ses gens, et tua deux cents hommes parmi les Philistins; il apporta leurs prépuces, et en livra au roi le nombre complet, afin de devenir gendre du roi. Alors Saül lui donna pour femme Mical, sa fille.
Saül vit et comprit que l'Eternel était avec David; et Mical, sa fille, aimait David.
Saül craignit de plus en plus David, et il fut toute sa vie son ennemi.
Les princes des Philistins faisaient des excursions; et chaque fois qu'ils sortaient, David avait plus de succès que tous les serviteurs de Saül, et son nom devint très célèbre.
Après avoir achevé tous ces discours devant le peuple qui l'écoutait, Jésus entra dans Capernaüm.
Un centenier avait un serviteur auquel il était très attaché, et qui se trouvait malade, sur le point de mourir.
Ayant entendu parler de Jésus, il lui envoya quelques anciens des Juifs, pour le prier de venir guérir son serviteur.
Ils arrivèrent auprès de Jésus, et lui adressèrent d'instantes supplications, disant: Il mérite que tu lui accordes cela;
car il aime notre nation, et c'est lui qui a bâti notre synagogue.
Jésus, étant allé avec eux, n'était guère éloigné de la maison, quand le centenier envoya des amis pour lui dire: Seigneur, ne prends pas tant de peine; car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit.
C'est aussi pour cela que je ne me suis pas cru digne d'aller en personne vers toi. Mais dis un mot, et mon serviteur sera guéri.
Car, moi qui suis soumis à des supérieurs, j'ai des soldats sous mes ordres; et je dis à l'un: Va! et il va; à l'autre: Viens! et il vient; et à mon serviteur: Fais cela! et il le fait.
Lorsque Jésus entendit ces paroles, il admira le centenier, et, se tournant vers la foule qui le suivait, il dit: Je vous le dis, même en Israël je n'ai pas trouvé une aussi grande foi.
De retour à la maison, les gens envoyés par le centenier trouvèrent guéri le serviteur qui avait été malade.
Le jour suivant, Jésus alla dans une ville appelée Naïn; ses disciples et une grande foule faisaient route avec lui.
Lorsqu'il fut près de la porte de la ville, voici, on portait en terre un mort, fils unique de sa mère, qui était veuve; et il y avait avec elle beaucoup de gens de la ville.
Le Seigneur, l'ayant vue, fut ému de compassion pour elle, et lui dit: Ne pleure pas!
Il s'approcha, et toucha le cercueil. Ceux qui le portaient s'arrêtèrent. Il dit: Jeune homme, je te le dis, lève-toi!
Et le mort s'assit, et se mit à parler. Jésus le rendit à sa mère.
Tous furent saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu, disant: Un grand prophète a paru parmi nous, et Dieu a visité son peuple.
Cette parole sur Jésus se répandit dans toute la Judée et dans tout le pays d'alentour.
Jean fut informé de toutes ces choses par ses disciples.
Il en appela deux, et les envoya vers Jésus, pour lui dire: Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre?
Arrivés auprès de Jésus, ils dirent: Jean Baptiste nous a envoyés vers toi, pour dire: Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre?
A l'heure même, Jésus guérit plusieurs personnes de maladies, d'infirmités, et d'esprits malins, et il rendit la vue à plusieurs aveugles.
Et il leur répondit: Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu: les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres.
Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute!
Lorsque les envoyés de Jean furent partis, Jésus se mit à dire à la foule, au sujet de Jean: Qu'êtes-vous allés voir au désert? un roseau agité par le vent?
Mais, qu'êtes-vous allés voir? un homme vêtu d'habits précieux? Voici, ceux qui portent des habits magnifiques, et qui vivent dans les délices, sont dans les maisons des rois.
Qu'êtes-vous donc allés voir? un prophète? Oui, vous dis-je, et plus qu'un prophète.
C'est celui dont il est écrit: Voici, j'envoie mon messager devant ta face, Pour préparer ton chemin devant toi.
Je vous le dis, parmi ceux qui sont nés de femmes, il n'y en a point de plus grand que Jean. Cependant, le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui.
Et tout le peuple qui l'a entendu et même les publicains ont justifié Dieu, en se faisant baptiser du baptême de Jean;
mais les pharisiens et les docteurs de la loi, en ne se faisant pas baptiser par lui, ont rendu nul à leur égard le dessein de Dieu.
A qui donc comparerai-je les hommes de cette génération, et à qui ressemblent-ils?
Ils ressemblent aux enfants assis dans la place publique, et qui, se parlant les uns aux autres, disent: Nous vous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé; nous vous avons chanté des complaintes, et vous n'avez pas pleuré.
Car Jean Baptiste est venu, ne mangeant pas de pain et ne buvant pas de vin, et vous dites: Il a un démon.
Le Fils de l'homme est venu, mangeant et buvant, et vous dites: C'est un mangeur et un buveur, un ami des publicains et des gens de mauvaise vie.
Mais la sagesse a été justifiée par tous ses enfants.
Un pharisien pria Jésus de manger avec lui. Jésus entra dans la maison du pharisien, et se mit à table.
Et voici, une femme pécheresse qui se trouvait dans la ville, ayant su qu'il était à table dans la maison du pharisien, apporta un vase d'albâtre plein de parfum,
et se tint derrière, aux pieds de Jésus. Elle pleurait; et bientôt elle lui mouilla les pieds de ses larmes, puis les essuya avec ses cheveux, les baisa, et les oignit de parfum.
Le pharisien qui l'avait invité, voyant cela, dit en lui-même: Si cet homme était prophète, il connaîtrait qui et de quelle espèce est la femme qui le touche, il connaîtrait que c'est une pécheresse.
Jésus prit la parole, et lui dit: Simon, j'ai quelque chose à te dire. - Maître, parle, répondit-il. -
Un créancier avait deux débiteurs: l'un devait cinq cents deniers, et l'autre cinquante.
Comme ils n'avaient pas de quoi payer, il leur remit à tous deux leur dette. Lequel l'aimera le plus?
Simon répondit: Celui, je pense, auquel il a le plus remis. Jésus lui dit: Tu as bien jugé.
Puis, se tournant vers la femme, il dit à Simon: Vois-tu cette femme? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m'as point donné d'eau pour laver mes pieds; mais elle, elle les a mouillés de ses larmes, et les a essuyés avec ses cheveux.
Tu ne m'as point donné de baiser; mais elle, depuis que je suis entré, elle n'a point cessé de me baiser les pieds.
Tu n'as point versé d'huile sur ma tête; mais elle, elle a versé du parfum sur mes pieds.
C'est pourquoi, je te le dis, ses nombreux péchés ont été pardonnés: car elle a beaucoup aimé. Mais celui à qui on pardonne peu aime peu.
Et il dit à la femme: Tes péchés sont pardonnés.
Ceux qui étaient à table avec lui se mirent à dire en eux-mêmes: Qui est celui-ci, qui pardonne même les péchés?
Mais Jésus dit à la femme: Ta foi t'a sauvée, va en paix.
Saül parla à Jonathan, son fils, et à tous ses serviteurs, de faire mourir David.
Mais Jonathan, fils de Saül, qui avait une grande affection pour David, l'en informa et lui dit: Saül, mon père, cherche à te faire mourir. Sois donc sur tes gardes demain matin, reste dans un lieu retiré, et cache-toi.
Je sortirai et je me tiendrai à côté de mon père dans le champ où tu seras; je parlerai de toi à mon père, je verrai ce qu'il dira, et je te le rapporterai.
Jonathan parla favorablement de David à Saül, son père: Que le roi, dit-il, ne commette pas un péché à l'égard de son serviteur David, car il n'en a point commis envers toi. Au contraire, il a agi pour ton bien;
il a exposé sa vie, il a tué le Philistin, et l'Eternel a opéré une grande délivrance pour tout Israël. Tu l'as vu, et tu t'en es réjoui. Pourquoi pécherais-tu contre le sang innocent, et ferais-tu sans raison mourir David?
Saül écouta la voix de Jonathan, et il jura, disant: L'Eternel est vivant! David ne mourra pas.
Jonathan appela David, et lui rapporta toutes ces paroles; puis il l'amena auprès de Saül, en présence de qui David fut comme auparavant.
La guerre continuait. David marcha contre les Philistins, et se battit avec eux; il leur fit éprouver une grande défaite, et ils s'enfuirent devant lui.
Alors le mauvais esprit de l'Eternel fut sur Saül, qui était assis dans sa maison, sa lance à la main. David jouait,
et Saül voulut le frapper avec sa lance contre la paroi. Mais David se détourna de lui, et Saül frappa de sa lance la paroi. David prit la fuite et s'échappa pendant la nuit.
Saül envoya des gens vers la maison de David, pour le garder et le faire mourir au matin. Mais Mical, femme de David, l'en informa et lui dit: Si tu ne te sauves pas cette nuit, demain tu es mort.
Elle le fit descendre par la fenêtre, et David s'en alla et s'enfuit. C'est ainsi qu'il échappa.
Ensuite Mical prit le théraphim, qu'elle plaça dans le lit; elle mit une peau de chèvre à son chevet, et elle l'enveloppa d'une couverture.
Lorsque Saül envoya des gens pour prendre David, elle dit: Il est malade.
Saül les renvoya pour qu'ils le vissent, et il dit: Apportez-le-moi dans son lit, afin que je le fasse mourir.
Ces gens revinrent, et voici, le théraphim était dans le lit, et une peau de chèvre à son chevet.
Saül dit à Mical: Pourquoi m'as-tu trompé de la sorte, et as-tu laissé partir mon ennemi qui s'est échappé? Mical répondit à Saül: Il m'a dit: Laisse moi aller, ou je te tue!
C'est ainsi que David prit la fuite et qu'il échappa. Il se rendit auprès de Samuel à Rama, et lui raconta tout ce que Saül lui avait fait. Puis il alla avec Samuel demeurer à Najoth.
On le rapporta à Saül, en disant: Voici, David est à Najoth, près de Rama.
Saül envoya des gens pour prendre David. Ils virent une assemblée de prophètes qui prophétisaient, ayant Samuel à leur tête. L'esprit de Dieu saisit les envoyés de Saül, et ils se mirent aussi à prophétiser eux-mêmes.
On en fit rapport à Saül, qui envoya d'autres gens, et eux aussi prophétisèrent. Il en envoya encore pour la troisième fois, et ils prophétisèrent également.
Alors Saül alla lui-même à Rama. Arrivé à la grande citerne qui est à Sécou, il demanda: Où sont Samuel et David? On lui répondit: Ils sont à Najoth, près de Rama.
Et il se dirigea vers Najoth, près de Rama. L'esprit de Dieu fut aussi sur lui; et Saül continua son chemin en prophétisant, jusqu'à son arrivée à Najoth, près de Rama.
Il ôta ses vêtements, et il prophétisa aussi devant Samuel; et il se jeta nu par terre tout ce jour-là et toute la nuit. C'est pourquoi l'on dit: Saül est-il aussi parmi les prophètes?
David s'enfuit de Najoth, près de Rama. Il alla trouver Jonathan, et dit: Qu'ai-je fait? quel est mon crime, quel est mon péché aux yeux de ton père, pour qu'il en veuille à ma vie?
Jonathan lui répondit: Loin de là! tu ne mourras point. Mon père ne fait aucune chose, grande ou petite, sans m'en informer; pourquoi donc mon père me cacherait-il celle-là? Il n'en est rien.
David dit encore, en jurant: Ton père sait bien que j'ai trouvé grâce à tes yeux, et il aura dit: Que Jonathan ne le sache pas; cela lui ferait de la peine. Mais l'Eternel est vivant et ton âme est vivante! il n'y a qu'un pas entre moi et la mort.
Jonathan dit à David: Je ferai pour toi ce que tu voudras.
Et David lui répondit: Voici, c'est demain la nouvelle lune, et je devrais m'asseoir avec le roi pour manger; laisse-moi aller, et je me cacherai dans les champs jusqu'au soir du troisième jour.
Si ton père remarque mon absence, tu diras: David m'a prié de lui laisser faire une course à Bethléhem, sa ville, parce qu'il y a pour toute la famille un sacrifice annuel.
Et s'il dit: C'est bien! ton serviteur alors n'a rien à craindre; mais si la colère s'empare de lui, sache que le mal est résolu de sa part.
Montre donc ton affection pour ton serviteur, puisque tu as fait avec ton serviteur une alliance devant l'Eternel. Et, s'il y a quelque crime en moi, ôte-moi la vie toi-même, car pourquoi me mènerais-tu jusqu'à ton père?
Jonathan lui dit: Loin de toi la pensée que je ne t'informerai pas, si j'apprends que le mal est résolu de la part de mon père et menace de t'atteindre!
David dit à Jonathan: Qui m'informera dans le cas où ton père te répondrait durement?
Et Jonathan dit à David: Viens, sortons dans les champs. Et ils sortirent tous deux dans les champs.
Jonathan dit à David: Je prends à témoin l'Eternel, le Dieu d'Israël! Je sonderai mon père demain ou après-demain; et, dans le cas où il serait bien disposé pour David, si je n'envoie vers toi personne pour t'en informer,
que l'Eternel traite Jonathan dans toute sa rigueur! Dans le cas où mon père trouverait bon de te faire du mal, je t'informerai aussi et je te laisserai partir, afin que tu t'en ailles en paix; et que l'Eternel soit avec toi, comme il a été avec mon père!
Si je dois vivre encore, veuille user envers moi de la bonté de l'Eternel; et si je meurs,
ne retire jamais ta bonté envers ma maison, pas même lorsque l'Eternel retranchera chacun des ennemis de David de dessus la face de la terre.
Car Jonathan a fait alliance avec la maison de David. Que l'Eternel tire vengeance des ennemis de David!
Jonathan protesta encore auprès de David de son affection pour lui, car il l'aimait comme son âme.
Jonathan lui dit: C'est demain la nouvelle lune; on remarquera ton absence, car ta place sera vide.
Tu descendras le troisième jour jusqu'au fond du lieu où tu t'étais caché le jour de l'affaire, et tu resteras près de la pierre d'Ezel.
Je tirerai trois flèches du côté de la pierre, comme si je visais un but.
Et voici, j'enverrai un jeune homme, et je lui dirai: Va, trouve les flèches. Si je lui dis: Voici, les flèches sont en deçà de toi, prends-les! alors viens, car il y a paix pour toi, et tu n'as rien à craindre, l'Eternel est vivant!
Mais si je dis au jeune homme: Voici, les flèches sont au delà de toi! alors va-t-en, car l'Eternel te renvoie.
L'Eternel est à jamais témoin de la parole que nous nous sommes donnée l'un à l'autre.
David se cacha dans les champs. C'était la nouvelle lune, et le roi prit place au festin pour manger.
Le roi s'assit comme à l'ordinaire sur son siège contre la paroi, Jonathan se leva, et Abner s'assit à côté de Saül; mais la place de David resta vide.
Saül ne dit rien ce jour-là; car, pensa-t-il, c'est par hasard, il n'est pas pur, certainement il n'est pas pur.
Le lendemain, second jour de la nouvelle lune, la place de David était encore vide. Et Saül dit à Jonathan, son fils: Pourquoi le fils d'Isaï n'a-t-il paru au repas ni hier ni aujourd'hui?
Jonathan répondit à Saül: David m'a demandé la permission d'aller à Bethléhem.
Il a dit: Laisse-moi aller, je te prie, car nous avons dans la ville un sacrifice de famille, et mon frère me l'a fait savoir; si donc j'ai trouvé grâce à tes yeux, permets que j'aille en hâte voir mes frères. C'est pour cela qu'il n'est point venu à la table du roi.
Alors la colère de Saül s'enflamma contre Jonathan, et il lui dit: Fils pervers et rebelle, ne sais je pas que tu as pour ami le fils d'Isaï, à ta honte et à la honte de ta mère?
Car aussi longtemps que le fils d'Isaï sera vivant sur la terre, il n'y aura point de sécurité ni pour toi ni pour ta royauté. Et maintenant, envoie-le chercher, et qu'on me l'amène, car il est digne de mort.
Jonathan répondit à Saül, son père, et lui dit: Pourquoi le ferait-on mourir? Qu'a-t-il fait?
Et Saül dirigea sa lance contre lui, pour le frapper. Jonathan comprit que c'était chose résolue chez son père que de faire mourir David.
Il se leva de table dans une ardente colère, et ne participa point au repas le second jour de la nouvelle lune; car il était affligé à cause de David, parce que son père l'avait outragé.
Le lendemain matin, Jonathan alla dans les champs au lieu convenu avec David, et il était accompagné d'un petit garçon.
Il lui dit: Cours, trouve les flèches que je vais tirer. Le garçon courut, et Jonathan tira une flèche qui le dépassa.
Lorsqu'il arriva au lieu où était la flèche que Jonathan avait tirée, Jonathan cria derrière lui: La flèche n'est-elle pas plus loin que toi?
Il lui cria encore: Vite, hâte-toi, ne t'arrête pas! Et le garçon de Jonathan ramassa les flèches et revint vers son maître.
Le garçon ne savait rien; Jonathan et David seuls comprenaient la chose.
Jonathan remit ses armes à son garçon, et lui dit: Va, porte-les à la ville.
Après le départ du garçon, David se leva du côté du midi, puis se jeta le visage contre terre et se prosterna trois fois. Les deux amis s'embrassèrent et pleurèrent ensemble, David surtout fondit en larmes.
Et Jonathan dit à David: Va en paix, maintenant que nous avons juré l'un et l'autre, au nom de l'Eternel, en disant: Que l'Eternel soit à jamais entre moi et toi, entre ma postérité et ta postérité! David se leva, et s'en alla, et Jonathan rentra dans la ville.
David se rendit à Nob, vers le sacrificateur Achimélec, qui accourut effrayé au-devant de lui et lui dit: Pourquoi es-tu seul et n'y a-t-il personne avec toi?
David répondit au sacrificateur Achimélec: Le roi m'a donné un ordre et m'a dit: Que personne ne sache rien de l'affaire pour laquelle je t'envoie et de l'ordre que je t'ai donné. J'ai fixé un rendez-vous à mes gens.
Maintenant qu'as-tu sous la main? Donne-moi cinq pains, ou ce qui se trouvera.
Le sacrificateur répondit à David: Je n'ai pas de pain ordinaire sous la main, mais il y a du pain consacré; si du moins tes gens se sont abstenus de femmes!
David répondit au sacrificateur: Nous nous sommes abstenus de femmes depuis trois jours que je suis parti, et tous mes gens sont purs: d'ailleurs, si c'est là un acte profane, il sera certainement aujourd'hui sanctifié par celui qui en sera l'instrument.
Alors le sacrificateur lui donna du pain consacré, car il n'y avait là d'autre pain que du pain de proposition, qu'on avait ôté de devant l'Eternel pour le remplacer par du pain chaud au moment où on l'avait pris.
Là, ce même jour, un homme d'entre les serviteurs de Saül se trouvait enfermé devant l'Eternel; c'était un Edomite, nommé Doëg, chef des bergers de Saül.
David dit à Achimélec: N'as-tu pas sous la main une lance ou une épée? car je n'ai pris avec moi ni mon épée ni mes armes, parce que l'ordre du roi était pressant.
Le sacrificateur répondit: Voici l'épée de Goliath, le Philistin, que tu as tué dans la vallée des térébinthes; elle est enveloppée dans un drap, derrière l'éphod; si tu veux la prendre, prends-la, car il n'y en a pas d'autre ici. Et David dit: Il n'y en a point de pareille; donne-la-moi.
David se leva et s'enfuit le même jour loin de Saül. Il arriva chez Akisch, roi de Gath.
Les serviteurs d'Akisch lui dirent: N'est-ce pas là David, roi du pays? n'est-ce pas celui pour qui l'on chantait en dansant: Saül a frappé ses mille, -Et David ses dix mille?
David prit à coeur ces paroles, et il eut une grande crainte d'Akisch, roi de Gath.
