Louis Segond 1910
Versliste
Au chef des chantres. Du serviteur de l'Eternel, de David, qui adressa à l'Eternel les paroles de ce cantique, lorsque l'Eternel l'eut délivré de la main de tous ses ennemis et de la main de Saül. Il dit: Je t'aime, ô Eternel, ma force!
Eternel, mon rocher, ma forteresse, mon libérateur! Mon Dieu, mon rocher, où je trouve un abri! Mon bouclier, la force qui me sauve, ma haute retraite!
Je m'écrie: Loué soit l'Eternel! Et je suis délivré de mes ennemis.
Les liens de la mort m'avaient environné, Et les torrents de la destruction m'avaient épouvanté;
Les liens du sépulcre m'avaient entouré, Les filets de la mort m'avaient surpris.
Dans ma détresse, j'ai invoqué l'Eternel, J'ai crié à mon Dieu; De son palais, il a entendu ma voix, Et mon cri est parvenu devant lui à ses oreilles.
La terre fut ébranlée et trembla, Les fondements des montagnes frémirent, Et ils furent ébranlés, parce qu'il était irrité.
Il s'élevait de la fumée dans ses narines, Et un feu dévorant sortait de sa bouche: Il en jaillissait des charbons embrasés.
Il abaissa les cieux, et il descendit: Il y avait une épaisse nuée sous ses pieds.
Il était monté sur un chérubin, et il volait, Il planait sur les ailes du vent.
Il faisait des ténèbres sa retraite, sa tente autour de lui, Il était enveloppé des eaux obscures et de sombres nuages.
De la splendeur qui le précédait s'échappaient les nuées, Lançant de la grêle et des charbons de feu.
L'Eternel tonna dans les cieux, Le Très-Haut fit retentir sa voix, Avec la grêle et les charbons de feu.
Il lança ses flèches et dispersa mes ennemis, Il multiplia les coups de la foudre et les mit en déroute.
Le lit des eaux apparut, Les fondements du monde furent découverts, Par ta menace, ô Eternel! Par le bruit du souffle de tes narines.
Il étendit sa main d'en haut, il me saisit, Il me retira des grandes eaux;
Il me délivra de mon adversaire puissant, De mes ennemis qui étaient plus forts que moi.
Ils m'avaient surpris au jour de ma détresse; Mais l'Eternel fut mon appui.
Il m'a mis au large, Il m'a sauvé, parce qu'il m'aime.
L'Eternel m'a traité selon ma droiture, Il m'a rendu selon la pureté de mes mains;
Car j'ai observé les voies de l'Eternel, Et je n'ai point été coupable envers mon Dieu.
Toutes ses ordonnances ont été devant moi, Et je ne me suis point écarté de ses lois.
J'ai été sans reproche envers lui, Et je me suis tenu en garde contre mon iniquité.
Aussi l'Eternel m'a rendu selon ma droiture, Selon la pureté de mes mains devant ses yeux.
Avec celui qui est bon tu te montres bon, Avec l'homme droit tu agis selon la droiture,
Avec celui qui est pur tu te montres pur, Et avec le pervers tu agis selon sa perversité.
Tu sauves le peuple qui s'humilie, Et tu abaisses les regards hautains.
Oui, tu fais briller ma lumière; L'Eternel, mon Dieu, éclaire mes ténèbres.
Avec toi je me précipite sur une troupe en armes, Avec mon Dieu je franchis une muraille.
Les voies de Dieu sont parfaites, La parole de l'Eternel est éprouvée; Il est un bouclier pour tous ceux qui se confient en lui.
Car qui est Dieu, si ce n'est l'Eternel; Et qui est un rocher, si ce n'est notre Dieu?
C'est Dieu qui me ceint de force, Et qui me conduit dans la voie droite.
Il rend mes pieds semblables à ceux des biches, Et il me place sur mes lieux élevés.
Il exerce mes mains au combat, Et mes bras tendent l'arc d'airain.
Tu me donnes le bouclier de ton salut, Ta droite me soutient, Et je deviens grand par ta bonté.
Tu élargis le chemin sous mes pas, Et mes pieds ne chancellent point.
Je poursuis mes ennemis, je les atteins, Et je ne reviens pas avant de les avoir anéantis.
Je les brise, et ils ne peuvent se relever; Ils tombent sous mes pieds.
Tu me ceins de force pour le combat, Tu fais plier sous moi mes adversaires.
Tu fais tourner le dos à mes ennemis devant moi, Et j'extermine ceux qui me haïssent.
Ils crient, et personne pour les sauver! Ils crient à l'Eternel, et il ne leur répond pas!
Je les broie comme la poussière qu'emporte le vent, Je les foule comme la boue des rues.
Tu me délivres des dissensions du peuple; Tu me mets à la tête des nations; Un peuple que je ne connaissais pas m'est asservi.
Ils m'obéissent au premier ordre, Les fils de l'étranger me flattent;
Les fils de l'étranger sont en défaillance, Ils tremblent hors de leurs forteresses.
Vive l'Eternel, et béni soit mon rocher! Que le Dieu de mon salut soit exalté,
Le Dieu qui est mon vengeur, Qui m'assujettit les peuples,
Qui me délivre de mes ennemis! Tu m'élèves au-dessus de mes adversaires, Tu me sauves de l'homme violent.
C'est pourquoi je te louerai parmi les nations, ô Eternel! Et je chanterai à la gloire de ton nom.
