Louis Segond 1910
Versliste
Tu as dès longtemps brisé ton joug, Rompu tes liens, Et tu as dit: Je ne veux plus être dans la servitude! Mais sur toute colline élevée Et sous tout arbre vert Tu t'es courbée comme une prostituée.
Je t'avais plantée comme une vigne excellente Et du meilleur plant; Comment as-tu changé, Dégénéré en une vigne étrangère?
Quand tu te laverais avec du nitre, Quand tu emploierais beaucoup de potasse, Ton iniquité resterait marquée devant moi, Dit le Seigneur, l'Eternel.
Comment dirais-tu: Je ne me suis point souillée, Je ne suis point allée après les Baals? Regarde tes pas dans la vallée, Reconnais ce que tu as fait, Dromadaire à la course légère et vagabonde!
Anesse sauvage, habituée au désert, Haletante dans l'ardeur de sa passion, Qui l'empêchera de satisfaire son désir? Tous ceux qui la cherchent n'ont pas à se fatiguer; Ils la trouvent pendant son mois.
Ne t'expose pas à avoir les pieds nus, Ne dessèche pas ton gosier! Mais tu dis: C'est en vain, non! Car j'aime les dieux étrangers, je veux aller après eux.
Je chanterai à mon bien-aimé Le cantique de mon bien-aimé sur sa vigne. Mon bien-aimé avait une vigne, Sur un coteau fertile.
Il en remua le sol, ôta les pierres, et y mit un plant délicieux; Il bâtit une tour au milieu d'elle, Et il y creusa aussi une cuve. Puis il espéra qu'elle produirait de bons raisins, Mais elle en a produit de mauvais.
Maintenant donc, habitants de Jérusalem et hommes de Juda, Soyez juges entre moi et ma vigne!
Qu'y avait-il encore à faire à ma vigne, Que je n'aie pas fait pour elle? Pourquoi, quand j'ai espéré qu'elle produirait de bons raisins, En a-t-elle produit de mauvais?
Je vous dirai maintenant Ce que je vais faire à ma vigne. J'en arracherai la haie, pour qu'elle soit broutée; J'en abattrai la clôture, pour qu'elle soit foulée aux pieds.
Je la réduirai en ruine; elle ne sera plus taillée, ni cultivée; Les ronces et les épines y croîtront; Et je donnerai mes ordres aux nuées, Afin qu'elles ne laissent plus tomber la pluie sur elle.
La vigne de l'Eternel des armées, c'est la maison d'Israël, Et les hommes de Juda, c'est le plant qu'il chérissait. Il avait espéré de la droiture, et voici du sang versé! De la justice, et voici des cris de détresse!
Mais leur vigne est du plant de Sodome Et du terroir de Gomorrhe; Leurs raisins sont des raisins empoisonnés, Leurs grappes sont amères;
Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité.
Telle est la voie de la femme adultère: Elle mange, et s'essuie la bouche, Puis elle dit: Je n'ai point fait de mal.
Ils ont bâti des hauts lieux à Topheth dans la vallée de Ben-Hinnom, Pour brûler au feu leurs fils et leurs filles: Ce que je n'avais point ordonné, Ce qui ne m'était point venu à la pensée.
Il sera comme un âne sauvage; sa main sera contre tous, et la main de tous sera contre lui; et il habitera en face de tous ses frères.
Puis la convoitise, lorsqu'elle a conçu, enfante le péché; et le péché, étant consommé, produit la mort.
J'étais à la fenêtre de ma maison, Et je regardais à travers mon treillis.
J'aperçus parmi les stupides, Je remarquai parmi les jeunes gens un garçon dépourvu de sens.
Il passait dans la rue, près de l'angle où se tenait une de ces étrangères, Et il se dirigeait lentement du côté de sa demeure:
C'était au crépuscule, pendant la soirée, Au milieu de la nuit et de l'obscurité.
Et voici, il fut abordé par une femme Ayant la mise d'une prostituée et la ruse dans le coeur.
Elle était bruyante et rétive; Ses pieds ne restaient point dans sa maison;
Tantôt dans la rue, tantôt sur les places, Et près de tous les angles, elle était aux aguets.
Elle le saisit et l'embrassa, Et d'un air effronté lui dit:
Je devais un sacrifice d'actions de grâces, Aujourd'hui j'ai accompli mes voeux.
C'est pourquoi je suis sortie au-devant de toi Pour te chercher, et je t'ai trouvé.
J'ai orné mon lit de couvertures, De tapis de fil d'Egypte;
J'ai parfumé ma couche De myrrhe, d'aloès et de cinnamome.
Viens, enivrons-nous d'amour jusqu'au matin, Livrons-nous joyeusement à la volupté.
Car mon mari n'est pas à la maison, Il est parti pour un voyage lointain;
Il a pris avec lui le sac de l'argent, Il ne reviendra à la maison qu'à la nouvelle lune.
Elle le séduisit à force de paroles, Elle l'entraîna par ses lèvres doucereuses.
Il se mit tout à coup à la suivre, Comme le boeuf qui va à la boucherie, Comme un fou qu'on lie pour le châtier,
Jusqu'à ce qu'une flèche lui perce le foie, Comme l'oiseau qui se précipite dans le filet, Sans savoir que c'est au prix de sa vie.