Il se montra comme fou à leurs yeux, et fit devant eux des extravagances; il faisait des marques sur les battants des portes, et il laissait couler sa salive sur sa barbe.
Akisch dit à ses serviteurs: Vous voyez bien que cet homme a perdu la raison; pourquoi me l'amenez-vous?
Est-ce que je manque de fous, pour que vous m'ameniez celui-ci et me rendiez témoin de ses extravagances? Faut-il qu'il entre dans ma maison?
David partit de là, et se sauva dans la caverne d'Adullam. Ses frères et toute la maison de son père l'apprirent, et ils descendirent vers lui.
Tous ceux qui se trouvaient dans la détresse, qui avaient des créanciers, ou qui étaient mécontents, se rassemblèrent auprès de lui, et il devint leur chef. Ainsi se joignirent à lui environ quatre cents hommes.
De là David s'en alla à Mitspé dans le pays de Moab. Il dit au roi de Moab: Permets, je te prie, à mon père et à ma mère de se retirer chez vous, jusqu'à ce que je sache ce que Dieu fera de moi.
Et il les conduisit devant le roi de Moab, et ils demeurèrent avec lui tout le temps que David fut dans la forteresse.
Le prophète Gad dit à David: Ne reste pas dans la forteresse, va-t'en, et entre dans le pays de Juda. Et David s'en alla, et parvint à la forêt de Héreth.
Saül apprit que l'on avait des renseignements sur David et sur ses gens. Saül était assis sous le tamarisc, à Guibea, sur la hauteur; il avait sa lance à la main, et tous ses serviteurs se tenaient près de lui.
Et Saül dit à ses serviteurs qui se tenaient près de lui: Ecoutez, Benjamites! Le fils d'Isaï vous donnera-t-il à tous des champs et des vignes? Fera-t-il de vous tous des chefs de mille et des chefs de cent?
Sinon, pourquoi avez-vous tous conspiré contre moi, et n'y a-t-il personne qui m'informe de l'alliance de mon fils avec le fils d'Isaï? Pourquoi n'y a-t-il personne de vous qui souffre à mon sujet, et qui m'avertisse que mon fils a soulevé mon serviteur contre moi, afin qu'il me dressât des embûches, comme il le fait aujourd'hui?
Doëg, l'Edomite, qui se trouvait aussi parmi les serviteurs de Saül, répondit: J'ai vu le fils d'Isaï venir à Nob, auprès d'Achimélec, fils d'Achithub.
Achimélec a consulté pour lui l'Eternel, il lui a donné des vivres et lui a remis l'épée de Goliath, le Philistin.
Le roi envoya chercher Achimélec, fils d'Achithub, le sacrificateur, et toute la maison de son père, les sacrificateurs qui étaient à Nob. Ils se rendirent tous vers le roi.
Saül dit: Ecoute, fils d'Achithub! Il répondit: Me voici, mon seigneur!
Saül lui dit: Pourquoi avez-vous conspiré contre moi, toi et le fils d'Isaï? Pourquoi lui as-tu donné du pain et une épée, et as-tu consulté Dieu pour lui, afin qu'il s'élevât contre moi et me dressât des embûches, comme il le fait aujourd'hui?
Achimélec répondit au roi: Lequel d'entre tous tes serviteurs peut être comparé au fidèle David, gendre du roi, dévoué à ses ordres, et honoré dans ta maison?
Est-ce aujourd'hui que j'ai commencé à consulter Dieu pour lui? Loin de moi! Que le roi ne mette rien à la charge de son serviteur ni de personne de la maison de mon père, car ton serviteur ne connaît de tout ceci aucune chose, petite ou grande.
Le roi dit: Tu mourras, Achimélec, toi et toute la maison de ton père.
Et le roi dit aux coureurs qui se tenaient près de lui: Tournez-vous, et mettez à mort les sacrificateurs de l'Eternel; car ils sont d'accord avec David, ils ont bien su qu'il s'enfuyait, et ils ne m'ont point averti. Mais les serviteurs du roi ne voulurent pas avancer la main pour frapper les sacrificateurs de l'Eternel.
Alors le roi dit à Doëg: Tourne-toi, et frappe les sacrificateurs. Et Doëg, l'Edomite, se tourna, et ce fut lui qui frappa les sacrificateurs; il fit mourir en ce jour quatre-vingt-cinq hommes portant l'éphod de lin.
Saül frappa encore du tranchant de l'épée Nob, ville sacerdotale; hommes et femmes, enfants et nourrissons, boeufs, ânes, et brebis, tombèrent sous le tranchant de l'épée.
Un fils d'Achimélec, fils d'Achithub, échappa. Son nom était Abiathar. Il s'enfuit auprès de David,
et lui rapporta que Saül avait tué les sacrificateurs de l'Eternel.
David dit à Abiathar: J'ai bien pensé ce jour même que Doëg, l'Edomite, se trouvant là, ne manquerait pas d'informer Saül. C'est moi qui suis cause de la mort de toutes les personnes de la maison de ton père.
Reste avec moi, ne crains rien, car celui qui cherche ma vie cherche la tienne; près de moi tu seras bien gardé.
De David. Lorsqu'il contrefit l'insensé en présence d'Abimélec, et qu'il s'en alla chassé par lui. Je bénirai l'Eternel en tout temps; Sa louange sera toujours dans ma bouche.
Que mon âme se glorifie en l'Eternel! Que les malheureux écoutent et se réjouissent!
Exaltez avec moi l'Eternel! Célébrons tous son nom!
J'ai cherché l'Eternel, et il m'a répondu; Il m'a délivré de toutes mes frayeurs.
Quand on tourne vers lui les regards, on est rayonnant de joie, Et le visage ne se couvre pas de honte.
Quand un malheureux crie, l'Eternel entend, Et il le sauve de toutes ses détresses.
L'ange de l'Eternel campe autour de ceux qui le craignent, Et il les arrache au danger.
Sentez et voyez combien l'Eternel est bon! Heureux l'homme qui cherche en lui son refuge!
Craignez l'Eternel, vous ses saints! Car rien ne manque à ceux qui le craignent.
Les lionceaux éprouvent la disette et la faim, Mais ceux qui cherchent l'Eternel ne sont privés d'aucun bien.
Venez, mes fils, écoutez-moi! Je vous enseignerai la crainte de l'Eternel.
Quel est l'homme qui aime la vie, Qui désire la prolonger pour jouir du bonheur?
Préserve ta langue du mal, Et tes lèvres des paroles trompeuses;
Eloigne-toi du mal, et fais le bien; Recherche et poursuis la paix.
Les yeux de l'Eternel sont sur les justes, Et ses oreilles sont attentives à leurs cris.
L'Eternel tourne sa face contre les méchants, Pour retrancher de la terre leur souvenir.
Quand les justes crient, l'Eternel entend, Et il les délivre de toutes leurs détresses;
L'Eternel est près de ceux qui ont le coeur brisé, Et il sauve ceux qui ont l'esprit dans l'abattement.
Le malheur atteint souvent le juste, Mais l'Eternel l'en délivre toujours.
Il garde tous ses os, Aucun d'eux n'est brisé.
Le malheur tue le méchant, Et les ennemis du juste sont châtiés.
L'Eternel délivre l'âme de ses serviteurs, Et tous ceux qui l'ont pour refuge échappent au châtiment.
Cantique de David. Lorsqu'il était dans la caverne. Prière. De ma voix je crie à l'Eternel, De ma voix j'implore l'Eternel.
Je répands ma plainte devant lui, Je lui raconte ma détresse.
Quand mon esprit est abattu au dedans de moi, Toi, tu connais mon sentier. Sur la route où je marche Ils m'ont tendu un piège.
Jette les yeux à droite, et regarde! Personne ne me reconnaît, Tout refuge est perdu pour moi, Nul ne prend souci de mon âme.
Eternel! c'est à toi que je crie. Je dis: Tu es mon refuge, Mon partage sur la terre des vivants.
Sois attentif à mes cris! Car je suis bien malheureux. Délivre-moi de ceux qui me poursuivent! Car ils sont plus forts que moi.
Tire mon âme de sa prison, Afin que je célèbre ton nom! Les justes viendront m'entourer, Quand tu m'auras fait du bien.
Au chef des chantres. Ne détruis pas. Hymne de David. Lorsqu'il se réfugia dans la caverne, poursuivi par Saül. Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi! Car en toi mon âme cherche un refuge; Je cherche un refuge à l'ombre de tes ailes, Jusqu'à ce que les calamités soient passées.
Je crie au Dieu Très-Haut, Au Dieu qui agit en ma faveur.
Il m'enverra du ciel le salut, Tandis que mon persécuteur se répand en outrages; -Pause. Dieu enverra sa bonté et sa fidélité.
Mon âme est parmi des lions; Je suis couché au milieu de gens qui vomissent la flamme, Au milieu d'hommes qui ont pour dents la lance et les flèches, Et dont la langue est un glaive tranchant.
Elève-toi sur les cieux, ô Dieu! Que ta gloire soit sur toute la terre!
Ils avaient tendu un filet sous mes pas: Mon âme se courbait; Ils avaient creusé une fosse devant moi: Ils y sont tombés. -Pause.
Mon coeur est affermi, ô Dieu! mon coeur est affermi; Je chanterai, je ferai retentir mes instruments.
Réveille-toi, mon âme! réveillez-vous, mon luth et ma harpe! Je réveillerai l'aurore.
Je te louerai parmi les peuples, Seigneur! Je te chanterai parmi les nations.
Car ta bonté atteint jusqu'aux cieux, Et ta fidélité jusqu'aux nues.
Elève-toi sur les cieux, ô Dieu! Que ta gloire soit sur toute la terre!
Au chef des chantres. Cantique de David. A l'occasion du rapport que Doëg, l'Edomite, vint faire à Saül, en lui disant: David s'est rendu dans la maison d'Achimélec. Pourquoi te glorifies-tu de ta méchanceté, tyran? La bonté de Dieu subsiste toujours.
Ta langue n'invente que malice, comme un rasoir affilé, fourbe que tu es!
Tu aimes le mal plutôt que le bien, Le mensonge plutôt que la droiture. -Pause.
Tu aimes toutes les paroles de destruction, Langue trompeuse!
Aussi Dieu t'abattra pour toujours, Il te saisira et t'enlèvera de ta tente; Il te déracinera de la terre des vivants. -Pause.
Les justes le verront, et auront de la crainte, Et ils feront de lui le sujet de leurs moqueries:
Voilà l'homme qui ne prenait point Dieu pour protecteur, Mais qui se confiait en ses grandes richesses, Et qui triomphait dans sa malice!
Et moi, je suis dans la maison de Dieu comme un olivier verdoyant, Je me confie dans la bonté de Dieu, éternellement et à jamais.
Je te louerai toujours, parce que tu as agi; Et je veux espérer en ton nom, parce qu'il est favorable, En présence de tes fidèles.
Au chef des chantres. Cantique de David. A l'occasion du rapport que Doëg, l'Edomite, vint faire à Saül, en lui disant: David s'est rendu dans la maison d'Achimélec. Pourquoi te glorifies-tu de ta méchanceté, tyran? La bonté de Dieu subsiste toujours.
Ta langue n'invente que malice, comme un rasoir affilé, fourbe que tu es!
Tu aimes le mal plutôt que le bien, Le mensonge plutôt que la droiture. -Pause.
Tu aimes toutes les paroles de destruction, Langue trompeuse!
Aussi Dieu t'abattra pour toujours, Il te saisira et t'enlèvera de ta tente; Il te déracinera de la terre des vivants. -Pause.
Les justes le verront, et auront de la crainte, Et ils feront de lui le sujet de leurs moqueries:
Voilà l'homme qui ne prenait point Dieu pour protecteur, Mais qui se confiait en ses grandes richesses, Et qui triomphait dans sa malice!
Et moi, je suis dans la maison de Dieu comme un olivier verdoyant, Je me confie dans la bonté de Dieu, éternellement et à jamais.
Je te louerai toujours, parce que tu as agi; Et je veux espérer en ton nom, parce qu'il est favorable, En présence de tes fidèles.
On vint dire à David: Voici, les Philistins ont attaqué Keïla, et ils pillent les aires.
David consulta l'Eternel, en disant: Irai-je, et battrai-je ces Philistins? Et l'Eternel lui répondit: Va, tu battras les Philistins, et tu délivreras Keïla.
Mais les gens de David lui dirent: Voici, nous ne sommes pas sans crainte ici même en Juda; que sera-ce si nous allons à Keïla contre les troupes des Philistins?
David consulta encore l'Eternel. Et l'Eternel lui répondit: Lève-toi, descends à Keïla, car je livre les Philistins entre tes mains.
David alla donc avec ses gens à Keïla, et il se battit contre les Philistins; il emmena leur bétail, et leur fit éprouver une grande défaite. Ainsi David délivra les habitants de Keïla.
Lorsque Abiathar, fils d'Achimélec, s'enfuit vers David à Keïla, il descendit ayant en main l'éphod.
Saül fut informé de l'arrivée de David à Keïla, et il dit: Dieu le livre entre mes mains, car il est venu s'enfermer dans une ville qui a des portes et des barres.
Et Saül convoqua tout le peuple à la guerre, afin de descendre à Keïla et d'assiéger David et ses gens.
David, ayant eu connaissance du mauvais dessein que Saül projetait contre lui, dit au sacrificateur Abiathar: Apporte l'éphod!
Et David dit: Eternel, Dieu d'Israël, ton serviteur apprend que Saül veut venir à Keïla pour détruire la ville à cause de moi.
Les habitants de Keïla me livreront-ils entre ses mains? Saül descendra-t-il, comme ton serviteur l'a appris? Eternel, Dieu d'Israël, daigne le révéler à ton serviteur! Et l'Eternel répondit: Il descendra.
David dit encore: Les habitants de Keïla me livreront-ils, moi et mes gens, entre les mains de Saül? Et l'Eternel répondit: Ils te livreront.
Alors David se leva avec ses gens au nombre d'environ six cents hommes; ils sortirent de Keïla, et s'en allèrent où ils purent. Saül, informé que David s'était sauvé de Keïla, suspendit sa marche.
David demeura au désert, dans des lieux forts, et il resta sur la montagne du désert de Ziph. Saül le cherchait toujours, mais Dieu ne le livra pas entre ses mains.
David, voyant Saül en marche pour attenter à sa vie, se tint au désert de Ziph, dans la forêt.
Ce fut alors que Jonathan, fils de Saül, se leva et alla vers David dans la forêt. Il fortifia sa confiance en Dieu,
et lui dit: Ne crains rien, car la main de Saül, mon père, ne t'atteindra pas. Tu régneras sur Israël, et moi je serai au second rang près de toi; Saül, mon père, le sait bien aussi.
Ils firent tous deux alliance devant l'Eternel; et David resta dans la forêt, et Jonathan s'en alla chez lui.
Les Ziphiens montèrent auprès de Saül à Guibea, et dirent: David n'est-il pas caché parmi nous dans des lieux forts, dans la forêt, sur la colline de Hakila, qui est au midi du désert?
Descends donc, ô roi, puisque c'est là tout le désir de ton âme; et à nous de le livrer entre les mains du roi.
Saül dit: Que l'Eternel vous bénisse de ce que vous avez pitié de moi!
Allez, je vous prie, prenez encore des informations pour savoir et découvrir dans quel lieu il a dirigé ses pas et qui l'y a vu, car il est, m'a-t-on dit, fort rusé.
Examinez et reconnaissez tous les lieux où il se cache, puis revenez vers moi avec quelque chose de certain, et je partirai avec vous. S'il est dans le pays, je le chercherai parmi tous les milliers de Juda.
Ils se levèrent donc et allèrent à Ziph avant Saül. David et ses gens étaient au désert de Maon, dans la plaine au midi du désert.
Saül partit avec ses gens à la recherche de David. Et l'on en informa David, qui descendit le rocher et resta dans le désert de Maon. Saül, l'ayant appris, poursuivit David au désert de Maon.
Saül marchait d'un côté de la montagne, et David avec ses gens de l'autre côté de la montagne. David fuyait précipitamment pour échapper à Saül. Mais déjà Saül et ses gens entouraient David et les siens pour s'emparer d'eux,
lorsqu'un messager vint dire à Saül: Hâte-toi de venir, car les Philistins ont fait invasion dans le pays.
Saül cessa de poursuivre David, et il s'en retourna pour aller à la rencontre des Philistins. C'est pourquoi l'on appela ce lieu Séla-Hammachlekoth.
De là David monta vers les lieux forts d'En-Guédi, où il demeura.
Cantique de David. Lorsqu'il était dans la caverne. Prière. De ma voix je crie à l'Eternel, De ma voix j'implore l'Eternel.
Je répands ma plainte devant lui, Je lui raconte ma détresse.
Quand mon esprit est abattu au dedans de moi, Toi, tu connais mon sentier. Sur la route où je marche Ils m'ont tendu un piège.
Jette les yeux à droite, et regarde! Personne ne me reconnaît, Tout refuge est perdu pour moi, Nul ne prend souci de mon âme.
Eternel! c'est à toi que je crie. Je dis: Tu es mon refuge, Mon partage sur la terre des vivants.
Sois attentif à mes cris! Car je suis bien malheureux. Délivre-moi de ceux qui me poursuivent! Car ils sont plus forts que moi.
Tire mon âme de sa prison, Afin que je célèbre ton nom! Les justes viendront m'entourer, Quand tu m'auras fait du bien.
Au chef des chantres. Avec instruments à cordes. Cantique de David. Lorsque les Ziphiens vinrent dire à Saül: David n'est-il pas caché parmi nous? O Dieu! sauve-moi par ton nom, Et rends-moi justice par ta puissance!
O Dieu! écoute ma prière, Prête l'oreille aux paroles de ma bouche!
Car des étrangers se sont levés contre moi, Des hommes violents en veulent à ma vie; Ils ne portent pas leurs pensées sur Dieu. -Pause.
Voici, Dieu est mon secours, Le Seigneur est le soutien de mon âme.
Le mal retombera sur mes adversaires; Anéantis-les, dans ta fidélité!
Je t'offrirai de bon coeur des sacrifices; Je louerai ton nom, ô Eternel! car il est favorable,
Car il me délivre de toute détresse, Et mes yeux se réjouissent à la vue de mes ennemis.
Lorsque Saül fut revenu de la poursuite des Philistins, on vint lui dire: Voici, David est dans le désert d'En-Guédi.
Saül prit trois mille hommes d'élite sur tout Israël, et il alla chercher David et ses gens jusque sur les rochers des boucs sauvages.
Il arriva à des parcs de brebis, qui étaient près du chemin; et là se trouvait une caverne, où il entra pour se couvrir les pieds. David et ses gens étaient au fond de la caverne.
Les gens de David lui dirent: Voici le jour où l'Eternel te dit: Je livre ton ennemi entre tes mains; traite-le comme bon te semblera. David se leva, et coupa doucement le pan du manteau de Saül.
Après cela le coeur lui battit, parce qu'il avait coupé le pan du manteau de Saül.
Et il dit à ses gens: Que l'Eternel me garde de commettre contre mon seigneur, l'oint de l'Eternel, une action telle que de porter ma main sur lui! car il est l'oint de l'Eternel.
Par ces paroles David arrêta ses gens, et les empêcha de se jeter sur Saül. Puis Saül se leva pour sortir de la caverne, et continua son chemin.
Après cela, David se leva et sortit de la caverne. Il se mit alors à crier après Saül: O roi, mon seigneur! Saül regarda derrière lui, et David s'inclina le visage contre terre et se prosterna.
David dit à Saül: Pourquoi écoutes-tu les propos des gens qui disent: Voici, David cherche ton malheur?
Tu vois maintenant de tes propres yeux que l'Eternel t'avait livré aujourd'hui entre mes mains dans la caverne. On m'excitait à te tuer; mais je t'ai épargné, et j'ai dit: Je ne porterai pas la main sur mon seigneur, car il est l'oint de l'Eternel.
