Louis Segond 1910
Versliste
Au chef des chantres. Des fils de Koré. Cantique. O Dieu! nous avons entendu de nos oreilles, Nos pères nous ont raconté Les oeuvres que tu as accomplies de leur temps, Aux jours d'autrefois.
De ta main tu as chassé des nations pour les établir, Tu as frappé des peuples pour les étendre.
Car ce n'est point par leur épée qu'ils se sont emparés du pays, Ce n'est point leur bras qui les a sauvés; Mais c'est ta droite, c'est ton bras, c'est la lumière de ta face, Parce que tu les aimais.
O Dieu! tu es mon roi: Ordonne la délivrance de Jacob!
Avec toi nous renversons nos ennemis, Avec ton nom nous écrasons nos adversaires.
Car ce n'est pas en mon arc que je me confie, Ce n'est pas mon épée qui me sauvera;
Mais c'est toi qui nous délivres de nos ennemis, Et qui confonds ceux qui nous haïssent.
Nous nous glorifions en Dieu chaque jour, Et nous célébrerons à jamais ton nom. -Pause.
Cependant tu nous repousses, tu nous couvres de honte, Tu ne sors plus avec nos armées;
Tu nous fais reculer devant l'ennemi, Et ceux qui nous haïssent enlèvent nos dépouilles.
Tu nous livres comme des brebis à dévorer, Tu nous disperses parmi les nations.
Tu vends ton peuple pour rien, Tu ne l'estimes pas à une grande valeur.
Tu fais de nous un objet d'opprobre pour nos voisins, De moquerie et de risée pour ceux qui nous entourent;
Tu fais de nous un objet de sarcasme parmi les nations, Et de hochements de tête parmi les peuples.
Ma honte est toujours devant moi, Et la confusion couvre mon visage,
A la voix de celui qui m'insulte et m'outrage, A la vue de l'ennemi et du vindicatif.
Tout cela nous arrive, sans que nous t'ayons oublié, Sans que nous ayons violé ton alliance:
Notre coeur ne s'est point détourné, Nos pas ne se sont point éloignés de ton sentier,
Pour que tu nous écrases dans la demeure des chacals, Et que tu nous couvres de l'ombre de la mort.
Si nous avions oublié le nom de notre Dieu, Et étendu nos mains vers un dieu étranger,
Dieu ne le saurait-il pas, Lui qui connaît les secrets du coeur?
Mais c'est à cause de toi qu'on nous égorge tous les jours, Qu'on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie.
Réveille-toi! Pourquoi dors-tu, Seigneur? Réveille-toi! ne nous repousse pas à jamais!
Pourquoi caches-tu ta face? Pourquoi oublies-tu notre misère et notre oppression?
Car notre âme est abattue dans la poussière, Notre corps est attaché à la terre.
Lève-toi, pour nous secourir! Délivre-nous à cause de ta bonté!
Au chef des chantres. Des fils de Koré. Psaume. Ecoutez ceci, vous tous, peuples, Prêtez l'oreille, vous tous, habitants du monde,
Petits et grands, Riches et pauvres!
Ma bouche va faire entendre des paroles sages, Et mon coeur a des pensées pleines de sens.
Je prête l'oreille aux sentences qui me sont inspirées, J'ouvre mon chant au son de la harpe.
Pourquoi craindrais-je aux jours du malheur, Lorsque l'iniquité de mes adversaires m'enveloppe?
Ils ont confiance en leurs biens, Et se glorifient de leur grande richesse.
Ils ne peuvent se racheter l'un l'autre, Ni donner à Dieu le prix du rachat.
Le rachat de leur âme est cher, Et n'aura jamais lieu;
Ils ne vivront pas toujours, Ils n'éviteront pas la vue de la fosse.
Car ils la verront: les sages meurent, L'insensé et le stupide périssent également, Et ils laissent à d'autres leurs biens.
Ils s'imaginent que leurs maisons seront éternelles, Que leurs demeures subsisteront d'âge en âge, Eux dont les noms sont honorés sur la terre.
Mais l'homme qui est en honneur n'a point de durée, Il est semblable aux bêtes que l'on égorge.
Telle est leur voie, leur folie, Et ceux qui les suivent se plaisent à leurs discours. -Pause.
Comme un troupeau, ils sont mis dans le séjour des morts, La mort en fait sa pâture; Et bientôt les hommes droits les foulent aux pieds, Leur beauté s'évanouit, le séjour des morts est leur demeure.
Mais Dieu sauvera mon âme du séjour des morts, Car il me prendra sous sa protection. -Pause.
Ne sois pas dans la crainte parce qu'un homme s'enrichit, Parce que les trésors de sa maison se multiplient;
Car il n'emporte rien en mourant, Ses trésors ne descendent point après lui.
Il aura beau s'estimer heureux pendant sa vie, On aura beau te louer des jouissances que tu te donnes,
Tu iras néanmoins au séjour de tes pères, Qui jamais ne reverront la lumière.
L'homme qui est en honneur, et qui n'a pas d'intelligence, Est semblable aux bêtes que l'on égorge.
Avec toi nous renversons nos ennemis, Avec ton nom nous écrasons nos adversaires.