Louis Segond 1910
Versliste
Psaume d'Asaph. Oui, Dieu est bon pour Israël, Pour ceux qui ont le coeur pur.
Toutefois, mon pied allait fléchir, Mes pas étaient sur le point de glisser;
Car je portais envie aux insensés, En voyant le bonheur des méchants.
Rien ne les tourmente jusqu'à leur mort, Et leur corps est chargé d'embonpoint;
Ils n'ont aucune part aux souffrances humaines, Ils ne sont point frappés comme le reste des hommes.
Aussi l'orgueil leur sert de collier, La violence est le vêtement qui les enveloppe;
L'iniquité sort de leurs entrailles, Les pensées de leur coeur se font jour.
Ils raillent, et parlent méchamment d'opprimer; Ils profèrent des discours hautains,
Ils élèvent leur bouche jusqu'aux cieux, Et leur langue se promène sur la terre.
Voilà pourquoi son peuple se tourne de leur côté, Il avale l'eau abondamment,
Et il dit: Comment Dieu saurait-il, Comment le Très-Haut connaîtrait-il?
Ainsi sont les méchants: Toujours heureux, ils accroissent leurs richesses.
C'est donc en vain que j'ai purifié mon coeur, Et que j'ai lavé mes mains dans l'innocence:
Chaque jour je suis frappé, Tous les matins mon châtiment est là.
Si je disais: Je veux parler comme eux, Voici, je trahirais la race de tes enfants.
Quand j'ai réfléchi là-dessus pour m'éclairer, La difficulté fut grande à mes yeux,
Jusqu'à ce que j'eusse pénétré dans les sanctuaires de Dieu, Et que j'eusse pris garde au sort final des méchants.
Oui, tu les places sur des voies glissantes, Tu les fais tomber et les mets en ruines.
Eh quoi! en un instant les voilà détruits! Ils sont enlevés, anéantis par une fin soudaine!
Comme un songe au réveil, Seigneur, à ton réveil, tu repousses leur image.
Lorsque mon coeur s'aigrissait, Et que je me sentais percé dans les entrailles,
J'étais stupide et sans intelligence, J'étais à ton égard comme les bêtes.
Cependant je suis toujours avec toi, Tu m'as saisi la main droite;
Tu me conduiras par ton conseil, Puis tu me recevras dans la gloire.
Quel autre ai-je au ciel que toi! Et sur la terre je ne prends plaisir qu'en toi.
Ma chair et mon coeur peuvent se consumer: Dieu sera toujours le rocher de mon coeur et mon partage.
Car voici, ceux qui s'éloignent de toi périssent; Tu anéantis tous ceux qui te sont infidèles.
Pour moi, m'approcher de Dieu, c'est mon bien: Je place mon refuge dans le Seigneur, l'Eternel, Afin de raconter toutes tes oeuvres.
Au chef des chantres. D'après Jeduthun. Psaume d'Asaph. Ma voix s'élève à Dieu, et je crie; Ma voix s'élève à Dieu, et il m'écoutera.
Au jour de ma détresse, je cherche le Seigneur; La nuit, mes mains sont étendues sans se lasser; Mon âme refuse toute consolation.
Je me souviens de Dieu, et je gémis; Je médite, et mon esprit est abattu. -Pause.
Tu tiens mes paupières en éveil; Et, dans mon trouble, je ne puis parler.
Je pense aux jours anciens, Aux années d'autrefois.
Je pense à mes cantiques pendant la nuit, Je fais des réflexions au dedans de mon coeur, Et mon esprit médite.
Le Seigneur rejettera-t-il pour toujours? Ne sera-t-il plus favorable?
Sa bonté est-elle à jamais épuisée? Sa parole est-elle anéantie pour l'éternité?
Dieu a-t-il oublié d'avoir compassion? A-t-il, dans sa colère, retiré sa miséricorde? -Pause.
Je dis: Ce qui fait ma souffrance, C'est que la droite du Très-Haut n'est plus la même...
Je rappellerai les oeuvres de l'Eternel, Car je me souviens de tes merveilles d'autrefois;
Je parlerai de toutes tes oeuvres, Je raconterai tes hauts faits.
O Dieu! tes voies sont saintes; Quel dieu est grand comme Dieu?
Tu es le Dieu qui fait des prodiges; Tu as manifesté parmi les peuples ta puissance.
Par ton bras tu as délivré ton peuple, Les fils de Jacob et de Joseph. -Pause.
Les eaux t'ont vu, ô Dieu! Les eaux t'ont vu, elles ont tremblé; Les abîmes se sont émus.
Les nuages versèrent de l'eau par torrents, Le tonnerre retentit dans les nues, Et tes flèches volèrent de toutes parts.
Ton tonnerre éclata dans le tourbillon, Les éclairs illuminèrent le monde; La terre s'émut et trembla.
Tu te frayas un chemin par la mer, Un sentier par les grandes eaux, Et tes traces ne furent plus reconnues.
Tu as conduit ton peuple comme un troupeau, Par la main de Moïse et d'Aaron.
Veux-tu donc disputer avec lui, Parce qu'il ne rend aucun compte de ses actes?
afin que l'épreuve de votre foi, plus précieuse que l'or périssable qui cependant est éprouvé par le feu, ait pour résultat la louange, la gloire et l'honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra,
Car la pression du lait produit de la crème, La pression du nez produit du sang, Et la pression de la colère produit des querelles.
Oui, j'ai appliqué mon coeur à tout cela, j'ai fait de tout cela l'objet de mon examen, et j'ai vu que les justes et les sages, et leurs travaux, sont dans la main de Dieu, et l'amour aussi bien que la haine; les hommes ne savent rien: tout est devant eux.
Tout arrive également à tous; même sort pour le juste et pour le méchant, pour celui qui est bon et pur et pour celui qui est impur, pour celui qui sacrifie et pour celui qui ne sacrifie pas; il en est du bon comme du pécheur, de celui qui jure comme de celui qui craint de jurer.