Vois, mon père, vois donc le pan de ton manteau dans ma main. Puisque j'ai coupé le pan de ton manteau et que je ne t'ai pas tué, sache et reconnais qu'il n'y a dans ma conduite ni méchanceté ni révolte, et que je n'ai point péché contre toi. Et toi, tu me dresses des embûches, pour m'ôter la vie!
L'Eternel sera juge entre moi et toi, et l'Eternel me vengera de toi; mais je ne porterai point la main sur toi.
Des méchants vient la méchanceté, dit l'ancien proverbe. Aussi je ne porterai point la main sur toi.
Contre qui le roi d'Israël s'est-il mis en marche? Qui poursuis-tu? Un chien mort, une puce!
L'Eternel jugera et prononcera entre moi et toi; il regardera, il défendra ma cause, il me rendra justice en me délivrant de ta main.
Lorsque David eut fini d'adresser à Saül ces paroles, Saül dit: Est-ce bien ta voix, mon fils David? Et Saül éleva la voix et pleura.
Et il dit à David: Tu es plus juste que moi; car tu m'as fait du bien, et moi je t'ai fait du mal.
Tu manifestes aujourd'hui la bonté avec laquelle tu agis envers moi, puisque l'Eternel m'avait livré entre tes mains et que tu ne m'as pas tué.
Si quelqu'un rencontre son ennemi, le laisse-t-il poursuivre tranquillement son chemin? Que l'Eternel te récompense pour ce que tu m'as fait en ce jour!
Maintenant voici, je sais que tu régneras, et que la royauté d'Israël restera entre tes mains.
Jure-moi donc par l'Eternel que tu ne détruiras pas ma postérité après moi, et que tu ne retrancheras pas mon nom de la maison de mon père.
David le jura à Saül. Puis Saül s'en alla dans sa maison, et David et ses gens montèrent au lieu fort.
Samuel mourut. Tout Israël s'étant assemblé le pleura, et on l'enterra dans sa demeure à Rama. Ce fut alors que David se leva et descendit au désert de Paran.
Il y avait à Maon un homme fort riche, possédant des biens à Carmel; il avait trois mille brebis et mille chèvres, et il se trouvait à Carmel pour la tonte de ses brebis.
Le nom de cet homme était Nabal, et sa femme s'appelait Abigaïl; c'était une femme de bon sens et belle de figure, mais l'homme était dur et méchant dans ses actions. Il descendait de Caleb.
David apprit au désert que Nabal tondait ses brebis.
Il envoya vers lui dix jeunes gens, auxquels il dit: Montez à Carmel, et allez auprès de Nabal. Vous le saluerez en mon nom,
et vous lui parlerez ainsi: Pour la vie sois en paix, et que la paix soit avec ta maison et tout ce qui t'appartient!
Et maintenant, j'ai appris que tu as les tondeurs. Or tes bergers ont été avec nous; nous ne leur avons fait aucun outrage, et rien ne leur a été enlevé pendant tout le temps qu'ils ont été à Carmel.
Demande-le à tes serviteurs, et ils te le diront. Que ces jeunes gens trouvent donc grâce à tes yeux, puisque nous venons dans un jour de joie. Donne donc, je te prie, à tes serviteurs et à ton fils David ce qui se trouvera sous ta main.
Lorsque les gens de David furent arrivés, ils répétèrent à Nabal toutes ces paroles, au nom de David. Puis ils se turent.
Nabal répondit aux serviteurs de David: Qui est David, et qui est le fils d'Isaï? Il y a aujourd'hui beaucoup de serviteurs qui s'échappent d'auprès de leurs maîtres.
Et je prendrais mon pain, mon eau, et mon bétail que j'ai tué pour mes tondeurs, et je les donnerais à des gens qui sont je ne sais d'où?
Les gens de David rebroussèrent chemin; ils s'en retournèrent, et redirent, à leur arrivée, toutes ces paroles à David.
Alors David dit à ses gens: Que chacun de vous ceigne son épée! Et ils ceignirent chacun leur épée. David aussi ceignit son épée, et environ quatre cents hommes montèrent à sa suite. Il en resta deux cents près des bagages.
Un des serviteurs de Nabal vint dire à Abigaïl, femme de Nabal: Voici, David a envoyé du désert des messagers pour saluer notre maître, qui les a rudoyés.
Et pourtant ces gens ont été très bons pour nous; ils ne nous ont fait aucun outrage, et rien ne nous a été enlevé, tout le temps que nous avons été avec eux lorsque nous étions dans les champs.
Ils nous ont nuit et jour servi de muraille, tout le temps que nous avons été avec eux, faisant paître les troupeaux.
Sache maintenant et vois ce que tu as à faire, car la perte de notre maître et de toute sa maison est résolue, et il est si méchant qu'on n'ose lui parler.
Abigaïl prit aussitôt deux cents pains, deux outres de vin, cinq pièces de bétail apprêtées, cinq mesures de grain rôti, cent masses de raisins secs, et deux cents de figues sèches. Elle les mit sur des ânes,
et elle dit à ses serviteurs: Passez devant moi, je vais vous suivre. Elle ne dit rien à Nabal, son mari.
Montée sur un âne, elle descendit la montagne par un chemin couvert; et voici, David et ses gens descendaient en face d'elle, en sorte qu'elle les rencontra.
David avait dit: C'est bien en vain que j'ai gardé tout ce que cet homme a dans le désert, et que rien n'a été enlevé de tout ce qu'il possède; il m'a rendu le mal pour le bien.
Que Dieu traite son serviteur David dans toute sa rigueur, si je laisse subsister jusqu'à la lumière du matin qui que ce soit de tout ce qui appartient à Nabal!
Lorsque Abigaïl aperçut David, elle descendit rapidement de l'âne, tomba sur sa face en présence de David, et se prosterna contre terre.
Puis, se jetant à ses pieds, elle dit: A moi la faute, mon seigneur! Permets à ta servante de parler à tes oreilles, et écoute les paroles de ta servante.
Que mon seigneur ne prenne pas garde à ce méchant homme, à Nabal, car il est comme son nom; Nabal est son nom, et il y a chez lui de la folie. Et moi, ta servante, je n'ai pas vu les gens que mon seigneur a envoyés.
Maintenant, mon seigneur, aussi vrai que l'Eternel est vivant et que ton âme est vivante, c'est l'Eternel qui t'a empêché de répandre le sang et qui a retenu ta main. Que tes ennemis, que ceux qui veulent du mal à mon seigneur soient comme Nabal!
Accepte ce présent que ta servante apporte à mon seigneur, et qu'il soit distribué aux gens qui marchent à la suite de mon seigneur.
Pardonne, je te prie, la faute de ta servante, car l'Eternel fera à mon seigneur une maison stable; pardonne, car mon seigneur soutient les guerres de l'Eternel, et la méchanceté ne se trouvera jamais en toi.
S'il s'élève quelqu'un qui te poursuive et qui en veuille à ta vie, l'âme de mon seigneur sera liée dans le faisceau des vivants auprès de l'Eternel, ton Dieu, et il lancera du creux de la fronde l'âme de tes ennemis.
Lorsque l'Eternel aura fait à mon seigneur tout le bien qu'il t'a annoncé, et qu'il t'aura établi chef sur Israël,
mon seigneur n'aura ni remords ni souffrance de coeur pour avoir répandu le sang inutilement et pour s'être vengé lui-même. Et lorsque l'Eternel aura fait du bien à mon seigneur, souviens-toi de ta servante.
David dit à Abigaïl: Béni soit l'Eternel, le Dieu d'Israël, qui t'a envoyée aujourd'hui à ma rencontre!
Béni soit ton bon sens, et bénie sois-tu, toi qui m'as empêché en ce jour de répandre le sang, et qui as retenu ma main!
Mais l'Eternel, le Dieu d'Israël, qui m'a empêché de te faire du mal, est vivant! si tu ne t'étais hâtée de venir au-devant de moi, il ne serait resté qui que ce soit à Nabal, d'ici à la lumière du matin.
Et David prit de la main d'Abigaïl ce qu'elle lui avait apporté, et lui dit: Monte en paix dans ta maison; vois, j'ai écouté ta voix, et je t'ai favorablement accueillie.
Abigaïl arriva auprès de Nabal. Et voici, il faisait dans sa maison un festin comme un festin de roi; il avait le coeur joyeux, et il était complètement dans l'ivresse. Elle ne lui dit aucune chose, petite ou grande, jusqu'à la lumière du matin.
Mais le matin, l'ivresse de Nabal s'étant dissipée, sa femme lui raconta ce qui s'était passé. Le coeur de Nabal reçut un coup mortel, et devint comme une pierre.
Environ dix jours après, l'Eternel frappa Nabal, et il mourut.
David apprit que Nabal était mort, et il dit: Béni soit l'Eternel, qui a défendu ma cause dans l'outrage que m'a fait Nabal, et qui a empêché son serviteur de faire le mal! L'Eternel a fait retomber la méchanceté de Nabal sur sa tête. David envoya proposer à Abigaïl de devenir sa femme.
Les serviteurs de David arrivèrent chez Abigaïl à Carmel, et lui parlèrent ainsi: David nous a envoyés vers toi, afin de te prendre pour sa femme.
Elle se leva, se prosterna le visage contre terre, et dit: Voici, ta servante sera une esclave pour laver les pieds des serviteurs de mon seigneur.
Et aussitôt Abigaïl partit, montée sur un âne, et accompagnée de cinq jeunes filles; elle suivit les messagers de David, et elle devint sa femme.
David avait aussi pris Achinoam de Jizreel, et toutes les deux furent ses femmes.
Et Saül avait donné sa fille Mical, femme de David, à Palthi de Gallim, fils de Laïsch.
Les Ziphiens allèrent auprès de Saül à Guibea, et dirent: David n'est-il pas caché sur la colline de Hakila, en face du désert?
Saül se leva et descendit au désert de Ziph, avec trois mille hommes de l'élite d'Israël, pour chercher David dans le désert de Ziph.
Il campa sur la colline de Hakila, en face du désert, près du chemin. David était dans le désert; et s'étant aperçu que Saül marchait à sa poursuite au désert,
il envoya des espions, et apprit avec certitude que Saül était arrivé.
Alors David se leva et vint au lieu où Saül était campé, et il vit la place où couchait Saül, avec Abner, fils de Ner, chef de son armée. Saül couchait au milieu du camp, et le peuple campait autour de lui.
David prit la parole, et s'adressant à Achimélec, Héthien, et à Abischaï, fils de Tseruja et frère de Joab, il dit: Qui veut descendre avec moi dans le camp vers Saül? Et Abischaï répondit: Moi, je descendrai avec toi.
David et Abischaï allèrent de nuit vers le peuple. Et voici, Saül était couché et dormait au milieu du camp, et sa lance était fixée en terre à son chevet. Abner et le peuple étaient couchés autour de lui.
Abischaï dit à David: Dieu livre aujourd'hui ton ennemi entre tes mains; laisse-moi, je te prie, le frapper de ma lance et le clouer en terre d'un seul coup, pour que je n'aie pas à y revenir.
Mais David dit à Abischaï: Ne le détruis pas! car qui pourrait impunément porter la main sur l'oint de l'Eternel?
Et David dit: L'Eternel est vivant! c'est à l'Eternel seul à le frapper, soit que son jour vienne et qu'il meure, soit qu'il descende sur un champ de bataille et qu'il y périsse.
Loin de moi, par l'Eternel! de porter la main sur l'oint de l'Eternel! Prends seulement la lance qui est à son chevet, avec la cruche d'eau, et allons-nous-en.
David prit donc la lance et la cruche d'eau qui étaient au chevet de Saül; et ils s'en allèrent. Personne ne les vit ni ne s'aperçut de rien, et personne ne se réveilla, car ils dormaient tous d'un profond sommeil dans lequel l'Eternel les avait plongés.
David passa de l'autre côté, et s'arrêta au loin sur le sommet de la montagne, à une grande distance du camp.
Et il cria au peuple et à Abner, fils de Ner: Ne répondras-tu pas, Abner? Abner répondit: Qui es-tu, toi qui pousses des cris vers le roi?
Et David dit à Abner: N'es-tu pas un homme? et qui est ton pareil en Israël? Pourquoi donc n'as-tu pas gardé le roi, ton maître? Car quelqu'un du peuple est venu pour tuer le roi, ton maître.
Ce que tu as fait là n'est pas bien. L'Eternel est vivant! vous méritez la mort, pour n'avoir pas veillé sur votre maître, sur l'oint de l'Eternel. Regarde maintenant où sont la lance du roi et la cruche d'eau, qui étaient à son chevet!
Saül reconnut la voix de David, et dit: Est-ce bien ta voix, mon fils David? Et David répondit: C'est ma voix, ô roi, mon seigneur!
Et il dit: Pourquoi mon seigneur poursuit-il son serviteur? Qu'ai-je fait, et de quoi suis-je coupable?
Que le roi, mon seigneur, daigne maintenant écouter les paroles de son serviteur: si c'est l'Eternel qui t'excite contre moi, qu'il agrée le parfum d'une offrande; mais si ce sont des hommes, qu'ils soient maudits devant l'Eternel, puisqu'ils me chassent aujourd'hui pour me détacher de l'héritage de l'Eternel, et qu'ils me disent: Va servir des dieux étrangers!
Oh! que mon sang ne tombe pas en terre loin de la face de l'Eternel! Car le roi d'Israël s'est mis en marche pour chercher une puce, comme on chasserait une perdrix dans les montagnes.
Saül dit: J'ai péché; reviens, mon fils David, car je ne te ferai plus de mal, puisqu'en ce jour ma vie a été précieuse à tes yeux. J'ai agi comme un insensé, et j'ai fait une grande faute.
David répondit: Voici la lance du roi; que l'un de tes gens vienne la prendre.
L'Eternel rendra à chacun selon sa justice et sa fidélité; car l'Eternel t'avait livré aujourd'hui entre mes mains, et je n'ai pas voulu porter la main sur l'oint de l'Eternel.
Et comme aujourd'hui ta vie a été d'un grand prix à mes yeux, ainsi ma vie sera d'un grand prix aux yeux de l'Eternel et il me délivrera de toute angoisse.
Saül dit à David: Sois béni, mon fils David! tu réussiras dans tes entreprises. David continua son chemin, et Saül retourna chez lui.
David dit en lui-même: je périrai un jour par la main de Saül; il n'y a rien de mieux pour moi que de me réfugier au pays des Philistins, afin que Saül renonce à me chercher encore dans tout le territoire d'Israël; ainsi j'échapperai à sa main.
Et David se leva, lui et les six cents hommes qui étaient avec lui, et ils passèrent chez Akisch, fils de Maoc, roi de Gath.
David et ses gens restèrent à Gath auprès d'Akisch; ils avaient chacun leur famille, et David avait ses deux femmes, Achinoam de Jizreel, et Abigaïl de Carmel, femme de Nabal.
Saül, informé que David s'était enfui à Gath, cessa de le chercher.
David dit à Akisch: Si j'ai trouvé grâce à tes yeux, qu'on me donne dans l'une des villes du pays un lieu où je puisse demeurer; car pourquoi ton serviteur habiterait-il avec toi dans la ville royale?
Et ce même jour Akisch lui donna Tsiklag. C'est pourquoi Tsiklag a appartenu aux rois de Juda jusqu'à ce jour.
Le temps que David demeura dans le pays des Philistins fut d'un an et quatre mois.
David et ses gens montaient et faisaient des incursions chez les Gueschuriens, les Guirziens et les Amalécites; car ces nations habitaient dès les temps anciens la contrée, du côté de Schur et jusqu'au pays d'Egypte.
David ravageait cette contrée; il ne laissait en vie ni homme ni femme, et il enlevait les brebis, les boeufs, les ânes, les chameaux, les vêtements, puis s'en retournait et allait chez Akisch.
Akisch disait: Où avez-vous fait aujourd'hui vos courses? Et David répondait: Vers le midi de Juda, vers le midi des Jerachmeélites et vers le midi des Kéniens.
David ne laissait en vie ni homme ni femme, pour les amener à Gath; car, pensait-il, ils pourraient parler contre nous et dire: Ainsi a fait David. Et ce fut là sa manière d'agir tout le temps qu'il demeura dans le pays des Philistins.
Akisch se fiait à David, et il disait: Il se rend odieux à Israël, son peuple, et il sera mon serviteur à jamais.
Au chef des chantres. Sur Colombe des térébinthes lointains. Hymne de David. Lorsque les Philistins le saisirent à Gath. Aie pitié de moi, ô Dieu! car des hommes me harcèlent; Tout le jour ils me font la guerre, ils me tourmentent.
Tout le jour mes adversaires me harcèlent; Ils sont nombreux, ils me font la guerre comme des hautains.
Quand je suis dans la crainte, En toi je me confie.
Je me glorifierai en Dieu, en sa parole; Je me confie en Dieu, je ne crains rien: Que peuvent me faire des hommes?
Sans cesse ils portent atteinte à mes droits, Ils n'ont à mon égard que de mauvaises pensées.
Ils complotent, ils épient, ils observent mes traces, Parce qu'ils en veulent à ma vie.
C'est par l'iniquité qu'ils espèrent échapper: Dans ta colère, ô Dieu, précipite les peuples!
Tu comptes les pas de ma vie errante; Recueille mes larmes dans ton outre: Ne sont-elles pas inscrites dans ton livre?
Mes ennemis reculent, au jour où je crie; Je sais que Dieu est pour moi.
Je me glorifierai en Dieu, en sa parole; Je me glorifierai en l'Eternel, en sa parole;
Je me confie en Dieu, je ne crains rien: Que peuvent me faire des hommes?
O Dieu! je dois accomplir les voeux que je t'ai faits; Je t'offrirai des actions de grâces.
Car tu as délivré mon âme de la mort, Tu as garanti mes pieds de la chute, Afin que je marche devant Dieu, à la lumière des vivants.
C'est pour cela qu'il est dit: Réveille-toi, toi qui dors, Relève-toi d'entre les morts, Et Christ t'éclairera.
Samuel dit à Saül: C'est moi que l'Eternel a envoyé pour t'oindre roi sur son peuple, sur Israël: écoute donc ce que dit l'Eternel.
Ainsi parle l'Eternel des armées: Je me souviens de ce qu'Amalek fit à Israël, lorsqu'il lui ferma le chemin à sa sortie d'Egypte.
Va maintenant, frappe Amalek, et dévouez par interdit tout ce qui lui appartient; tu ne l'épargneras point, et tu feras mourir hommes et femmes, enfants et nourrissons, boeufs et brebis, chameaux et ânes.
Saül convoqua le peuple, et en fit la revue à Thelaïm: il y avait deux cent mille hommes de pied, et dix mille hommes de Juda.
Saül marcha jusqu'à la ville d'Amalek, et mit une embuscade dans la vallée.
Il dit aux Kéniens: Allez, retirez-vous, sortez du milieu d'Amalek, afin que je ne vous fasse pas périr avec lui; car vous avez eu de la bonté pour tous les enfants d'Israël, lorsqu'ils montèrent d'Egypte. Et les Kéniens se retirèrent du milieu d'Amalek.
Saül battit Amalek depuis Havila jusqu'à Schur, qui est en face de l'Egypte.
Il prit vivant Agag, roi d'Amalek, et il dévoua par interdit tout le peuple en le passant au fil de l'épée.
Mais Saül et le peuple épargnèrent Agag, et les meilleures brebis, les meilleurs boeufs, les meilleures bêtes de la seconde portée, les agneaux gras, et tout ce qu'il y avait de bon; ils ne voulurent pas le dévouer par interdit, et ils dévouèrent seulement tout ce qui était méprisable et chétif.
