Louis Segond 1910
Versliste
Hommes, c'est à vous que je crie, Et ma voix s'adresse aux fils de l'homme.
Stupides, apprenez le discernement; Insensés, apprenez l'intelligence.
Ecoutez, car j'ai de grandes choses à dire, Et mes lèvres s'ouvrent pour enseigner ce qui est droit.
Car ma bouche proclame la vérité, Et mes lèvres ont en horreur le mensonge;
Toutes les paroles de ma bouche sont justes, Elles n'ont rien de faux ni de détourné;
Toutes sont claires pour celui qui est intelligent, Et droites pour ceux qui ont trouvé la science.
Préférez mes instructions à l'argent, Et la science à l'or le plus précieux;
Car la sagesse vaut mieux que les perles, Elle a plus de valeur que tous les objets de prix.
Moi, la sagesse, j'ai pour demeure le discernement, Et je possède la science de la réflexion.
La crainte de l'Eternel, c'est la haine du mal; L'arrogance et l'orgueil, la voie du mal, Et la bouche perverse, voilà ce que je hais.
Le conseil et le succès m'appartiennent; Je suis l'intelligence, la force est à moi.
Par moi les rois règnent, Et les princes ordonnent ce qui est juste;
Par moi gouvernent les chefs, Les grands, tous les juges de la terre.
J'aime ceux qui m'aiment, Et ceux qui me cherchent me trouvent.
Avec moi sont la richesse et la gloire, Les biens durables et la justice.
Mon fruit est meilleur que l'or, que l'or pur, Et mon produit est préférable à l'argent.
Je marche dans le chemin de la justice, Au milieu des sentiers de la droiture,
Pour donner des biens à ceux qui m'aiment, Et pour remplir leurs trésors.
L'Eternel m'a créée la première de ses oeuvres, Avant ses oeuvres les plus anciennes.
J'ai été établie depuis l'éternité, Dès le commencement, avant l'origine de la terre.
Je fus enfantée quand il n'y avait point d'abîmes, Point de sources chargées d'eaux;
Avant que les montagnes soient affermies, Avant que les collines existent, je fus enfantée;
Il n'avait encore fait ni la terre, ni les campagnes, Ni le premier atome de la poussière du monde.
Lorsqu'il disposa les cieux, j'étais là; Lorsqu'il traça un cercle à la surface de l'abîme,
Lorsqu'il fixa les nuages en haut, Et que les sources de l'abîme jaillirent avec force,
En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes.
Il creuse un puits loin des lieux habités; Ses pieds ne lui sont plus en aide, Et il est suspendu, balancé, loin des humains.
La terre, d'où sort le pain, Est bouleversée dans ses entrailles comme par le feu.
Ses pierres contiennent du saphir, Et l'on y trouve de la poudre d'or.
L'oiseau de proie n'en connaît pas le sentier, L'oeil du vautour ne l'a point aperçu;
Les plus fiers animaux ne l'ont point foulé, Le lion n'y a jamais passé.
L'homme porte sa main sur le roc, Il renverse les montagnes depuis la racine;
Il ouvre des tranchées dans les rochers, Et son oeil contemple tout ce qu'il y a de précieux;
Il arrête l'écoulement des eaux, Et il produit à la lumière ce qui est caché.
Mais la sagesse, où se trouve-t-elle? Où est la demeure de l'intelligence?
L'homme n'en connaît point le prix; Elle ne se trouve pas dans la terre des vivants.
L'abîme dit: Elle n'est point en moi; Et la mer dit: Elle n'est point avec moi.
Elle ne se donne pas contre de l'or pur, Elle ne s'achète pas au poids de l'argent;
Elle ne se pèse pas contre l'or d'Ophir, Ni contre le précieux onyx, ni contre le saphir;
Elle ne peut se comparer à l'or ni au verre, Elle ne peut s'échanger pour un vase d'or fin.
Le corail et le cristal ne sont rien auprès d'elle: La sagesse vaut plus que les perles.
La topaze d'Ethiopie n'est point son égale, Et l'or pur n'entre pas en balance avec elle.
D'où vient donc la sagesse? Où est la demeure de l'intelligence?
Elle est cachée aux yeux de tout vivant, Elle est cachée aux oiseaux du ciel.
Le gouffre et la mort disent: Nous en avons entendu parler.
C'est Dieu qui en sait le chemin, C'est lui qui en connaît la demeure;
Car il voit jusqu'aux extrémités de la terre, Il aperçoit tout sous les cieux.
Quand il régla le poids du vent, Et qu'il fixa la mesure des eaux,
Quand il donna des lois à la pluie, Et qu'il traça la route de l'éclair et du tonnerre,
Alors il vit la sagesse et la manifesta, Il en posa les fondements et la mit à l'épreuve.
Puis il dit à l'homme: Voici, la crainte du Seigneur, c'est la sagesse; S'éloigner du mal, c'est l'intelligence.
Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ.