Souviens-toi, Eternel, de ce qui nous est arrivé! Regarde, vois notre opprobre!
Notre héritage a passé à des étrangers, Nos maisons à des inconnus.
Nous sommes orphelins, sans père; Nos mères sont comme des veuves.
Nous buvons notre eau à prix d'argent, Nous payons notre bois.
Nous sommes poursuivis, le joug sur le cou; Nous sommes épuisés, nous n'avons point de repos.
Nous avons tendu la main vers l'Egypte, vers l'Assyrie, Pour nous rassasier de pain.
Nos pères ont péché, ils ne sont plus, Et c'est nous qui portons la peine de leurs iniquités.
Des esclaves dominent sur nous, Et personne ne nous délivre de leurs mains.
Nous cherchons notre pain au péril de notre vie, Devant l'épée du désert.
Notre peau est brûlante comme un four, Par l'ardeur de la faim.
Ils ont déshonoré les femmes dans Sion, Les vierges dans les villes de Juda.
Des chefs ont été pendus par leurs mains; La personne des vieillards n'a pas été respectée.
Les jeunes hommes ont porté la meule, Les enfants chancelaient sous des fardeaux de bois.
Les vieillards ne vont plus à la porte, Les jeunes hommes ont cessé leurs chants.
La joie a disparu de nos coeurs, Le deuil a remplacé nos danses.
La couronne de notre tête est tombée! Malheur à nous, parce que nous avons péché!
Si notre coeur est souffrant, Si nos yeux sont obscurcis,
C'est que la montagne de Sion est ravagée, C'est que les renards s'y promènent.
Toi, l'Eternel, tu règnes à jamais; Ton trône subsiste de génération en génération.
Pourquoi nous oublierais-tu pour toujours, Nous abandonnerais-tu pour de longues années?
Fais-nous revenir vers toi, ô Eternel, et nous reviendrons! Donne-nous encore des jours comme ceux d'autrefois!
Nous aurais-tu entièrement rejetés, Et t'irriterais-tu contre nous jusqu'à l'excès!
Querverweise zu Klagelieder 5,14 Klgl 5,14
Les chemins de Sion sont dans le deuil, car on ne va plus aux fêtes; Toutes ses portes sont désertes, Ses sacrificateurs gémissent, Ses vierges sont affligées, et elle est remplie d'amertume.
Ma harpe n'est plus qu'un instrument de deuil, Et mon chalumeau ne peut rendre que des sons plaintifs.
J'ai appelé mes amis, et ils m'ont trompée. Mes sacrificateurs et mes anciens ont expiré dans la ville: Ils cherchaient de la nourriture, Afin de ranimer leur vie.
Le moût est triste, la vigne est flétrie; Tous ceux qui avaient le coeur joyeux soupirent.
La joie des tambourins a cessé, la gaîté bruyante a pris fin, La joie de la harpe a cessé.
On ne boit plus de vin en chantant; Les liqueurs fortes sont amères au buveur.
La ville déserte est en ruines; Toutes les maisons sont fermées, on n'y entre plus.
On crie dans les rues, parce que le vin manque; Toute réjouissance a disparu, L'allégresse est bannie du pays.
Les anciens de la fille de Sion sont assis à terre, ils sont muets; Ils ont couvert leur tête de poussière, Ils se sont revêtus de sacs; Les vierges de Jérusalem laissent retomber leur tête vers la terre.
Je ferai cesser dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem Les cris de réjouissance et les cris d'allégresse, Les chants du fiancé et les chants de la fiancée; Car le pays sera un désert.
Tu établiras des juges et des magistrats dans toutes les villes que l'Eternel, ton Dieu, te donne, selon tes tribus; et ils jugeront le peuple avec justice.
Car ainsi parle l'Eternel des armées, le Dieu d'Israël: Voici, je ferai cesser dans ce lieu, sous vos yeux et de vos jours, Les cris de réjouissance et les cris d'allégresse, Les chants du fiancé et les chants de la fiancée.
Si je sortais pour aller à la porte de la ville, Et si je me faisais préparer un siège dans la place,
Les jeunes gens se retiraient à mon approche, Les vieillards se levaient et se tenaient debout.
Les princes arrêtaient leurs discours, Et mettaient la main sur leur bouche;
La voix des chefs se taisait, Et leur langue s'attachait à leur palais.
L'oreille qui m'entendait me disait heureux, L'oeil qui me voyait me rendait témoignage;
Car je sauvais le pauvre qui implorait du secours, Et l'orphelin qui manquait d'appui.
La bénédiction du malheureux venait sur moi; Je remplissais de joie le coeur de la veuve.
Je me revêtais de la justice et je lui servais de vêtement, J'avais ma droiture pour manteau et pour turban.
J'étais l'oeil de l'aveugle Et le pied du boiteux.
J'étais le père des misérables, J'examinais la cause de l'inconnu;
Je brisais la mâchoire de l'injuste, Et j'arrachais de ses dents la proie.
Je ferai cesser parmi eux les cris de réjouissance et les cris d'allégresse, les chants du fiancé et les chants de la fiancée, le bruit de la meule et la lumière de la lampe.
Et maintenant!... je suis la risée de plus jeunes que moi, De ceux dont je dédaignais de mettre les pères Parmi les chiens de mon troupeau.
Je ferai cesser le bruit de tes chants, et l'on n'entendra plus le son de tes harpes.
Le héros et l'homme de guerre, Le juge et le prophète, le devin et l'ancien,
Et l'on n'entendra plus chez toi les sons des joueurs de harpe, des musiciens, des joueurs de flûte et des joueurs de trompette, on ne trouvera plus chez toi aucun artisan d'un métier quelconque, on n'entendra plus chez toi le bruit de la meule,
Le chef de cinquante et le magistrat, Le conseiller, l'artisan distingué et l'habile enchanteur.