L'Eternel adressa la parole à Samuel, et lui dit:
Je me repens d'avoir établi Saül pour roi, car il se détourne de moi et il n'observe point mes paroles. Samuel fut irrité, et il cria à l'Eternel toute la nuit.
Il se leva de bon matin, pour aller au-devant de Saül. Et on vint lui dire: Saül est allé à Carmel, et voici, il s'est érigé un monument; puis il s'en est retourné, et, passant plus loin, il est descendu à Guilgal.
Samuel se rendit auprès de Saül, et Saül lui dit: Sois béni de l'Eternel! J'ai observé la parole de l'Eternel.
Samuel dit: Qu'est-ce donc que ce bêlement de brebis qui parvient à mes oreilles, et ce mugissement de boeufs que j'entends?
Saül répondit: Ils les ont amenés de chez les Amalécites, parce que le peuple a épargné les meilleures brebis et les meilleurs boeufs, afin de les sacrifier à l'Eternel, ton Dieu; et le reste, nous l'avons dévoué par interdit.
Samuel dit à Saül: Arrête, et je te déclarerai ce que l'Eternel m'a dit cette nuit. Et Saül lui dit: Parle!
Samuel dit: Lorsque tu étais petit à tes yeux, n'es-tu pas devenu le chef des tribus d'Israël, et l'Eternel ne t'a-t-il pas oint pour que tu sois roi sur Israël?
L'Eternel t'avait fait partir, en disant: Va, et dévoue par interdit ces pécheurs, les Amalécites; tu leur feras la guerre jusqu'à ce que tu les aies exterminés.
Pourquoi n'as-tu pas écouté la voix de l'Eternel? pourquoi t'es-tu jeté sur le butin, et as-tu fait ce qui est mal aux yeux de l'Eternel?
Saül répondit à Samuel: J'ai bien écouté la voix de l'Eternel, et j'ai suivi le chemin par lequel m'envoyait l'Eternel. J'ai amené Agag, roi d'Amalek, et j'ai dévoué par interdit les Amalécites;
mais le peuple a pris sur le butin des brebis et des boeufs, comme prémices de ce qui devait être dévoué, afin de les sacrifier à l'Eternel, ton Dieu, à Guilgal.
Samuel dit: L'Eternel trouve-t-il du plaisir dans les holocaustes et les sacrifices, comme dans l'obéissance à la voix de l'Eternel? Voici, l'obéissance vaut mieux que les sacrifices, et l'observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers.
Car la désobéissance est aussi coupable que la divination, et la résistance ne l'est pas moins que l'idolâtrie et les théraphim. Puisque tu as rejeté la parole de l'Eternel, il te rejette aussi comme roi.
Alors Saül dit à Samuel: J'ai péché, car j'ai transgressé l'ordre de l'Eternel, et je n'ai pas obéi à tes paroles; je craignais le peuple, et j'ai écouté sa voix.
Maintenant, je te prie, pardonne mon péché, reviens avec moi, et je me prosternerai devant l'Eternel.
Samuel dit à Saül: Je ne retournerai point avec toi; car tu as rejeté la parole de l'Eternel, et l'Eternel te rejette, afin que tu ne sois plus roi sur Israël.
Et comme Samuel se tournait pour s'en aller, Saül le saisit par le pan de son manteau, qui se déchira.
Samuel lui dit: L'Eternel déchire aujourd'hui de dessus toi la royauté d'Israël, et il la donne à un autre, qui est meilleur que toi.
Celui qui est la force d'Israël ne ment point et ne se repent point, car il n'est pas un homme pour se repentir.
Saül dit encore: J'ai péché! Maintenant, je te prie, honore-moi en présence des anciens de mon peuple et en présence d'Israël; reviens avec moi, et je me prosternerai devant l'Eternel, ton Dieu.
Samuel retourna et suivit Saül, et Saül se prosterna devant l'Eternel.
Puis Samuel dit: Amenez-moi Agag, roi d'Amalek. Et Agag s'avança vers lui d'un air joyeux; il disait: Certainement, l'amertume de la mort est passée.
Samuel dit: De même que ton épée a privé des femmes de leurs enfants, ainsi ta mère entre les femmes sera privée d'un fils. Et Samuel mit Agag en pièces devant l'Eternel, à Guilgal.
Samuel partit pour Rama, et Saül monta dans sa maison à Guibea de Saül.
Samuel n'alla plus voir Saül jusqu'au jour de sa mort; car Samuel pleurait sur Saül, parce que l'Eternel se repentait d'avoir établi Saül roi d'Israël.
Après cela, David consulta l'Eternel, en disant: Monterai-je dans une des villes de Juda? L'Eternel lui répondit: Monte. David dit: Où monterai-je? Et l'Eternel répondit: A Hébron.
David y monta, avec ses deux femmes, Achinoam de Jizreel, et Abigaïl de Carmel, femme de Nabal.
David fit aussi monter les gens qui étaient auprès de lui, chacun avec sa maison; et ils habitèrent dans les villes d'Hébron.
Les hommes de Juda vinrent, et là ils oignirent David pour roi sur la maison de Juda. On informa David que c'étaient les gens de Jabès en Galaad qui avaient enterré Saül.
David envoya des messagers aux gens de Jabès en Galaad, pour leur dire: Soyez bénis de l'Eternel, puisque vous avez ainsi montré de la bienveillance envers Saül, votre maître, et que vous l'avez enterré.
Et maintenant, que l'Eternel use envers vous de bonté et de fidélité. Moi aussi je vous ferai du bien, parce que vous avez agi de la sorte.
Que vos mains se fortifient, et soyez de vaillants hommes; car votre maître Saül est mort, et c'est moi que la maison de Juda a oint pour roi sur elle.
Cependant Abner, fils de Ner, chef de l'armée de Saül, prit Isch-Boscheth, fils de Saül, et le fit passer à Mahanaïm.
Il l'établit roi sur Galaad, sur les Gueschuriens, sur Jizreel, sur Ephraïm, sur Benjamin, sur tout Israël.
Isch-Boscheth, fils de Saül, était âgé de quarante ans, lorsqu'il devint roi d'Israël, et il régna deux ans. Il n'y eut que la maison de Juda qui resta attachée à David.
Le temps pendant lequel David régna à Hébron sur la maison de Juda fut de sept ans et six mois.
Abner, fils de Ner, et les gens d'Isch-Boscheth, fils de Saül, sortirent de Mahanaïm pour marcher sur Gabaon.
Joab, fils de Tseruja, et les gens de David, se mirent aussi en marche. Ils se rencontrèrent près de l'étang de Gabaon, et ils s'arrêtèrent les uns en deçà de l'étang, et les autres au delà.
Abner dit à Joab: Que ces jeunes gens se lèvent, et qu'ils se battent devant nous! Joab répondit: Qu'ils se lèvent!
Ils se levèrent et s'avancèrent en nombre égal, douze pour Benjamin et pour Isch-Boscheth, fils de Saül, et douze des gens de David.
Chacun saisissant son adversaire par la tête lui enfonça son épée dans le flanc, et ils tombèrent tous ensemble. Et l'on donna à ce lieu, qui est près de Gabaon, le nom de Helkath-Hatsurim.
Il y eut en ce jour un combat très rude, dans lequel Abner et les hommes d'Israël furent battus par les gens de David.
Là se trouvaient les trois fils de Tseruja: Joab, Abischaï et Asaël. Asaël avait les pieds légers comme une gazelle des champs:
il poursuivit Abner, sans se détourner de lui pour aller à droite ou à gauche.
Abner regarda derrière lui, et dit: Est-ce toi, Asaël? Et il répondit: C'est moi.
Abner lui dit: Tire à droite ou à gauche; saisis-toi de l'un de ces jeunes gens, et prends sa dépouille. Mais Asaël ne voulut point se détourner de lui.
Abner dit encore à Asaël: Détourne-toi de moi; pourquoi te frapperais-je et t'abattrais-je en terre? comment ensuite lèverais-je le visage devant ton frère Joab?
Et Asaël refusa de se détourner. Sur quoi Abner le frappa au ventre avec l'extrémité inférieure de sa lance, et la lance sortit par derrière. Il tomba et mourut sur place. Tous ceux qui arrivaient au lieu où Asaël était tombé mort, s'y arrêtaient.
Joab et Abischaï poursuivirent Abner, et le soleil se couchait quand ils arrivèrent au coteau d'Amma, qui est en face de Guiach, sur le chemin du désert de Gabaon.
Les fils de Benjamin se rallièrent à la suite d'Abner et formèrent un corps, et ils s'arrêtèrent au sommet d'une colline.
Abner appela Joab, et dit: L'épée dévorera-t-elle toujours? Ne sais-tu pas qu'il y aura de l'amertume à la fin? Jusques à quand tarderas-tu à dire au peuple de ne plus poursuivre ses frères?
Joab répondit: Dieu est vivant! si tu n'eusses parlé, le peuple n'aurait pas cessé avant le matin de poursuivre ses frères.
Et Joab sonna de la trompette, et tout le peuple s'arrêta; ils ne poursuivirent plus Israël, et ils ne continuèrent pas à se battre.
Abner et ses gens marchèrent toute la nuit dans la plaine; ils passèrent le Jourdain, traversèrent en entier le Bithron, et arrivèrent à Mahanaïm.
Joab revint de la poursuite d'Abner, et rassembla tout le peuple; il manquait dix-neuf hommes des gens de David, et Asaël.
Mais les gens de David avaient frappé à mort trois cent soixante hommes parmi ceux de Benjamin et d'Abner.
Ils emportèrent Asaël, et l'enterrèrent dans le sépulcre de son père à Bethléhem. Joab et ses gens marchèrent toute la nuit, et le jour paraissait quand ils furent à Hébron.
La guerre dura longtemps entre la maison de Saül et la maison de David. David devenait de plus en plus fort, et la maison de Saül allait en s'affaiblissant.
Il naquit à David des fils à Hébron. Son premier-né fut Amnon, d'Achinoam de Jizreel;
le second, Kileab, d'Abigaïl de Carmel, femme de Nabal; le troisième, Absalom, fils de Maaca, fille de Talmaï, roi de Gueschur;
le quatrième, Adonija, fils de Haggith; le cinquième, Schephathia, fils d'Abithal;
et le sixième, Jithream, d'Egla, femme de David. Ce sont là ceux qui naquirent à David à Hébron.
Pendant la guerre entre la maison de Saül et la maison de David, Abner tint ferme pour la maison de Saül.
Or Saül avait eu une concubine, nommée Ritspa, fille d'Ajja. Et Isch-Boscheth dit à Abner: Pourquoi es-tu venu vers la concubine de mon père?
Abner fut très irrité des paroles d'Isch-Boscheth, et il répondit: Suis-je une tête de chien, qui tienne pour Juda? Je fais aujourd'hui preuve de bienveillance envers la maison de Saül, ton père, envers ses frères et ses amis, je ne t'ai pas livré entre les mains de David, et c'est aujourd'hui que tu me reproches une faute avec cette femme?
Que Dieu traite Abner dans toute sa rigueur, si je n'agis pas avec David selon ce que l'Eternel a juré à David,
en disant qu'il ferait passer la royauté de la maison de Saül dans la sienne, et qu'il établirait le trône de David sur Israël et sur Juda depuis Dan jusqu'à Beer-Schéba.
Isch-Boscheth n'osa pas répliquer un seul mot à Abner, parce qu'il le craignait.
Abner envoya des messagers à David pour lui dire de sa part: A qui est le pays? Fais alliance avec moi, et voici, ma main t'aidera pour tourner vers toi tout Israël.
Il répondit: Bien! je ferai alliance avec toi; mais je te demande une chose, c'est que tu ne voies point ma face, à moins que tu n'amènes d'abord Mical, fille de Saül, en venant auprès de moi.
Et David envoya des messagers à Isch-Boscheth, fils de Saül, pour lui dire: Donne-moi ma femme Mical, que j'ai fiancée pour cent prépuces de Philistins.
Isch-Boscheth la fit prendre chez son mari Palthiel, fils de Laïsch.
Et son mari la suivit en pleurant jusqu'à Bachurim. Alors Abner lui dit: Va, retourne-t'en! Et il s'en retourna.
Abner eut un entretien avec les anciens d'Israël, et leur dit: Vous désiriez autrefois d'avoir David pour roi;
tablissez-le maintenant, car l'Eternel a dit de lui: C'est par David, mon serviteur, que je délivrerai mon peuple d'Israël de la main des Philistins et de la main de tous ses ennemis.
Abner parla aussi à Benjamin, et il alla rapporter aux oreilles de David à Hébron ce qu'avaient résolu Israël et toute la maison de Benjamin.
Il arriva auprès de David à Hébron, accompagné de vingt hommes; et David fit un festin à Abner et à ceux qui étaient avec lui.
Abner dit à David: Je me lèverai, et je partirai pour rassembler tout Israël vers mon seigneur le roi; ils feront alliance avec toi, et tu règneras entièrement selon ton désir. David renvoya Abner, qui s'en alla en paix.
Voici, Joab et les gens de David revinrent d'une excursion, et amenèrent avec eux un grand butin. Abner n'était plus auprès de David à Hébron, car David l'avait renvoyé, et il s'en était allé en paix.
Lorsque Joab et toute sa troupe arrivèrent, on fit à Joab ce rapport: Abner, fils de Ner, est venu auprès du roi, qui l'a renvoyé, et il s'en est allé en paix.
Joab se rendit chez le roi, et dit: Qu'as-tu fait? Voici, Abner est venu vers toi; pourquoi l'as-tu renvoyé et laissé partir?
Tu connais Abner, fils de Ner! c'est pour te tromper qu'il est venu, pour épier tes démarches, et pour savoir tout ce que tu fais.
Et Joab, après avoir quitté David, envoya sur les traces d'Abner des messagers, qui le ramenèrent depuis la citerne de Sira: David n'en savait rien.
Lorsque Abner fut de retour à Hébron, Joab le tira à l'écart au milieu de la porte, comme pour lui parler en secret, et là il le frappa au ventre et le tua, pour venger la mort d'Asaël, son frère.
David l'apprit ensuite, et il dit: Je suis à jamais innocent, devant l'Eternel, du sang d'Abner, fils de Ner, et mon royaume l'est aussi.
Que ce sang retombe sur Joab et sur toute la maison de son père! Qu'il y ait toujours quelqu'un dans la maison de Joab, qui soit atteint d'un flux ou de la lèpre, ou qui s'appuie sur un bâton, ou qui tombe par l'épée, ou qui manque de pain!
Ainsi Joab et Abischaï, son frère, tuèrent Abner, parce qu'il avait donné la mort à Asaël, leur frère, à Gabaon, dans la bataille.
David dit à Joab et à tout le peuple qui était avec lui: Déchirez vos vêtements, ceignez-vous de sacs, et pleurez devant Abner! Et le roi David marcha derrière le cercueil.
On enterra Abner à Hébron. Le roi éleva la voix et pleura sur le sépulcre d'Abner, et tout le peuple pleura.
Le roi fit une complainte sur Abner, et dit: Abner devait-il mourir comme meurt un criminel?
Tu n'avais ni les mains liées, ni les pieds dans les chaînes! Tu es tombé comme on tombe devant des méchants. Et tout le peuple pleura de nouveau sur Abner.
Tout le peuple s'approcha de David pour lui faire prendre quelque nourriture, pendant qu'il était encore jour; mais David jura, en disant: Que Dieu me traite dans toute sa rigueur, si je goûte du pain ou quoi que ce soit avant le coucher du soleil!
Cela fut connu et approuvé de tout le peuple, qui trouva bon tout ce qu'avait fait le roi.
Tout le peuple et tout Israël comprirent en ce jour que ce n'était pas par ordre du roi qu'Abner, fils de Ner, avait été tué.
Le roi dit à ses serviteurs: Ne savez-vous pas qu'un chef, qu'un grand homme, est tombé aujourd'hui en Israël?
Je suis encore faible, quoique j'aie reçu l'onction royale; et ces gens, les fils de Tseruja, sont trop puissants pour moi. Que l'Eternel rende selon sa méchanceté à celui qui fait le mal!
Lorsque le fils de Saül apprit qu'Abner était mort à Hébron, ses mains restèrent sans force, et tout Israël fut dans l'épouvante.
Le fils de Saül avait deux chefs de bandes, dont l'un s'appelait Baana et l'autre Récab; ils étaient fils de Rimmon de Beéroth, d'entre les fils de Benjamin. -Car Beéroth était regardée comme faisant partie de Benjamin,
et les Beérothiens s'étaient enfuis à Guitthaïm, où ils ont habité jusqu'à ce jour.
Jonathan, fils de Saül, avait un fils perclus des pieds; et âgé de cinq ans lorsqu'arriva de Jizreel la nouvelle de la mort de Saül et de Jonathan; sa nourrice le prit et s'enfuit, et, comme elle précipitait sa fuite, il tomba et resta boiteux; son nom était Mephiboscheth.
Or les fils de Rimmon de Beéroth, Récab et Baana, se rendirent pendant la chaleur du jour à la maison d'Isch-Boscheth, qui était couché pour son repos de midi.
Ils pénétrèrent jusqu'au milieu de la maison, comme pour prendre du froment, et ils le frappèrent au ventre; puis Récab et Baana, son frère, se sauvèrent.
Ils entrèrent donc dans la maison pendant qu'il reposait sur son lit dans sa chambre à coucher, ils le frappèrent et le firent mourir, et ils lui coupèrent la tête. Ils prirent sa tête, et ils marchèrent toute la nuit au travers de la plaine.
Ils apportèrent la tête d'Isch-Boscheth à David dans Hébron, et ils dirent au roi: Voici la tête d'Isch-Boscheth, fils de Saül, ton ennemi, qui en voulait à ta vie; l'Eternel venge aujourd'hui le roi mon seigneur de Saül et de sa race.
David répondit à Récab et à Baana, son frère, fils de Rimmon de Beéroth: L'Eternel qui m'a délivré de tout péril est vivant!
celui qui est venu me dire: Voici, Saül est mort, et qui croyait m'annoncer une bonne nouvelle, je l'ai fait saisir et tuer à Tsiklag, pour lui donner le salaire de son message;
et quand des méchants ont assassiné un homme juste dans sa maison et sur sa couche, combien plus ne redemanderai-je pas son sang de vos mains et ne vous exterminerai-je pas de la terre?
Et David ordonna à ses gens de les tuer; ils leur coupèrent les mains et les pieds, et les pendirent au bord de l'étang d'Hébron. Ils prirent ensuite la tête d'Isch-Boscheth, et l'enterrèrent dans le sépulcre d'Abner à Hébron.
Toutes les tribus d'Israël vinrent auprès de David, à Hébron, et dirent: Voici, nous sommes tes os et ta chair.
Autrefois déjà, lorsque Saül était notre roi, c'était toi qui conduisais et qui ramenais Israël. L'Eternel t'a dit: Tu paîtras mon peuple d'Israël, et tu seras le chef d'Israël.
Ainsi tous les anciens d'Israël vinrent auprès du roi à Hébron, et le roi David fit alliance avec eux à Hébron, devant l'Eternel. Ils oignirent David pour roi sur Israël.
David était âgé de trente ans lorsqu'il devint roi, et il régna quarante ans.
A Hébron il régna sur Juda sept ans et six mois, et à Jérusalem il régna trente-trois ans sur tout Israël et Juda.
Le roi marcha avec ses gens sur Jérusalem contre les Jébusiens, habitants du pays. Ils dirent à David: Tu n'entreras point ici, car les aveugles mêmes et les boiteux te repousseront! Ce qui voulait dire: David n'entrera point ici.
Mais David s'empara de la forteresse de Sion: c'est la cité de David.
David avait dit en ce jour: Quiconque battra les Jébusiens et atteindra le canal, quiconque frappera ces boiteux et ces aveugles qui sont les ennemis de David... -C'est pourquoi l'on dit: L'aveugle et le boiteux n'entreront point dans la maison.