Il accorde de grandes délivrances à son roi, Et il fait miséricorde à son oint, A David, et à sa postérité, pour toujours.
Au chef des chantres. Sur Biche de l'aurore. Psaume de David. Mon Dieu! mon Dieu! pourquoi m'as-tu abandonné, Et t'éloignes-tu sans me secourir, sans écouter mes plaintes?
Mon Dieu! je crie le jour, et tu ne réponds pas; La nuit, et je n'ai point de repos.
Pourtant tu es le Saint, Tu sièges au milieu des louanges d'Israël.
En toi se confiaient nos pères; Ils se confiaient, et tu les délivrais.
Ils criaient à toi, et ils étaient sauvés; Ils se confiaient en toi, et ils n'étaient point confus.
Et moi, je suis un ver et non un homme, L'opprobre des hommes et le méprisé du peuple.
Tous ceux qui me voient se moquent de moi, Ils ouvrent la bouche, secouent la tête:
Recommande-toi à l'Eternel! L'Eternel le sauvera, Il le délivrera, puisqu'il l'aime! -
Oui, tu m'as fait sortir du sein maternel, Tu m'as mis en sûreté sur les mamelles de ma mère;
Dès le sein maternel j'ai été sous ta garde, Dès le ventre de ma mère tu as été mon Dieu.
Ne t'éloigne pas de moi quand la détresse est proche, Quand personne ne vient à mon secours!
De nombreux taureaux sont autour de moi, Des taureaux de Basan m'environnent.
Ils ouvrent contre moi leur gueule, Semblables au lion qui déchire et rugit.
Je suis comme de l'eau qui s'écoule, Et tous mes os se séparent; Mon coeur est comme de la cire, Il se fond dans mes entrailles.
Ma force se dessèche comme l'argile, Et ma langue s'attache à mon palais; Tu me réduis à la poussière de la mort.
Car des chiens m'environnent, Une bande de scélérats rôdent autour de moi, Ils ont percé mes mains et mes pieds.
Je pourrais compter tous mes os. Eux, ils observent, ils me regardent;
Ils se partagent mes vêtements, Ils tirent au sort ma tunique.
Et toi, Eternel, ne t'éloigne pas! Toi qui es ma force, viens en hâte à mon secours!
Protège mon âme contre le glaive, Ma vie contre le pouvoir des chiens!
Sauve-moi de la gueule du lion, Délivre-moi des cornes du buffle!
Je publierai ton nom parmi mes frères, Je te célébrerai au milieu de l'assemblée.
Vous qui craignez l'Eternel, louez-le! Vous tous, postérité de Jacob, glorifiez-le! Tremblez devant lui, vous tous, postérité d'Israël!
Car il n'a ni mépris ni dédain pour les peines du misérable, Et il ne lui cache point sa face; Mais il l'écoute quand il crie à lui.
Tu seras dans la grande assemblée l'objet de mes louanges; J'accomplirai mes voeux en présence de ceux qui te craignent.
Les malheureux mangeront et se rassasieront, Ceux qui cherchent l'Eternel le célébreront. Que votre coeur vive à toujours!
Toutes les extrémités de la terre penseront à l'Eternel et se tourneront vers lui; Toutes les familles des nations se prosterneront devant ta face.
Car à l'Eternel appartient le règne: Il domine sur les nations.
Tous les puissants de la terre mangeront et se prosterneront aussi; Devant lui s'inclineront tous ceux qui descendent dans la poussière, Ceux qui ne peuvent conserver leur vie.
La postérité le servira; On parlera du Seigneur à la génération future.
Quand elle viendra, elle annoncera sa justice, Elle annoncera son oeuvre au peuple nouveau-né.
Au chef des chantres. Psaume de David. Les cieux racontent la gloire de Dieu, Et l'étendue manifeste l'oeuvre de ses mains.
Le jour en instruit un autre jour, La nuit en donne connaissance à une autre nuit.
Ce n'est pas un langage, ce ne sont pas des paroles Dont le son ne soit point entendu:
Leur retentissement parcourt toute la terre, Leurs accents vont aux extrémités du monde, Où il a dressé une tente pour le soleil.
Et le soleil, semblable à un époux qui sort de sa chambre, S'élance dans la carrière avec la joie d'un héros;
Il se lève à une extrémité des cieux, Et achève sa course à l'autre extrémité: Rien ne se dérobe à sa chaleur.
La loi de l'Eternel est parfaite, elle restaure l'âme; Le témoignage de l'Eternel est véritable, il rend sage l'ignorant.
Les ordonnances de l'Eternel sont droites, elles réjouissent le coeur; Les commandements de l'Eternel sont purs, ils éclairent les yeux.
La crainte de l'Eternel est pure, elle subsiste à toujours; Les jugements de l'Eternel sont vrais, ils sont tous justes.
Ils sont plus précieux que l'or, que beaucoup d'or fin; Ils sont plus doux que le miel, que celui qui coule des rayons.
Ton serviteur aussi en reçoit instruction; Pour qui les observe la récompense est grande.
Qui connaît ses égarements? Pardonne-moi ceux que j'ignore.
Préserve aussi ton serviteur des orgueilleux; Qu'ils ne dominent point sur moi! Alors je serai intègre, innocent de grands péchés.
Reçois favorablement les paroles de ma bouche Et les sentiments de mon coeur, O Eternel, mon rocher et mon libérateur!