David s'établit dans la forteresse, qu'il appela cité de David. Il fit de tous côtés des constructions, en dehors et en dedans de Millo.
David devenait de plus en plus grand, et l'Eternel, le Dieu des armées, était avec lui.
Hiram, roi de Tyr, envoya des messagers à David, et du bois de cèdre, et des charpentiers et des tailleurs de pierres, qui bâtirent une maison pour David.
David reconnut que l'Eternel l'affermissait comme roi d'Israël, et qu'il élevait son royaume à cause de son peuple d'Israël.
David prit encore des concubines et des femmes de Jérusalem, après qu'il fut venu d'Hébron, et il lui naquit encore des fils et des filles.
Voici les noms de ceux qui lui naquirent à Jérusalem: Schammua, Schobab, Nathan, Salomon,
Jibhar, Elischua, Népheg, Japhia,
Elischama, Eliada et Eliphéleth.
Les Philistins apprirent qu'on avait oint David pour roi sur Israël, et ils montèrent tous à sa recherche. David, qui en fut informé, descendit à la forteresse.
Les Philistins arrivèrent, et se répandirent dans la vallée des Rephaïm.
David consulta l'Eternel, en disant: Monterai-je contre les Philistins? Les livreras-tu entre mes mains? Et l'Eternel dit à David: Monte, car je livrerai les Philistins entre tes mains.
David vint à Baal-Peratsim, où il les battit. Puis il dit: L'Eternel a dispersé mes ennemis devant moi, comme des eaux qui s'écoulent. C'est pourquoi l'on a donné à ce lieu le nom de Baal-Peratsim.
Ils laissèrent là leurs idoles, et David et ses gens les emportèrent.
Les Philistins montèrent de nouveau, et se répandirent dans la vallée des Rephaïm.
David consulta l'Eternel. Et l'Eternel dit: Tu ne monteras pas; tourne-les par derrière, et tu arriveras sur eux vis-à-vis des mûriers.
Quand tu entendras un bruit de pas dans les cimes des mûriers, alors hâte-toi, car c'est l'Eternel qui marche devant toi pour battre l'armée des Philistins.
David fit ce que l'Eternel lui avait ordonné, et il battit les Philistins depuis Guéba jusqu'à Guézer.
Quand tu entendras un bruit de pas dans les cimes des mûriers, alors tu sortiras pour combattre, car c'est Dieu qui marche devant toi pour battre l'armée des Philistins.
David se bâtit des maisons dans la cité de David; il prépara une place à l'arche de Dieu, et dressa pour elle une tente.
Alors David dit: L'arche de Dieu ne doit être portée que par les Lévites, car l'Eternel les a choisis pour porter l'arche de Dieu et pour en faire le service à toujours.
Et David assembla tout Israël à Jérusalem pour faire monter l'arche de l'Eternel à la place qu'il lui avait préparée.
David assembla les fils d'Aaron et les Lévites:
des fils de Kehath, Uriel le chef et ses frères, cent vingt;
des fils de Merari, Asaja le chef et ses frères, deux cent vingt;
des fils de Guerschom, Joël le chef et ses frères, cent trente;
des fils d'Elitsaphan, Schemaeja le chef et ses frères, deux cents;
des fils d'Hébron, Eliel le chef et ses frères, quatre-vingts;
des fils d'Uziel, Amminadab le chef et ses frères, cent douze.
David appela les sacrificateurs Tsadok et Abiathar, et les Lévites Uriel, Asaja, Joël, Schemaeja, Eliel et Amminadab.
Il leur dit: Vous êtes les chefs de famille des Lévites; sanctifiez-vous, vous et vos frères, et faites monter à la place que je lui ai préparée l'arche de l'Eternel, du Dieu d'Israël.
Parce que vous n'y étiez pas la première fois, l'Eternel, notre Dieu, nous a frappés; car nous ne l'avons pas cherché selon la loi.
Les sacrificateurs et les Lévites se sanctifièrent pour faire monter l'arche de l'Eternel, du Dieu d'Israël.
Les fils des Lévites portèrent l'arche de Dieu sur leurs épaules avec des barres, comme Moïse l'avait ordonné d'après la parole de l'Eternel.
Et David dit aux chefs des Lévites de disposer leurs frères les chantres avec des instruments de musique, des luths, des harpes et des cymbales, qu'ils devaient faire retentir de sons éclatants en signe de réjouissance.
Les Lévites disposèrent Héman, fils de Joël; parmi ses frères, Asaph, fils de Bérékia; et parmi les fils de Merari, leurs frères, Ethan, fils de Kuschaja;
puis avec eux leurs frères du second ordre Zacharie, Ben, Jaaziel, Schemiramoth, Jehiel, Unni, Eliab, Benaja, Maaséja, Matthithia, Eliphelé et Miknéja, et Obed-Edom et Jeïel, les portiers.
Les chantres Héman, Asaph et Ethan avaient des cymbales d'airain, pour les faire retentir.
Zacharie, Aziel, Schemiramoth, Jehiel, Unni, Eliab, Maaséja et Benaja avaient des luths sur alamoth;
et Matthithia, Eliphelé, Miknéja, Obed-Edom, Jeïel et Azazia, avaient des harpes à huit cordes, pour conduire le chant.
Kenania, chef de musique parmi les Lévites, dirigeait la musique, car il était habile.
Bérékia et Elkana étaient portiers de l'arche.
Schebania, Josaphat, Nethaneel, Amasaï, Zacharie, Benaja et Eliézer, les sacrificateurs, sonnaient des trompettes devant l'arche de Dieu. Obed-Edom et Jechija étaient portiers de l'arche.
David, les anciens d'Israël, et les chefs de milliers se mirent en route pour faire monter l'arche de l'alliance de l'Eternel depuis la maison d'Obed-Edom, au milieu des réjouissances.
Ce fut avec l'assistance de Dieu que les Lévites portèrent l'arche de l'alliance de l'Eternel; et l'on sacrifia sept taureaux et sept béliers.
David était revêtu d'un manteau de byssus; il en était de même de tous les Lévites qui portaient l'arche, des chantres, et de Kenania, chef de musique parmi les chantres; et David avait sur lui un éphod de lin.
Tout Israël fit monter l'arche de l'alliance de l'Eternel avec des cris de joie, au son des clairons, des trompettes et des cymbales, et en faisant retentir les luths et les harpes.
Comme l'arche de l'alliance de l'Eternel entrait dans la cité de David, Mical, fille de Saül, regardait par la fenêtre, et voyant le roi David sauter et danser, elle le méprisa dans son coeur.
Après qu'on eut amené l'arche de Dieu, on la plaça au milieu de la tente que David avait dressée pour elle, et l'on offrit devant Dieu des holocaustes et des sacrifices d'actions de grâces.
Quand David eut achevé d'offrir les holocaustes et les sacrifices d'actions de grâces, il bénit le peuple au nom de l'Eternel.
Puis il distribua à tous ceux d'Israël, hommes et femmes, à chacun un pain, une portion de viande et un gâteau de raisins.
Il remit à des Lévites la charge de faire le service devant l'arche de l'Eternel, d'invoquer, de louer et de célébrer l'Eternel, le Dieu d'Israël.
C'étaient: Asaph, le chef; Zacharie, le second après lui, Jeïel, Schemiramoth, Jehiel, Matthithia, Eliab, Benaja, Obed-Edom et Jeïel. Ils avaient des instruments de musique, des luths et des harpes; et Asaph faisait retentir les cymbales.
Les sacrificateurs Benaja et Jachaziel sonnaient continuellement des trompettes devant l'arche de l'alliance de Dieu.
Ce fut en ce jour que David chargea pour la première fois Asaph et ses frères de célébrer les louanges de l'Eternel.
Louez l'Eternel, invoquez son nom! Faites connaître parmi les peuples ses hauts faits!
Chantez, chantez en son honneur! Parlez de toutes ses merveilles!
Glorifiez-vous de son saint nom! Que le coeur de ceux qui cherchent l'Eternel se réjouisse!
Ayez recours à l'Eternel et à son appui, Cherchez continuellement sa face!
Souvenez-vous des prodiges qu'il a faits, De ses miracles et des jugements de sa bouche,
Race d'Israël, son serviteur, Enfants de Jacob, ses élus!
L'Eternel est notre Dieu; Ses jugements s'exercent sur toute la terre.
Rappelez-vous à toujours son alliance, Ses promesses pour mille générations,
L'alliance qu'il a traitée avec Abraham, Et le serment qu'il a fait à Isaac;
Il l'a érigée pour Jacob en loi, Pour Israël en alliance éternelle,
Disant: Je te donnerai le pays de Canaan Comme l'héritage qui vous est échu.
Ils étaient alors peu nombreux, Très peu nombreux, et étrangers dans le pays,
Et ils allaient d'une nation à l'autre Et d'un royaume vers un autre peuple;
Mais il ne permit à personne de les opprimer, Et il châtia des rois à cause d'eux:
Ne touchez pas à mes oints, Et ne faites pas de mal à mes prophètes!
Chantez à l'Eternel, vous tous habitants de la terre! Annoncez de jour en jour son salut;
Racontez parmi les nations sa gloire, Parmi tous les peuples ses merveilles!
Car l'Eternel est grand et très digne de louange, Il est redoutable par-dessus tous les dieux;
Car tous les dieux des peuples sont des idoles, Et l'Eternel a fait les cieux.
La majesté et la splendeur sont devant sa face, La force et la joie sont dans sa demeure.
Familles des peuples, rendez à l'Eternel, Rendez à l'Eternel gloire et honneur!
Rendez à l'Eternel gloire pour son nom! Apportez des offrandes et venez en sa présence, Prosternez-vous devant l'Eternel avec de saints ornements!
Tremblez devant lui, vous tous habitants de la terre! Le monde est affermi, il ne chancelle point.
Que les cieux se réjouissent, et que la terre soit dans l'allégresse! Que l'on dise parmi les nations: L'Eternel règne!
Que la mer retentisse avec tout ce qu'elle contient! Que la campagne s'égaie avec tout ce qu'elle renferme!
Que les arbres des forêts poussent des cris de joie Devant l'Eternel! Car il vient pour juger la terre.
Louez l'Eternel, car il est bon, Car sa miséricorde dure à toujours!
Dites: Sauve-nous, Dieu de notre salut, Rassemble-nous, et retire-nous du milieu des nations, Afin que nous célébrions ton saint nom Et que nous mettions notre gloire à te louer!
Béni soit l'Eternel, le Dieu d'Israël, D'éternité en éternité! Et que tout le peuple dise: Amen! Louez l'Eternel!
David laissa là, devant l'arche de l'alliance de l'Eternel, Asaph et ses frères, afin qu'ils fussent continuellement de service devant l'arche, remplissant leur tâche jour par jour.
Il laissa Obed-Edom et Hosa avec leurs frères, au nombre de soixante-huit, Obed-Edom, fils de Jeduthun, et Hosa, comme portiers.
Il établit le sacrificateur Tsadok et les sacrificateurs, ses frères, devant le tabernacle de l'Eternel, sur le haut lieu qui était à Gabaon,
pour qu'ils offrissent continuellement à l'Eternel des holocaustes, matin et soir, sur l'autel des holocaustes, et qu'ils accomplissent tout ce qui est écrit dans la loi de l'Eternel, imposée par l'Eternel à Israël.
Auprès d'eux étaient Héman et Jeduthun, et les autres qui avaient été choisis et désignés par leurs noms pour louer l'Eternel. Car sa miséricorde dure à toujours.
Auprès d'eux étaient Héman et Jeduthun, avec des trompettes et des cymbales pour ceux qui les faisaient retentir, et avec des instruments pour les cantiques en l'honneur de Dieu. Les fils de Jeduthun étaient portiers.
Tout le peuple s'en alla chacun dans sa maison, et David s'en retourna pour bénir sa maison.
Ce fut en ce jour que David chargea pour la première fois Asaph et ses frères de célébrer les louanges de l'Eternel.
Louez l'Eternel, invoquez son nom! Faites connaître parmi les peuples ses hauts faits!
Chantez, chantez en son honneur! Parlez de toutes ses merveilles!
Glorifiez-vous de son saint nom! Que le coeur de ceux qui cherchent l'Eternel se réjouisse!
Ayez recours à l'Eternel et à son appui, Cherchez continuellement sa face!
Souvenez-vous des prodiges qu'il a faits, De ses miracles et des jugements de sa bouche,
Race d'Israël, son serviteur, Enfants de Jacob, ses élus!
L'Eternel est notre Dieu; Ses jugements s'exercent sur toute la terre.
Rappelez-vous à toujours son alliance, Ses promesses pour mille générations,
L'alliance qu'il a traitée avec Abraham, Et le serment qu'il a fait à Isaac;
Il l'a érigée pour Jacob en loi, Pour Israël en alliance éternelle,
Disant: Je te donnerai le pays de Canaan Comme l'héritage qui vous est échu.
Ils étaient alors peu nombreux, Très peu nombreux, et étrangers dans le pays,
Et ils allaient d'une nation à l'autre Et d'un royaume vers un autre peuple;
Mais il ne permit à personne de les opprimer, Et il châtia des rois à cause d'eux:
Ne touchez pas à mes oints, Et ne faites pas de mal à mes prophètes!
Chantez à l'Eternel, vous tous habitants de la terre! Annoncez de jour en jour son salut;
Racontez parmi les nations sa gloire, Parmi tous les peuples ses merveilles!
Car l'Eternel est grand et très digne de louange, Il est redoutable par-dessus tous les dieux;
Car tous les dieux des peuples sont des idoles, Et l'Eternel a fait les cieux.
La majesté et la splendeur sont devant sa face, La force et la joie sont dans sa demeure.
Familles des peuples, rendez à l'Eternel, Rendez à l'Eternel gloire et honneur!
Rendez à l'Eternel gloire pour son nom! Apportez des offrandes et venez en sa présence, Prosternez-vous devant l'Eternel avec de saints ornements!
Tremblez devant lui, vous tous habitants de la terre! Le monde est affermi, il ne chancelle point.
Que les cieux se réjouissent, et que la terre soit dans l'allégresse! Que l'on dise parmi les nations: L'Eternel règne!
Que la mer retentisse avec tout ce qu'elle contient! Que la campagne s'égaie avec tout ce qu'elle renferme!
Que les arbres des forêts poussent des cris de joie Devant l'Eternel! Car il vient pour juger la terre.
Louez l'Eternel, car il est bon, Car sa miséricorde dure à toujours!
Dites: Sauve-nous, Dieu de notre salut, Rassemble-nous, et retire-nous du milieu des nations, Afin que nous célébrions ton saint nom Et que nous mettions notre gloire à te louer!
Béni soit l'Eternel, le Dieu d'Israël, D'éternité en éternité! Et que tout le peuple dise: Amen! Louez l'Eternel!
Tout le peuple s'en alla chacun dans sa maison, et David s'en retourna pour bénir sa maison.
Lorsque David fut établi dans sa maison, il dit à Nathan le prophète: Voici, j'habite dans une maison de cèdre, et l'arche de l'alliance de l'Eternel est sous une tente.
Nathan répondit à David: Fais tout ce que tu as dans le coeur, car Dieu est avec toi.
La nuit suivante, la parole de Dieu fut adressée à Nathan:
Va dire à mon serviteur David: Ainsi parle l'Eternel: Ce ne sera pas toi qui me bâtiras une maison pour que j'en fasse ma demeure.
Car je n'ai point habité dans une maison depuis le jour où j'ai fait monter Israël jusqu'à ce jour; mais j'ai été de tente en tente et de demeure en demeure.
Partout où j'ai marché avec tout Israël, ai-je dit un mot à quelqu'un des juges d'Israël à qui j'avais ordonné de paître mon peuple, ai-je dit: Pourquoi ne me bâtissez-vous pas une maison de cèdre?
Maintenant tu diras à mon serviteur David: Ainsi parle l'Eternel des armées: Je t'ai pris au pâturage, derrière les brebis, pour que tu fusses chef de mon peuple d'Israël;
j'ai été avec toi partout où tu as marché, j'ai exterminé tous tes ennemis devant toi, et j'ai rendu ton nom semblable au nom des grands qui sont sur la terre;
j'ai donné une demeure à mon peuple d'Israël, et je l'ai planté pour qu'il y soit fixé et ne soit plus agité, pour que les méchants ne le détruisent plus comme auparavant
et comme à l'époque où j'avais établi des juges sur mon peuple d'Israël. J'ai humilié tous tes ennemis. Et je t'annonce que l'Eternel te bâtira une maison.
Quand tes jours seront accomplis et que tu iras auprès de tes pères, j'élèverai ta postérité après toi, l'un de tes fils, et j'affermirai son règne.
Ce sera lui qui me bâtira une maison, et j'affermirai pour toujours son trône.
Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils; et je ne lui retirerai point ma grâce, comme je l'ai retirée à celui qui t'a précédé.
Je l'établirai pour toujours dans ma maison et dans mon royaume, et son trône sera pour toujours affermi.
Nathan rapporta à David toutes ces paroles et toute cette vision.
Et le roi David alla se présenter devant l'Eternel, et dit: Qui suis-je, Eternel Dieu, et quelle est ma maison, pour que tu m'aies fait parvenir où je suis?
C'est peu de chose à tes yeux, ô Dieu! Tu parles de la maison de ton serviteur pour les temps à venir. Et tu daignes porter les regards sur moi à la manière des hommes, toi qui es élevé, Eternel Dieu!
Que pourrait te dire encore David sur la gloire accordée à ton serviteur? Tu connais ton serviteur.
O Eternel! c'est à cause de ton serviteur, et selon ton coeur, que tu as fait toutes ces grandes choses, pour les lui révéler.
O Eternel! nul n'est semblable à toi et il n'y a point d'autre Dieu que toi, d'après tout ce que nous avons entendu de nos oreilles.
Est-il sur la terre une seule nation qui soit comme ton peuple d'Israël, que Dieu est venu racheter pour en former son peuple, pour te faire un nom et pour accomplir des miracles et des prodiges, en chassant des nations devant ton peuple que tu as racheté d'Egypte?
Tu as établi ton peuple d'Israël, pour qu'il fût ton peuple à toujours; et toi, Eternel, tu es devenu son Dieu.
Maintenant, ô Eternel! que la parole que tu as prononcée sur ton serviteur et sur sa maison subsiste éternellement, et agis selon ta parole!
Qu'elle subsiste, afin que ton nom soit à jamais glorifié et que l'on dise: L'Eternel des armées, le Dieu d'Israël, est un Dieu pour Israël! Et que la maison de David, ton serviteur, soit affermie devant toi!
Car toi-même, ô mon Dieu, tu as révélé à ton serviteur que tu lui bâtirais une maison. C'est pourquoi ton serviteur a osé prier devant toi.
Maintenant, ô Eternel! tu es Dieu, et tu as annoncé cette grâce à ton serviteur.
Veuille donc bénir la maison de ton serviteur, afin qu'elle subsiste à toujours devant toi! Car ce que tu bénis, ô Eternel! est béni pour l'éternité.
Au chef des chantres. Psaume de David. Lorsque Nathan, le prophète, vint à lui, après que David fut allé vers Bath-Schéba. O Dieu! aie pitié de moi dans ta bonté; Selon ta grande miséricorde, efface mes transgressions;
Lave-moi complètement de mon iniquité, Et purifie-moi de mon péché.
Car je reconnais mes transgressions, Et mon péché est constamment devant moi.
J'ai péché contre toi seul, Et j'ai fait ce qui est mal à tes yeux, En sorte que tu seras juste dans ta sentence, Sans reproche dans ton jugement.
Voici, je suis né dans l'iniquité, Et ma mère m'a conçu dans le péché.
Mais tu veux que la vérité soit au fond du coeur: Fais donc pénétrer la sagesse au dedans de moi!
Purifie-moi avec l'hysope, et je serai pur; Lave-moi, et je serai plus blanc que la neige.
Annonce-moi l'allégresse et la joie, Et les os que tu as brisés se réjouiront.
Détourne ton regard de mes péchés, Efface toutes mes iniquités.
O Dieu! crée en moi un coeur pur, Renouvelle en moi un esprit bien disposé.
Ne me rejette pas loin de ta face, Ne me retire pas ton esprit saint.
Rends-moi la joie de ton salut, Et qu'un esprit de bonne volonté me soutienne!
J'enseignerai tes voies à ceux qui les transgressent, Et les pécheurs reviendront à toi.
O Dieu, Dieu de mon salut! délivre-moi du sang versé, Et ma langue célébrera ta miséricorde.
Seigneur! ouvre mes lèvres, Et ma bouche publiera ta louange.
Si tu eusses voulu des sacrifices, je t'en aurais offert; Mais tu ne prends point plaisir aux holocaustes.
Les sacrifices qui sont agréables à Dieu, c'est un esprit brisé: O Dieu! tu ne dédaignes pas un coeur brisé et contrit.
Répands par ta grâce tes bienfaits sur Sion, Bâtis les murs de Jérusalem!
Alors tu agréeras des sacrifices de justice, Des holocaustes et des victimes tout entières; Alors on offrira des taureaux sur ton autel.
L'Eternel envoya Nathan vers David. Et Nathan vint à lui, et lui dit: Il y avait dans une ville deux hommes, l'un riche et l'autre pauvre.
Le riche avait des brebis et des boeufs en très grand nombre.
Le pauvre n'avait rien du tout qu'une petite brebis, qu'il avait achetée; il la nourrissait, et elle grandissait chez lui avec ses enfants; elle mangeait de son pain, buvait dans sa coupe, dormait sur son sein, et il la regardait comme sa fille.
Un voyageur arriva chez l'homme riche. Et le riche n'a pas voulu toucher à ses brebis ou à ses boeufs, pour préparer un repas au voyageur qui était venu chez lui; il a pris la brebis du pauvre, et l'a apprêtée pour l'homme qui était venu chez lui.
La colère de David s'enflamma violemment contre cet homme, et il dit à Nathan: L'Eternel est vivant! L'homme qui a fait cela mérite la mort.
Et il rendra quatre brebis, pour avoir commis cette action et pour avoir été sans pitié.
Et Nathan dit à David: Tu es cet homme-là! Ainsi parle l'Eternel, le Dieu d'Israël: Je t'ai oint pour roi sur Israël, et je t'ai délivré de la main de Saül;
je t'ai mis en possession de la maison de ton maître, j'ai placé dans ton sein les femmes de ton maître, et je t'ai donné la maison d'Israël et de Juda. Et si cela eût été peu, j'y aurais encore ajouté.
Pourquoi donc as-tu méprisé la parole de l'Eternel, en faisant ce qui est mal à ses yeux? Tu as frappé de l'épée Urie, le Héthien; tu as pris sa femme pour en faire ta femme, et lui, tu l'as tué par l'épée des fils d'Ammon.
Maintenant, l'épée ne s'éloignera jamais de ta maison, parce que tu m'as méprisé, et parce que tu as pris la femme d'Urie, le Héthien, pour en faire ta femme.
Ainsi parle l'Eternel: Voici, je vais faire sortir de ta maison le malheur contre toi, et je vais prendre sous tes yeux tes propres femmes pour les donner à un autre, qui couchera avec elles à la vue de ce soleil.
Car tu as agi en secret; et moi, je ferai cela en présence de tout Israël et à la face du soleil.
David dit à Nathan: J'ai péché contre l'Eternel! Et Nathan dit à David: L'Eternel pardonne ton péché, tu ne mourras point.
Mais, parce que tu as fait blasphémer les ennemis de l'Eternel, en commettant cette action, le fils qui t'est né mourra.
Et Nathan s'en alla dans sa maison. L'Eternel frappa l'enfant que la femme d'Urie avait enfanté à David, et il fut dangereusement malade.
David pria Dieu pour l'enfant, et jeûna; et quand il rentra, il passa la nuit couché par terre.
Les anciens de sa maison insistèrent auprès de lui pour le faire lever de terre; mais il ne voulut point, et il ne mangea rien avec eux.
Le septième jour, l'enfant mourut. Les serviteurs de David craignaient de lui annoncer que l'enfant était mort. Car ils disaient: Voici, lorsque l'enfant vivait encore, nous lui avons parlé, et il ne nous a pas écoutés; comment oserons-nous lui dire: L'enfant est mort? Il s'affligera bien davantage.
David aperçut que ses serviteurs parlaient tout bas entre eux, et il comprit que l'enfant était mort. Il dit à ses serviteurs: L'enfant est-il mort? Et ils répondirent: Il est mort.
Alors David se leva de terre. Il se lava, s'oignit, et changea de vêtements; puis il alla dans la maison de l'Eternel, et se prosterna. De retour chez lui, il demanda qu'on lui servît à manger, et il mangea.
Ses serviteurs lui dirent: Que signifie ce que tu fais? Tandis que l'enfant vivait, tu jeûnais et tu pleurais; et maintenant que l'enfant est mort, tu te lèves et tu manges!
Il répondit: Lorsque l'enfant vivait encore, je jeûnais et je pleurais, car je disais: Qui sait si l'Eternel n'aura pas pitié de moi et si l'enfant ne vivra pas?
Maintenant qu'il est mort, pourquoi jeûnerais-je? Puis-je le faire revenir? J'irai vers lui, mais il ne reviendra pas vers moi.
David consola Bath-Schéba, sa femme, et il alla auprès d'elle et coucha avec elle. Elle enfanta un fils qu'il appela Salomon, et qui fut aimé de l'Eternel.
Il le remit entre les mains de Nathan le prophète, et Nathan lui donna le nom de Jedidja, à cause de l'Eternel.
Joab, qui assiégeait Rabba des fils d'Ammon, s'empara de la ville royale,
et envoya des messagers à David pour lui dire: J'ai attaqué Rabba, et je me suis déjà emparé de la ville des eaux;
rassemble maintenant le reste du peuple, campe contre la ville, et prends-la, de peur que je ne la prenne moi-même et que la gloire ne m'en soit attribuée.
David rassembla tout le peuple, et marcha sur Rabba; il l'attaqua, et s'en rendit maître.
Il enleva la couronne de dessus la tête de son roi: elle pesait un talent d'or et était garnie de pierres précieuses. On la mit sur la tête de David, qui emporta de la ville un très grand butin.
Il fit sortir les habitants, et il les plaça sous des scies, des herses de fer et des haches de fer, et les fit passer par des fours à briques; il traita de même toutes les villes des fils d'Ammon. David retourna à Jérusalem avec tout le peuple.
Après cela, voici ce qui arriva. Absalom, fils de David, avait une soeur qui était belle et qui s'appelait Tamar; et Amnon, fils de David, l'aima.
Amnon était tourmenté jusqu'à se rendre malade à cause de Tamar, sa soeur; car elle était vierge, et il paraissait difficile à Amnon de faire sur elle la moindre tentative.
Amnon avait un ami, nommé Jonadab, fils de Schimea, frère de David, et Jonadab était un homme très habile.
Il lui dit: Pourquoi deviens-tu, ainsi chaque matin plus maigre, toi, fils de roi? Ne veux-tu pas me le dire? Amnon lui répondit: J'aime Tamar, soeur d'Absalom, mon frère.
Jonadab lui dit: Mets-toi au lit, et fais le malade. Quand ton père viendra te voir, tu lui diras: Permets à Tamar, ma soeur, de venir pour me donner à manger; qu'elle prépare un mets sous mes yeux, afin que je le voie et que je le prenne de sa main.
Amnon se coucha, et fit le malade. Le roi vint le voir, et Amnon dit au roi: Je te prie, que Tamar, ma soeur, vienne faire deux gâteaux sous mes yeux, et que je les mange de sa main.
David envoya dire à Tamar dans l'intérieur des appartements: Va dans la maison d'Amnon, ton frère, et prépare-lui un mets.
Tamar alla dans la maison d'Amnon, son frère, qui était couché. Elle prit de la pâte, la pétrit, prépara devant lui des gâteaux, et les fit cuire;
prenant ensuite la poêle, elle les versa devant lui. Mais Amnon refusa de manger. Il dit: Faites sortir tout le monde. Et tout le monde sortit de chez lui.
Alors Amnon dit à Tamar: Apporte le mets dans la chambre, et que je le mange de ta main. Tamar prit les gâteaux qu'elle avait faits, et les porta à Amnon, son frère, dans la chambre.
Comme elle les lui présentait à manger, il la saisit et lui dit: Viens, couche avec moi, ma soeur.
Elle lui répondit: Non, mon frère, ne me déshonore pas, car on n'agit point ainsi en Israël; ne commets pas cette infamie.
Où irais-je, moi, avec ma honte? Et toi, tu serais comme l'un des infâmes en Israël. Maintenant, je te prie, parle au roi, et il ne s'opposera pas à ce que je sois à toi.
Mais il ne voulut pas l'écouter; il lui fit violence, la déshonora et coucha avec elle.
Puis Amnon eut pour elle une forte aversion, plus forte que n'avait été son amour. Et il lui dit: Lève-toi, va-t'en!
Elle lui répondit: N'augmente pas, en me chassant, le mal que tu m'as déjà fait. Il ne voulut pas l'écouter,
et appelant le garçon qui le servait, il dit: Qu'on éloigne de moi cette femme et qu'on la mette dehors. Et ferme la porte après elle!
Elle avait une tunique de plusieurs couleurs; car c'était le vêtement que portaient les filles du roi, aussi longtemps qu'elles étaient vierges. Le serviteur d'Amnon la mit dehors, et ferma la porte après elle.
Tamar répandit de la cendre sur sa tête, et déchira sa tunique bigarrée; elle mit la main sur sa tête, et s'en alla en poussant des cris.
Absalom, son frère, lui dit: Amnon, ton frère, a-t-il été avec toi? Maintenant, ma soeur, tais-toi, c'est ton frère; ne prends pas cette affaire trop à coeur. Et Tamar, désolée, demeura dans la maison d'Absalom, son frère.
Le roi David apprit toutes ces choses, et il fut très irrité.
Absalom ne parla ni en bien ni en mal avec Amnon; mais il le prit en haine, parce qu'il avait déshonoré Tamar, sa soeur.
Deux ans après, comme Absalom avait les tondeurs à Baal-Hatsor, près d'Ephraïm, il invita tous les fils du roi.
Absalom alla vers le roi, et dit: Voici, ton serviteur a les tondeurs; que le roi et ses serviteurs viennent chez ton serviteur.
Et le roi dit à Absalom: Non, mon fils, nous n'irons pas tous, de peur que nous ne te soyons à charge. Absalom le pressa; mais le roi ne voulut point aller, et il le bénit.
Absalom dit: Permets du moins à Amnon, mon frère, de venir avec nous. Le roi lui répondit: Pourquoi irait-il chez toi?
Sur les instances d'Absalom, le roi laissa aller avec lui Amnon et tous ses fils.
Absalom donna cet ordre à ses serviteurs: Faites attention quand le coeur d'Amnon sera égayé par le vin et que je vous dirai: Frappez Amnon! Alors tuez-le; ne craignez point, n'est-ce pas moi qui vous l'ordonne? Soyez fermes, et montrez du courage!
Les serviteurs d'Absalom traitèrent Amnon comme Absalom l'avait ordonné. Et tous les fils du roi se levèrent, montèrent chacun sur son mulet, et s'enfuirent.
Comme ils étaient en chemin, le bruit parvint à David qu'Absalom avait tué tous les fils du roi, et qu'il n'en était pas resté un seul.
Le roi se leva, déchira ses vêtements, et se coucha par terre; et tous ses serviteurs étaient là, les vêtements déchirés.
Jonadab, fils de Schimea, frère de David, prit la parole et dit: Que mon seigneur ne pense point que tous les jeunes gens, fils du roi, ont été tués, car Amnon seul est mort; et c'est l'effet d'une résolution d'Absalom, depuis le jour où Amnon a déshonoré Tamar, sa soeur.
Que le roi mon seigneur ne se tourmente donc point dans l'idée que tous les fils du roi sont morts, car Amnon seul est mort.
Absalom prit la fuite. Or le jeune homme placé en sentinelle leva les yeux et regarda. Et voici, une grande troupe venait par le chemin qui était derrière lui, du côté de la montagne.
Jonadab dit au roi: Voici les fils du roi qui arrivent! Ainsi se confirme ce que disait ton serviteur.
Comme il achevait de parler, voici, les fils du roi arrivèrent. Ils élevèrent la voix, et pleurèrent; le roi aussi et tous ses serviteurs versèrent d'abondantes larmes.
Absalom s'était enfui, et il alla chez Talmaï, fils d'Ammihur, roi de Gueschur. Et David pleurait tous les jours son fils.
Absalom resta trois ans à Gueschur, où il était allé, après avoir pris la fuite.
Le roi David cessa de poursuivre Absalom, car il était consolé de la mort d'Amnon.
Joab, fils de Tseruja, s'aperçut que le coeur du roi était porté pour Absalom.
Il envoya chercher à Tekoa une femme habile, et il lui dit: Montre-toi désolée, et revêts des habits de deuil; ne t'oins pas d'huile, et sois comme une femme qui depuis longtemps pleure un mort.
Tu iras ainsi vers le roi, et tu lui parleras de cette manière. Et Joab lui mit dans la bouche ce qu'elle devait dire.
La femme de Tekoa alla parler au roi. Elle tomba la face contre terre et se prosterna, et elle dit: O roi, sauve-moi!
Le roi lui dit: Qu'as-tu? Elle répondit: Oui, je suis veuve, mon mari est mort!
Ta servante avait deux fils; ils se sont tous deux querellés dans les champs, et il n'y avait personne pour les séparer; l'un a frappé l'autre, et l'a tué.
Et voici, toute la famille s'est levée contre ta servante, en disant: Livre le meurtrier de son frère! Nous voulons le faire mourir, pour la vie de son frère qu'il a tué; nous voulons détruire même l'héritier! Ils éteindraient ainsi le tison qui me reste, pour ne laisser à mon mari ni nom ni survivant sur la face de la terre.
Le roi dit à la femme: Va dans ta maison. Je donnerai des ordres à ton sujet.
La femme de Tekoa dit au roi: C'est sur moi, ô roi mon seigneur, et sur la maison de mon père, que le châtiment va tomber; le roi et son trône n'auront pas à en souffrir.
Le roi dit: Si quelqu'un parle contre toi, amène-le-moi, et il ne lui arrivera plus de te toucher.
Elle dit: Que le roi se souvienne de l'Eternel, ton Dieu, afin que le vengeur du sang n'augmente pas la ruine, et qu'on ne détruise pas mon fils! Et il dit: L'Eternel est vivant! il ne tombera pas à terre un cheveu de ton fils.
La femme dit: Permets que ta servante dise un mot à mon seigneur le roi. Et il dit: Parle!
La femme dit: Pourquoi penses-tu de la sorte à l'égard du peuple de Dieu, puisqu'il résulte des paroles mêmes du roi que le roi est comme coupable en ne rappelant pas celui qu'il a proscrit?
Il nous faut certainement mourir, et nous serons comme des eaux répandues à terre et qui ne se rassemblent plus; Dieu n'ôte pas la vie, mais il désire que le fugitif ne reste pas banni de sa présence.
Maintenant, si je suis venue dire ces choses au roi mon seigneur, c'est que le peuple m'a effrayée. Et ta servante a dit: Je veux parler au roi; peut-être le roi fera-t-il ce que dira sa servante.
Oui, le roi écoutera sa servante, pour la délivrer de la main de ceux qui cherchent à nous exterminer, moi et mon fils, de l'héritage de Dieu.
Ta servante a dit: Que la parole de mon seigneur le roi me donne le repos. Car mon seigneur le roi est comme un ange de Dieu, prêt à entendre le bien et le mal. Et que l'Eternel, ton Dieu, soit avec toi!
Le roi répondit, et dit à la femme: Ne me cache pas ce que je vais te demander. Et la femme dit: Que mon seigneur le roi parle!
Le roi dit alors: La main de Joab n'est-elle pas avec toi dans tout ceci? Et la femme répondit: Aussi vrai que ton âme est vivante, ô roi mon seigneur, il n'y a rien à droite ni à gauche de tout ce que dit mon seigneur le roi. C'est, en effet, ton serviteur Joab qui m'a donné des ordres, et qui a mis dans la bouche de ta servante toutes ces paroles.
C'est pour donner à la chose une autre tournure que ton serviteur Joab a fait cela. Mais mon seigneur est aussi sage qu'un ange de Dieu, pour connaître tout ce qui se passe sur la terre.
Le roi dit à Joab: Voici, je veux bien faire cela; va donc, ramène le jeune homme Absalom.
Joab tomba la face contre terre et se prosterna, et il bénit le roi. Puis il dit: Ton serviteur connaît aujourd'hui que j'ai trouvé grâce à tes yeux, ô roi mon seigneur, puisque le roi agit selon la parole de son serviteur.
Et Joab se leva et partit pour Gueschur, et il ramena Absalom à Jérusalem.
Mais le roi dit: Qu'il se retire dans sa maison, et qu'il ne voie point ma face. Et Absalom se retira dans sa maison, et il ne vit point la face du roi.
Il n'y avait pas un homme dans tout Israël aussi renommé qu'Absalom pour sa beauté; depuis la plante du pied jusqu'au sommet de la tête, il n'y avait point en lui de défaut.
Lorsqu'il se rasait la tête, -c'était chaque année qu'il se la rasait, parce que sa chevelure lui pesait, - le poids des cheveux de sa tête était de deux cents sicles, poids du roi.
Il naquit à Absalom trois fils, et une fille nommée Tamar, qui était une femme belle de figure.
Absalom demeura deux ans à Jérusalem, sans voir la face du roi.
Il fit demander Joab, pour l'envoyer vers le roi; mais Joab ne voulut point venir auprès de lui. Il le fit demander une seconde fois; et Joab ne voulut point venir.
Absalom dit alors à ses serviteurs: Voyez, le champ de Joab est à côté du mien; il y a de l'orge; allez et mettez-y le feu. Et les serviteurs d'Absalom mirent le feu au champ.
Joab se leva et se rendit auprès d'Absalom, dans sa maison. Il lui dit: Pourquoi tes serviteurs ont-ils mis le feu au champ qui m'appartient?
Absalom répondit à Joab: Voici, je t'ai fait dire: Viens ici, et je t'enverrai vers le roi, afin que tu lui dises: Pourquoi suis-je revenu de Gueschur? Il vaudrait mieux pour moi que j'y fusse encore. Je désire maintenant voir la face du roi; et s'il y a quelque crime en moi, qu'il me fasse mourir.
Joab alla vers le roi, et lui rapporta cela. Et le roi appela Absalom, qui vint auprès de lui et se prosterna la face contre terre en sa présence. Le roi baisa Absalom.
Après cela, Absalom se procura un char et des chevaux, et cinquante hommes qui couraient devant lui.
Il se levait de bon matin, et se tenait au bord du chemin de la porte. Et chaque fois qu'un homme ayant une contestation se rendait vers le roi pour obtenir un jugement, Absalom l'appelait, et disait: De quelle ville es-tu? Lorsqu'il avait répondu: Je suis d'une telle tribu d'Israël,
Absalom lui disait: Vois, ta cause est bonne et juste; mais personne de chez le roi ne t'écoutera.
Absalom disait: Qui m'établira juge dans le pays? Tout homme qui aurait une contestation et un procès viendrait à moi, et je lui ferais justice.
Et quand quelqu'un s'approchait pour se prosterner devant lui, il lui tendait la main, le saisissait et l'embrassait.
Absalom agissait ainsi à l'égard de tous ceux d'Israël, qui se rendaient vers le roi pour demander justice. Et Absalom gagnait le coeur des gens d'Israël.
Au bout de quarante ans, Absalom dit au roi: Permets que j'aille à Hébron, pour accomplir le voeu que j'ai fait à l'Eternel.
Car ton serviteur a fait un voeu, pendant que je demeurais à Gueschur en Syrie; j'ai dit: Si l'Eternel me ramène à Jérusalem, je servirai l'Eternel.
Le roi lui dit: Va en paix. Et Absalom se leva et partit pour Hébron.
Absalom envoya des espions dans toutes les tribus d'Israël, pour dire: Quand vous entendrez le son de la trompette, vous direz: Absalom règne à Hébron.
Deux cents hommes de Jérusalem, qui avaient été invités, accompagnèrent Absalom; et ils le firent en toute simplicité, sans rien savoir.
Pendant qu'Absalom offrait les sacrifices, il envoya chercher à la ville de Guilo Achitophel, le Guilonite, conseiller de David. La conjuration devint puissante, et le peuple était de plus en plus nombreux auprès d'Absalom.
Quelqu'un vint informer David, et lui dit: Le coeur des hommes d'Israël s'est tourné vers Absalom.
Et David dit à tous ses serviteurs qui étaient avec lui à Jérusalem: Levez-vous, fuyons, car il n'y aura point de salut pour nous devant Absalom. Hâtez-vous de partir; sinon, il ne tarderait pas à nous atteindre, et il nous précipiterait dans le malheur et frapperait la ville du tranchant de l'épée.
Les serviteurs du roi lui dirent: Tes serviteurs feront tout ce que voudra mon seigneur le roi.
Le roi sortit, et toute sa maison le suivait, et il laissa dix concubines pour garder la maison.
Le roi sortit, et tout le peuple le suivait, et ils s'arrêtèrent à la dernière maison.
Tous ses serviteurs, tous les Kéréthiens et tous les Péléthiens, passèrent à ses côtés; et tous les Gathiens, au nombre de six cents hommes, venus de Gath à sa suite, passèrent devant le roi.
Le roi dit à Ittaï de Gath: Pourquoi viendrais-tu aussi avec nous? Retourne, et reste avec le roi, car tu es étranger, et même tu as été emmené de ton pays.
Tu es arrivé d'hier, et aujourd'hui je te ferais errer avec nous çà et là, quand je ne sais moi-même où je vais! Retourne, et emmène tes frères avec toi. Que l'Eternel use envers toi de bonté et de fidélité!
Ittaï répondit au roi, et dit: L'Eternel est vivant et mon seigneur le roi est vivant! au lieu où sera mon seigneur le roi, soit pour mourir, soit pour vivre, là aussi sera ton serviteur.
David dit alors à Ittaï: Va, passe! Et Ittaï de Gath passa, avec tous ses gens et tous les enfants qui étaient avec lui.
Toute la contrée était en larmes et l'on poussait de grands cris, au passage de tout le peuple. Le roi passa le torrent de Cédron, et tout le peuple passa vis-à-vis du chemin qui mène au désert.
Tsadok était aussi là, et avec lui tous les Lévites portant l'arche de l'alliance de Dieu; et ils posèrent l'arche de Dieu, et Abiathar montait, pendant que tout le peuple achevait de sortir de la ville.
Le roi dit à Tsadok: Reporte l'arche de Dieu dans la ville. Si je trouve grâce aux yeux de l'Eternel, il me ramènera, et il me fera voir l'arche et sa demeure.
Mais s'il dit: Je ne prends point plaisir en toi! me voici, qu'il me fasse ce qui lui semblera bon.
Le roi dit encore au sacrificateur Tsadok: Comprends-tu? retourne en paix dans la ville, avec Achimaats, ton fils, et avec Jonathan, fils d'Abiathar, vos deux fils.
Voyez, j'attendrai dans les plaines du désert, jusqu'à ce qu'il m'arrive des nouvelles de votre part.
Ainsi Tsadok et Abiathar reportèrent l'arche de Dieu à Jérusalem, et ils y restèrent.
David monta la colline des oliviers. Il montait en pleurant et la tête couverte, et il marchait nu-pieds; et tous ceux qui étaient avec lui se couvrirent aussi la tête, et ils montaient en pleurant.
On vint dire à David: Achitophel est avec Absalom parmi les conjurés. Et David dit: O Eternel, réduis à néant les conseils d'Achitophel!
Lorsque David fut arrivé au sommet, où il se prosterna devant Dieu, voici, Huschaï, l'Arkien, vint au-devant de lui, la tunique déchirée et la tête couverte de terre.
David lui dit: Si tu viens avec moi, tu me seras à charge.
Et, au contraire, tu anéantiras en ma faveur les conseils d'Achitophel, si tu retournes à la ville, et que tu dises à Absalom: O roi, je serai ton serviteur; je fus autrefois le serviteur de ton père, mais je suis maintenant ton serviteur.
Les sacrificateurs Tsadok et Abiathar ne seront-ils pas là avec toi? Tout ce que tu apprendras de la maison du roi, tu le diras aux sacrificateurs Tsadok et Abiathar.
Et comme ils ont là auprès d'eux leurs deux fils, Achimaats, fils de Tsadok, et Jonathan, fils d'Abiathar, c'est par eux que vous me ferez savoir tout ce que vous aurez appris.
Huschaï, ami de David, retourna donc à la ville. Et Absalom entra dans Jérusalem.
Psaume de David. A l'occasion de sa fuite devant Absalom, son fils. O Eternel, que mes ennemis sont nombreux! Quelle multitude se lève contre moi!
Combien qui disent à mon sujet: Plus de salut pour lui auprès de Dieu! -Pause.
Mais toi, ô Eternel! tu es mon bouclier, Tu es ma gloire, et tu relèves ma tête.
De ma voix je crie à l'Eternel, Et il me répond de sa montagne sainte. -Pause.
Je me couche, et je m'endors; Je me réveille, car l'Eternel est mon soutien.
Je ne crains pas les myriades de peuples Qui m'assiègent de toutes parts.
Lève-toi, Eternel! sauve-moi, mon Dieu! Car tu frappes à la joue tous mes ennemis, Tu brises les dents des méchants.
Le salut est auprès de l'Eternel: Que ta bénédiction soit sur ton peuple! -Pause.
Lorsque David eut un peu dépassé le sommet, voici, Tsiba, serviteur de Mephiboscheth, vint au-devant de lui avec deux ânes bâtés, sur lesquels il y avait deux cents pains, cent masses de raisins secs, cent de fruits d'été, et une outre de vin.
Le roi dit à Tsiba: Que veux-tu faire de cela? Et Tsiba répondit: Les ânes serviront de monture à la maison du roi, le pain et les fruits d'été sont pour nourrir les jeunes gens, et le vin pour désaltérer ceux qui seront fatigués dans le désert.
Le roi dit: Où est le fils de ton maître? Et Tsiba répondit au roi: Voici, il est resté à Jérusalem, car il a dit: Aujourd'hui la maison d'Israël me rendra le royaume de mon père.
Le roi dit à Tsiba: Voici, tout ce qui appartient à Mephiboscheth est à toi. Et Tsiba dit: Je me prosterne! Que je trouve grâce à tes yeux, ô roi mon seigneur!
David était arrivé jusqu'à Bachurim. Et voici, il sortit de là un homme de la famille et de la maison de Saül, nommé Schimeï, fils de Guéra. Il s'avança en prononçant des malédictions,
et il jeta des pierres à David et à tous les serviteurs du roi David, tandis que tout le peuple et tous les hommes vaillants étaient à la droite et à la gauche du roi.
Schimeï parlait ainsi en le maudissant: Va-t'en, va-t'en, homme de sang, méchant homme!
L'Eternel fait retomber sur toi tout le sang de la maison de Saül, dont tu occupais le trône, et l'Eternel a livré le royaume entre les mains d'Absalom, ton fils; et te voilà malheureux comme tu le mérites, car tu es un homme de sang!
Alors Abischaï, fils de Tseruja, dit au roi: Pourquoi ce chien mort maudit-il le roi mon seigneur? Laisse-moi, je te prie, aller lui couper la tête.
Mais le roi dit: Qu'ai-je affaire avec vous, fils de Tseruja? S'il maudit, c'est que l'Eternel lui a dit: Maudis David! Qui donc lui dira: Pourquoi agis-tu ainsi?
Et David dit à Abischaï et à tous ses serviteurs: Voici, mon fils, qui est sorti de mes entrailles, en veut à ma vie; à plus forte raison ce Benjamite! Laissez-le, et qu'il maudisse, car l'Eternel le lui a dit.
Peut-être l'Eternel regardera-t-il mon affliction, et me fera-t-il du bien en retour des malédictions d'aujourd'hui.
David et ses gens continuèrent leur chemin. Et Schimeï marchait sur le flanc de la montagne près de David, et, en marchant, il maudissait, il jetait des pierres contre lui, il faisait voler la poussière.
Le roi et tout le peuple qui était avec lui arrivèrent à Ajephim, et là ils se reposèrent.
Absalom et tout le peuple, les hommes d'Israël, étaient entrés dans Jérusalem; et Achitophel était avec Absalom.
Lorsque Huschaï, l'Arkien, ami de David, fut arrivé auprès d'Absalom, il lui dit: Vive le roi! vive le roi!
Et Absalom dit à Huschaï: Voilà donc l'attachement que tu as pour ton ami! Pourquoi n'es-tu pas allé avec ton ami?
Huschaï répondit à Absalom: C'est que je veux être à celui qu'ont choisi l'Eternel et tout ce peuple et tous les hommes d'Israël, et c'est avec lui que je veux rester.
D'ailleurs, qui servirai-je? Ne sera-ce pas son fils? Comme j'ai servi ton père, ainsi je te servirai.
Absalom dit à Achitophel: Consultez ensemble; qu'avons-nous à faire?
Et Achitophel dit à Absalom: Va vers les concubines que ton père a laissées pour garder la maison; ainsi tout Israël saura que tu t'es rendu odieux à ton père, et les mains de tous ceux qui sont avec toi se fortifieront.
On dressa pour Absalom une tente sur le toit, et Absalom alla vers les concubines de son père, aux yeux de tout Israël.
Les conseils donnés en ce temps-là par Achitophel avaient autant d'autorité que si l'on eût consulté Dieu lui-même. Il en était ainsi de tous les conseils d'Achitophel, soit pour David, soit pour Absalom.
Je me couche, et je m'endors; Je me réveille, car l'Eternel est mon soutien.
Achitophel dit à Absalom: Laisse-moi choisir douze mille hommes! Je me lèverai, et je poursuivrai David cette nuit même.
Je le surprendrai pendant qu'il est fatigué et que ses mains sont affaiblies, je l'épouvanterai, et tout le peuple qui est avec lui s'enfuira. Je frapperai le roi seul,
et je ramènerai à toi tout le peuple; la mort de l'homme à qui tu en veux assurera le retour de tous, et tout le peuple sera en paix.
Cette parole plut à Absalom et à tous les anciens d'Israël.
Cependant Absalom dit: Appelez encore Huschaï, l'Arkien, et que nous entendions aussi ce qu'il dira.
Huschaï vint auprès d'Absalom, et Absalom lui dit: Voici comment a parlé Achitophel: devons-nous faire ce qu'il a dit, ou non? Parle, toi!
Huschaï répondit à Absalom: Pour cette fois le conseil qu'a donné Achitophel n'est pas bon.
Et Huschaï dit: Tu connais la bravoure de ton père et de ses gens, ils sont furieux comme le serait dans les champs une ourse à qui l'on aurait enlevé ses petits. Ton père est un homme de guerre, et il ne passera pas la nuit avec le peuple;
voici maintenant, il est caché dans quelque fosse ou dans quelque autre lieu. Et si, dès le commencement, il en est qui tombent sous leurs coups, on ne tardera pas à l'apprendre et l'on dira: Il y a une défaite parmi le peuple qui suit Absalom!
Alors le plus vaillant, eût-il un coeur de lion, sera saisi d'épouvante; car tout Israël sait que ton père est un héros et qu'il a des braves avec lui.
Je conseille donc que tout Israël se rassemble auprès de toi, depuis Dan jusqu'à Beer-Schéba, multitude pareille au sable qui est sur le bord de la mer. Tu marcheras en personne au combat.
Nous arriverons à lui en quelque lieu que nous le trouvions, et nous tomberons sur lui comme la rosée tombe sur le sol; et pas un n'échappera, ni lui ni aucun des hommes qui sont avec lui.
S'il se retire dans une ville, tout Israël portera des cordes vers cette ville, et nous la traînerons au torrent, jusqu'à ce qu'on n'en trouve plus une pierre.
Absalom et tous les gens d'Israël dirent: Le conseil de Huschaï, l'Arkien, vaut mieux que le conseil d'Achitophel. Or l'Eternel avait résolu d'anéantir le bon conseil d'Achitophel, afin d'amener le malheur sur Absalom.
Huschaï dit aux sacrificateurs Tsadok et Abiathar: Achitophel a donné tel et tel conseil à Absalom et aux anciens d'Israël; et moi, j'ai conseillé telle et telle chose.
Maintenant, envoyez tout de suite informer David et faites-lui dire: Ne passe point la nuit dans les plaines du désert, mais va plus loin, de peur que le roi et tout le peuple qui est avec lui ne soient exposés à périr.
Jonathan et Achimaats se tenaient à En-Roguel. Une servante vint leur dire d'aller informer le roi David; car ils n'osaient pas se montrer et entrer dans la ville.
Un jeune homme les aperçut, et le rapporta à Absalom. Mais ils partirent tous deux en hâte, et ils arrivèrent à Bachurim à la maison d'un homme qui avait un puits dans sa cour, et ils y descendirent.
La femme prit une couverture qu'elle étendit sur l'ouverture du puits, et elle y répandit du grain pilé pour qu'on ne se doutât de rien.
Les serviteurs d'Absalom entrèrent dans la maison auprès de cette femme, et dirent: Où sont Achimaats et Jonathan? La femme leur répondit: Ils ont passé le ruisseau. Ils cherchèrent, et ne les trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem.
Après leur départ, Achimaats et Jonathan remontèrent du puits et allèrent informer le roi David. Ils dirent à David: Levez-vous et hâtez-vous de passer l'eau, car Achitophel a conseillé contre vous telle chose.
David et tout le peuple qui était avec lui se levèrent et ils passèrent le Jourdain; à la lumière du matin, il n'y en avait pas un qui fût resté à l'écart, pas un qui n'eût passé le Jourdain.
Achitophel, voyant que son conseil n'était pas suivi, sella son âne et partit pour s'en aller chez lui dans sa ville. Il donna ses ordres à sa maison, et il s'étrangla. C'est ainsi qu'il mourut, et on l'enterra dans le sépulcre de son père.
David arriva à Mahanaïm. Et Absalom passa le Jourdain, lui et tous les hommes d'Israël avec lui.
Absalom mit Amasa à la tête de l'armée, en remplacement de Joab; Amasa était fils d'un homme appelé Jithra, l'Israélite, qui était allé vers Abigal, fille de Nachasch et soeur de Tseruja, mère de Joab.
Israël et Absalom campèrent dans le pays de Galaad.
Lorsque David fut arrivé à Mahanaïm, Schobi, fils de Nachasch, de Rabba des fils d'Ammon, Makir, fils d'Ammiel, de Lodebar, et Barzillaï, le Galaadite, de Roguelim,
apportèrent des lits, des bassins, des vases de terre, du froment, de l'orge, de la farine, du grain rôti, des fèves, des lentilles, des pois rôtis,
du miel, de la crème, des brebis, et des fromages de vache. Ils apportèrent ces choses à David et au peuple qui était avec lui, afin qu'ils mangeassent; car ils disaient: Ce peuple a dû souffrir de la faim, de la fatigue et de la soif, dans le désert.
David passa en revue le peuple qui était avec lui, et il établit sur eux des chefs de milliers et des chefs de centaines.
Il plaça le tiers du peuple sous le commandement de Joab, le tiers sous celui d'Abischaï, fils de Tseruja, frère de Joab, et le tiers sous celui d'Ittaï, de Gath. Et le roi dit au peuple: Moi aussi, je veux sortir avec vous.
Mais le peuple dit: Tu ne sortiras point! Car si nous prenons la fuite, ce n'est pas sur nous que l'attention se portera; et quand la moitié d'entre nous succomberait, on n'y ferait pas attention; mais toi, tu es comme dix mille de nous, et maintenant il vaut mieux que de la ville tu puisses venir à notre secours.
Le roi leur répondit: Je ferai ce qui vous paraît bon. Et le roi se tint à côté de la porte, pendant que tout le peuple sortait par centaines et par milliers.
Le roi donna cet ordre à Joab, à Abischaï et à Ittaï: Pour l'amour de moi, doucement avec le jeune Absalom! Et tout le peuple entendit l'ordre du roi à tous les chefs au sujet d'Absalom.
Le peuple sortit dans les champs à la rencontre d'Israël, et la bataille eut lieu dans la forêt d'Ephraïm.
Là, le peuple d'Israël fut battu par les serviteurs de David, et il y eut en ce jour une grande défaite de vingt mille hommes.
Le combat s'étendit sur toute la contrée, et la forêt dévora plus de peuple ce jour-là que l'épée n'en dévora.
Absalom se trouva en présence des gens de David. Il était monté sur un mulet. Le mulet pénétra sous les branches entrelacées d'un grand térébinthe, et la tête d'Absalom fut prise au térébinthe; il demeura suspendu entre le ciel et la terre, et le mulet qui était sous lui passa outre.
Un homme ayant vu cela vint dire à Joab: Voici, j'ai vu Absalom suspendu à un térébinthe.
Et Joab dit à l'homme qui lui apporta cette nouvelle: Tu l'as vu! pourquoi donc ne l'as-tu pas abattu sur place? Je t'aurais donné dix sicles d'argent et une ceinture.
Mais cet homme dit à Joab: Quand je pèserais dans ma main mille sicles d'argent, je ne mettrais pas la main sur le fils du roi; car nous avons entendu cet ordre que le roi t'a donné, à toi, à Abischaï et à Ittaï: Prenez garde chacun au jeune Absalom!
Et si j'eusse attenté perfidement à sa vie, rien n'aurait été caché au roi, et tu aurais été toi-même contre moi.
Joab dit: Je ne m'arrêterai pas auprès de toi! Et il prit en main trois javelots, et les enfonça dans le coeur d'Absalom encore plein de vie au milieu du térébinthe.
Dix jeunes gens, qui portaient les armes de Joab, entourèrent Absalom, le frappèrent et le firent mourir.
Joab fit sonner de la trompette; et le peuple revint, cessant ainsi de poursuivre Israël, parce que Joab l'en empêcha.
Ils prirent Absalom, le jetèrent dans une grande fosse au milieu de la forêt, et mirent sur lui un très grand monceau de pierres. Tout Israël s'enfuit, chacun dans sa tente.
De son vivant, Absalom s'était fait ériger un monument dans la vallée du roi; car il disait: Je n'ai point de fils par qui le souvenir de mon nom puisse être conservé. Et il donna son propre nom au monument, qu'on appelle encore aujourd'hui monument d'Absalom.
Achimaats, fils de Tsadok, dit: Laisse-moi courir, et porter au roi la bonne nouvelle que l'Eternel lui a rendu justice en le délivrant de la main de ses ennemis.
Joab lui dit: Ce n'est pas toi qui dois porter aujourd'hui les nouvelles; tu les porteras un autre jour, mais non aujourd'hui, puisque le fils du roi est mort.
Et Joab dit à Cuschi: Va, et annonce au roi ce que tu as vu. Cuschi se prosterna devant Joab, et courut.
Achimaats, fils de Tsadok, dit encore à Joab: Quoi qu'il arrive, laisse-moi courir après Cuschi. Et Joab dit: Pourquoi veux-tu courir, mon fils? Ce n'est pas un message qui te sera profitable.
Quoi qu'il arrive, je veux courir, reprit Achimaats. Et Joab lui dit: Cours! Achimaats courut par le chemin de la plaine, et il devança Cuschi.
David était assis entre les deux portes. La sentinelle alla sur le toit de la porte vers la muraille; elle leva les yeux et regarda. Et voici, un homme courait tout seul.
La sentinelle cria, et avertit le roi. Le roi dit: S'il est seul, il apporte des nouvelles. Et cet homme arrivait toujours plus près.
La sentinelle vit un autre homme qui courait; elle cria au portier: Voici un homme qui court tout seul. Le roi dit: Il apporte aussi des nouvelles.
La sentinelle dit: La manière de courir du premier me paraît celle d'Achimaats, fils de Tsadok. Et le roi dit: C'est un homme de bien, et il apporte de bonnes nouvelles.
Achimaats cria, et il dit au roi: Tout va bien! Il se prosterna devant le roi la face contre terre, et dit: Béni soit l'Eternel, ton Dieu, qui a livré les hommes qui levaient la main contre le roi mon seigneur!
Le roi dit: Le jeune Absalom est-il en bonne santé? Achimaats répondit: J'ai aperçu un grand tumulte au moment où Joab envoya le serviteur du roi et moi ton serviteur; mais je ne sais ce que c'était.
Et le roi dit: Mets-toi là de côté. Et Achimaats se tint de côté.
Aussitôt arriva Cuschi. Et il dit: Que le roi mon seigneur apprenne la bonne nouvelle! Aujourd'hui l'Eternel t'a rendu justice en te délivrant de la main de tous ceux qui s'élevaient contre toi.
Le roi dit à Cuschi: Le jeune homme Absalom est-il en bonne santé? Cuschi répondit: Qu'ils soient comme ce jeune homme, les ennemis du roi mon seigneur et tous ceux qui s'élèvent contre toi pour te faire du mal!
Alors le roi, saisi d'émotion, monta dans la chambre au-dessus de la porte et pleura. Il disait en marchant: Mon fils Absalom! mon fils, mon fils Absalom! Que ne suis-je mort à ta place! Absalom, mon fils, mon fils!
Du temps de David, il y eut une famine qui dura trois ans. David chercha la face de l'Eternel, et l'Eternel dit: C'est à cause de Saül et de sa maison sanguinaire, c'est parce qu'il a fait périr les Gabaonites.
Le roi appela les Gabaonites pour leur parler. -Les Gabaonites n'étaient point d'entre les enfants d'Israël, mais c'était un reste des Amoréens; les enfants d'Israël s'étaient liés envers eux par un serment, et néanmoins Saül avait voulu les frapper, dans son zèle pour les enfants d'Israël et de Juda. -
David dit aux Gabaonites: Que puis-je faire pour vous, et avec quoi ferai-je expiation, afin que vous bénissiez l'héritage de l'Eternel?
Les Gabaonites lui répondirent: Ce n'est pas pour nous une question d'argent et d'or avec Saül et avec sa maison, et ce n'est pas à nous qu'il appartient de faire mourir personne en Israël. Et le roi dit: Que voulez-vous donc que je fasse pour vous?
Ils répondirent au roi: Puisque cet homme nous a consumés, et qu'il avait le projet de nous détruire pour nous faire disparaître de tout le territoire d'Israël,
qu'on nous livre sept hommes d'entre ses fils, et nous les pendrons devant l'Eternel à Guibea de Saül, l'élu de l'Eternel. Et le roi dit: Je les livrerai.
Le roi épargna Mephiboscheth, fils de Jonathan, fils de Saül, à cause du serment qu'avaient fait entre eux, devant l'Eternel, David et Jonathan, fils de Saül.
Mais le roi prit les deux fils que Ritspa, fille d'Ajja, avait enfantés à Saül, Armoni et Mephiboscheth, et les cinq fils que Mérab, fille de Saül, avait enfantés à Adriel de Mehola, fils de Barzillaï;
et il les livra entre les mains des Gabaonites, qui les pendirent sur la montagne, devant l'Eternel. Tous les sept périrent ensemble; ils furent mis à mort dans les premiers jours de la moisson, au commencement de la moisson des orges.
Ritspa, fille d'Ajja, prit un sac et l'étendit sous elle contre le rocher, depuis le commencement de la moisson jusqu'à ce que la pluie du ciel tombât sur eux; et elle empêcha les oiseaux du ciel de s'approcher d'eux pendant le jour, et les bêtes des champs pendant la nuit.
On informa David de ce qu'avait fait Ritspa, fille d'Ajja, concubine de Saül.
Et David alla prendre les os de Saül et les os de Jonathan, son fils, chez les habitants de Jabès en Galaad, qui les avaient enlevés de la place de Beth-Schan, où les Philistins les avaient suspendus lorsqu'ils battirent Saül à Guilboa.
Il emporta de là les os de Saül et de Jonathan, son fils; et l'on recueillit aussi les os de ceux qui avaient été pendus.
On enterra les os de Saül et de Jonathan, son fils, au pays de Benjamin, à Tséla, dans le sépulcre de Kis, père de Saül. Et l'on fit tout ce que le roi avait ordonné. Après cela, Dieu fut apaisé envers le pays.
Les Philistins firent encore la guerre à Israël. David descendit avec ses serviteurs, et ils combattirent les Philistins. David était fatigué.
Et Jischbi-Benob, l'un des enfants de Rapha, eut la pensée de tuer David; il avait une lance du poids de trois cents sicles d'airain, et il était ceint d'une épée neuve.
Abischaï, fils de Tseruja, vint au secours de David, frappa le Philistin et le tua. Alors les gens de David jurèrent, en lui disant: Tu ne sortiras plus avec nous pour combattre, et tu n'éteindras pas la lampe d'Israël.
Il y eut encore, après cela, une bataille à Gob avec les Philistins. Alors Sibbecaï, le Huschatite, tua Saph, qui était un des enfants de Rapha.
Il y eut encore une bataille à Gob avec les Philistins. Et Elchanan, fils de Jaaré-Oreguim, de Bethléhem, tua Goliath de Gath, qui avait une lance dont le bois était comme une ensouple de tisserand.
Il y eut encore une bataille à Gath. Il s'y trouva un homme de haute taille, qui avait six doigts à chaque main et à chaque pied, vingt-quatre en tout, et qui était aussi issu de Rapha.
Il jeta un défi à Israël; et Jonathan, fils de Schimea, frère de David, le tua.
Ces quatre hommes étaient des enfants de Rapha à Gath. Ils périrent par la main de David et par la main de ses serviteurs.
La colère de l'Eternel s'enflamma de nouveau contre Israël, et il excita David contre eux, en disant: Va, fais le dénombrement d'Israël et de Juda.
Et le roi dit à Joab, qui était chef de l'armée et qui se trouvait près de lui: Parcours toutes les tribus d'Israël, depuis Dan jusqu'à Beer-Schéba; qu'on fasse le dénombrement du peuple, et que je sache à combien il s'élève.
Joab dit au roi: Que l'Eternel, ton Dieu, rende le peuple cent fois plus nombreux, et que les yeux du roi mon seigneur le voient! Mais pourquoi le roi mon seigneur veut-il faire cela?
Le roi persista dans l'ordre qu'il donnait à Joab et aux chefs de l'armée; et Joab et les chefs de l'armée quittèrent le roi pour faire le dénombrement du peuple d'Israël.
Ils passèrent le Jourdain, et ils campèrent à Aroër, à droite de la ville qui est au milieu de la vallée de Gad, et près de Jaezer.
Ils allèrent en Galaad et dans le pays de Thachthim-Hodschi. Ils allèrent à Dan-Jaan, et aux environs de Sidon.
Ils allèrent à la forteresse de Tyr, et dans toutes les villes des Héviens et des Cananéens. Ils terminèrent par le midi de Juda, à Beer-Schéba.
Ils parcoururent ainsi tout le pays, et ils arrivèrent à Jérusalem au bout de neuf mois et vingt jours.
Joab remit au roi le rôle du dénombrement du peuple: il y avait en Israël huit cent mille hommes de guerre tirant l'épée, et en Juda cinq cent mille hommes.
David sentit battre son coeur, après qu'il eut ainsi fait le dénombrement du peuple. Et il dit à l'Eternel: J'ai commis un grand péché en faisant cela! Maintenant, ô Eternel, daigne pardonner l'iniquité de ton serviteur, car j'ai complètement agi en insensé!
Le lendemain, quand David se leva, la parole de l'Eternel fut ainsi adressée à Gad le prophète, le voyant de David:
Va dire à David: Ainsi parle l'Eternel: Je te propose trois fléaux; choisis-en un, et je t'en frapperai.
Gad alla vers David, et lui fit connaître la chose, en disant: Veux-tu sept années de famine dans ton pays, ou bien trois mois de fuite devant tes ennemis qui te poursuivront, ou bien trois jours de peste dans ton pays? Maintenant choisis, et vois ce que je dois répondre à celui qui m'envoie.
David répondit à Gad: Je suis dans une grande angoisse! Oh! tombons entre les mains de l'Eternel, car ses compassions sont immenses; mais que je ne tombe pas entre les mains des hommes!
L'Eternel envoya la peste en Israël, depuis le matin jusqu'au temps fixé; et, de Dan à Beer-Schéba, il mourut soixante-dix mille hommes parmi le peuple.
Comme l'ange étendait la main sur Jérusalem pour la détruire, l'Eternel se repentit de ce mal, et il dit à l'ange qui faisait périr le peuple: Assez! Retire maintenant ta main. L'ange de l'Eternel était près de l'aire d'Aravna, le Jébusien.
David, voyant l'ange qui frappait parmi le peuple, dit à l'Eternel: Voici, j'ai péché! C'est moi qui suis coupable; mais ces brebis, qu'ont-elles fait? Que ta main soit donc sur moi et sur la maison de mon père!
Ce jour-là, Gad vint auprès de David, et lui dit: Monte, élève un autel à l'Eternel dans l'aire d'Aravna, le Jébusien.
David monta, selon la parole de Gad, comme l'Eternel l'avait ordonné.
Aravna regarda, et il vit le roi et ses serviteurs qui se dirigeaient vers lui; et Aravna sortit, et se prosterna devant le roi, le visage contre terre.
Aravna dit: Pourquoi mon seigneur le roi vient-il vers son serviteur? Et David répondit: Pour acheter de toi l'aire et pour y bâtir un autel à l'Eternel, afin que la plaie se retire de dessus le peuple.
Aravna dit à David: Que mon seigneur le roi prenne l'aire, et qu'il y offre les sacrifices qu'il lui plaira; vois, les boeufs seront pour l'holocauste, et les chars avec l'attelage serviront de bois.
Aravna donna le tout au roi. Et Aravna dit au roi: Que l'Eternel, ton Dieu, te soit favorable!
Mais le roi dit à Aravna: Non! Je veux l'acheter de toi à prix d'argent, et je n'offrirai point à l'Eternel, mon Dieu, des holocaustes qui ne me coûtent rien. Et David acheta l'aire et les boeufs pour cinquante sicles d'argent.
David bâtit là un autel à l'Eternel, et il offrit des holocaustes et des sacrifices d'actions de grâces. Alors l'Eternel fut apaisé envers le pays, et la plaie se retira d'Israël.
Satan se leva contre Israël, et il excita David à faire le dénombrement d'Israël.
Et David dit à Joab et aux chefs du peuple: Allez, faites le dénombrement d'Israël, depuis Beer-Schéba jusqu'à Dan, et rapportez-le-moi, afin que je sache à combien il s'élève.
Joab répondit: Que l'Eternel rende son peuple cent fois plus nombreux! O roi mon seigneur, ne sont-ils pas tous serviteurs de mon seigneur? Mais pourquoi mon seigneur demande-t-il cela? Pourquoi faire ainsi pécher Israël?
Le roi persista dans l'ordre qu'il donnait à Joab. Et Joab partit, et parcourut tout Israël; puis il revint à Jérusalem.
Joab remit à David le rôle du dénombrement du peuple: il y avait dans tout Israël onze cent mille hommes tirant l'épée, et en Juda quatre cent soixante-dix mille hommes tirant l'épée.
Il ne fit point parmi eux le dénombrement de Lévi et de Benjamin, car l'ordre du roi lui paraissait une abomination.
Cet ordre déplut à Dieu, qui frappa Israël.
Et David dit à Dieu: J'ai commis un grand péché en faisant cela! Maintenant, daigne pardonner l'iniquité de ton serviteur, car j'ai complètement agi en insensé!
L'Eternel adressa ainsi la parole à Gad, le voyant de David:
Va dire à David: Ainsi parle l'Eternel: Je te propose trois fléaux; choisis-en un, et je t'en frapperai.
Gad alla vers David, et lui dit: Ainsi parle l'Eternel: Accepte,
ou trois années de famine, ou trois mois pendant lesquels tu seras détruit par tes adversaires et atteint par l'épée de tes ennemis, ou trois jours pendant lesquels l'épée de l'Eternel et la peste seront dans le pays et l'ange de l'Eternel portera la destruction dans tout le territoire d'Israël. Vois maintenant ce que je dois répondre à celui qui m'envoie.
David répondit à Gad: Je suis dans une grande angoisse! Oh! que je tombe entre les mains de l'Eternel, car ses compassions sont immenses; mais que je ne tombe pas entre les mains des hommes!
L'Eternel envoya la peste en Israël, et il tomba soixante-dix mille hommes d'Israël.
Dieu envoya un ange à Jérusalem pour la détruire; et comme il la détruisait, l'Eternel regarda et se repentit de ce mal, et il dit à l'ange qui détruisait: Assez! Retire maintenant ta main. L'ange de l'Eternel se tenait près de l'aire d'Ornan, le Jébusien.
David leva les yeux, et vit l'ange de l'Eternel se tenant entre la terre et le ciel et ayant à la main son épée nue tournée contre Jérusalem. Alors David et les anciens, couverts de sacs, tombèrent sur leur visage.
Et David dit à Dieu: N'est-ce pas moi qui ai ordonné le dénombrement du peuple? C'est moi qui ai péché et qui ai fait le mal; mais ces brebis, qu'ont-elles fait? Eternel, mon Dieu, que ta main soit donc sur moi et sur la maison de mon père, et qu'elle ne fasse point une plaie parmi ton peuple!
L'ange de l'Eternel dit à Gad de parler à David, afin qu'il montât pour élever un autel à l'Eternel dans l'aire d'Ornan, le Jébusien.
David monta, selon la parole que Gad avait prononcée au nom de l'Eternel.
Ornan se retourna et vit l'ange, et ses quatre fils se cachèrent avec lui: il foulait alors du froment.
Lorsque David arriva auprès d'Ornan, Ornan regarda, et il aperçut David; puis il sortit de l'aire, et se prosterna devant David, le visage contre terre.
David dit à Ornan: Cède-moi l'emplacement de l'aire pour que j'y bâtisse un autel à l'Eternel; cède-le-moi contre sa valeur en argent, afin que la plaie se retire de dessus le peuple.
Ornan répondit à David: Prends-le, et que mon seigneur le roi fasse ce qui lui semblera bon; vois, je donne les boeufs pour l'holocauste, les chars pour le bois, et le froment pour l'offrande, je donne tout cela.
Mais le roi David dit à Ornan: Non! je veux l'acheter contre sa valeur en argent, car je ne présenterai point à l'Eternel ce qui est à toi, et je n'offrirai point un holocauste qui ne me coûte rien.
Et David donna à Ornan six cents sicles d'or pour l'emplacement.
David bâtit là un autel à l'Eternel, et il offrit des holocaustes et des sacrifices d'actions de grâces. Il invoqua l'Eternel, et l'Eternel lui répondit par le feu, qui descendit du ciel sur l'autel de l'holocauste.
Alors l'Eternel parla à l'ange, qui remit son épée dans le fourreau.
A cette époque-là, David, voyant que l'Eternel l'avait exaucé dans l'aire d'Ornan, le Jébusien, y offrait des sacrifices.
Mais le tabernacle de l'Eternel, construit par Moïse au désert, et l'autel des holocaustes, étaient alors sur le haut lieu de Gabaon.
David ne pouvait pas aller devant cet autel pour chercher Dieu, parce que l'épée de l'ange de l'Eternel lui avait causé de l'épouvante.
Et David dit: Ici sera la maison de l'Eternel Dieu, et ici sera l'autel des holocaustes pour Israël.
David fit rassembler les étrangers qui étaient dans le pays d'Israël, et il chargea des tailleurs de pierres de préparer des pierres de taille pour la construction de la maison de Dieu.
Il prépara aussi du fer en abondance pour les clous des battants des portes et pour les crampons, de l'airain en quantité telle qu'il n'était pas possible de le peser,
et des bois de cèdre sans nombre, car les Sidoniens et les Tyriens avaient amené à David des bois de cèdre en abondance.
David disait: Mon fils Salomon est jeune et d'un âge faible, et la maison qui sera bâtie à l'Eternel s'élèvera à un haut degré de renommée et de gloire dans tous les pays; c'est pourquoi je veux faire pour lui des préparatifs. Et David fit beaucoup de préparatifs avant sa mort.
David appela Salomon, son fils, et lui ordonna de bâtir une maison à l'Eternel, le Dieu d'Israël.
David dit à Salomon: Mon fils, j'avais l'intention de bâtir une maison au nom de l'Eternel, mon Dieu.
Mais la parole de l'Eternel m'a été ainsi adressée: Tu as versé beaucoup de sang, et tu as fait de grandes guerres; tu ne bâtiras pas une maison à mon nom, car tu as versé devant moi beaucoup de sang sur la terre.
Voici, il te naîtra un fils, qui sera un homme de repos, et à qui je donnerai du repos en le délivrant de tous ses ennemis d'alentour; car Salomon sera son nom, et je ferai venir sur Israël la paix et la tranquillité pendant sa vie.
Ce sera lui qui bâtira une maison à mon nom. Il sera pour moi un fils, et je serai pour lui un père; et j'affermirai pour toujours le trône de son royaume en Israël.
Maintenant, mon fils, que l'Eternel soit avec toi, afin que tu prospères et que tu bâtisses la maison de l'Eternel, ton Dieu, comme il l'a déclaré à ton égard!
Veuille seulement l'Eternel t'accorder de la sagesse et de l'intelligence, et te faire régner sur Israël dans l'observation de la loi de l'Eternel, ton Dieu!
Alors tu prospéreras, si tu as soin de mettre en pratique les lois et les ordonnances que l'Eternel a prescrites à Moïse pour Israël. Fortifie-toi et prends courage, ne crains point et ne t'effraie point.
Voici, par mes efforts, j'ai préparé pour la maison de l'Eternel cent mille talents d'or, un million de talents d'argent, et une quantité d'airain et de fer qu'il n'est pas possible de peser, car il y en a en abondance; j'ai aussi préparé du bois et des pierres, et tu en ajouteras encore.
Tu as auprès de toi un grand nombre d'ouvriers, des tailleurs de pierres, et des charpentiers, et des hommes habiles dans toute espèce d'ouvrages.
L'or, l'argent, l'airain et le fer, sont sans nombre. Lève-toi et agis, et que l'Eternel soit avec toi!
David ordonna à tous les chefs d'Israël de venir en aide à Salomon, son fils.
L'Eternel, votre Dieu, n'est-il pas avec vous, et ne vous a-t-il pas donné du repos de tous côtés? Car il a livré entre mes mains les habitants du pays, et le pays est assujetti devant l'Eternel et devant son peuple.
Appliquez maintenant votre coeur et votre âme à chercher l'Eternel, votre Dieu; levez-vous, et bâtissez le sanctuaire de l'Eternel Dieu, afin d'amener l'arche de l'alliance de l'Eternel et les ustensiles consacrés à Dieu dans la maison qui sera bâtie au nom de l'Eternel.
Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes oeuvres sont admirables, Et mon âme le reconnaît bien.