Le sort de l'homme sur la terre est celui d'un soldat, Et ses jours sont ceux d'un mercenaire.
Comme l'esclave soupire après l'ombre, Comme l'ouvrier attend son salaire,
Ainsi j'ai pour partage des mois de douleur, J'ai pour mon lot des nuits de souffrance.
Je me couche, et je dis: Quand me lèverai-je? quand finira la nuit? Et je suis rassasié d'agitations jusqu'au point du jour.
Mon corps se couvre de vers et d'une croûte terreuse, Ma peau se crevasse et se dissout.
Mes jours sont plus rapides que la navette du tisserand, Ils s'évanouissent: plus d'espérance!
Souviens-toi que ma vie est un souffle! Mes yeux ne reverront pas le bonheur.
L'oeil qui me regarde ne me regardera plus; Ton oeil me cherchera, et je ne serai plus.
Comme la nuée se dissipe et s'en va, Celui qui descend au séjour des morts ne remontera pas;
Il ne reviendra plus dans sa maison, Et le lieu qu'il habitait ne le connaîtra plus.
C'est pourquoi je ne retiendrai point ma bouche, Je parlerai dans l'angoisse de mon coeur, Je me plaindrai dans l'amertume de mon âme.
Suis-je une mer, ou un monstre marin, Pour que tu établisses des gardes autour de moi?
Quand je dis: Mon lit me soulagera, Ma couche calmera mes douleurs,
C'est alors que tu m'effraies par des songes, Que tu m'épouvantes par des visions.
Ah! je voudrais être étranglé! Je voudrais la mort plutôt que ces os!
Je les méprise!... je ne vivrai pas toujours... Laisse-moi, car ma vie n'est qu'un souffle.
Qu'est-ce que l'homme, pour que tu en fasses tant de cas, Pour que tu daignes prendre garde à lui,
Pour que tu le visites tous les matins, Pour que tu l'éprouves à tous les instants?
Quand cesseras-tu d'avoir le regard sur moi? Quand me laisseras-tu le temps d'avaler ma salive?
Si j'ai péché, qu'ai-je pu te faire, gardien des hommes? Pourquoi me mettre en butte à tes traits? Pourquoi me rendre à charge à moi-même?
Que ne pardonnes-tu mon péché, Et que n'oublies-tu mon iniquité? Car je vais me coucher dans la poussière; Tu me chercheras, et je ne serai plus.
Querverweise zu Hiob 7,5 Hiob 7,5
Et Satan se retira de devant la face de l'Eternel. Puis il frappa Job d'un ulcère malin, depuis la plante du pied jusqu'au sommet de la tête.
Tu me plongerais dans la fange, Et mes vêtements m'auraient en horreur.
Et Job prit un tesson pour se gratter et s'assit sur la cendre.
Et quand on sortira, on verra Les cadavres des hommes qui se sont rebellés contre moi; Car leur ver ne mourra point, et leur feu ne s'éteindra point; Et ils seront pour toute chair un objet d'horreur.
Je crie à la fosse: Tu es mon père! Et aux vers: Vous êtes ma mère et ma soeur!
Là vous vous souviendrez de votre conduite et de toutes vos actions par lesquelles vous vous êtes souillés; vous vous prendrez vous-mêmes en dégoût, à cause de toutes les infamies que vous avez commises.
Quand ma peau sera détruite, il se lèvera; Quand je n'aurai plus de chair, je verrai Dieu.
Quoi! le sein maternel l'oublie, Les vers en font leurs délices, On ne se souvient plus de lui! L'impie est brisé comme un arbre,
Par la violence du mal mon vêtement perd sa forme, Il se colle à mon corps comme ma tunique.
Dieu m'a jeté dans la boue, Et je ressemble à la poussière et à la cendre.
Mes plaies sont infectes et purulentes, Par l'effet de ma folie.
Je suis courbé, abattu au dernier point; Tout le jour je marche dans la tristesse.
Car un mal brûlant dévore mes entrailles, Et il n'y a rien de sain dans ma chair.
De la plante du pied jusqu'à la tête, rien n'est en bon état: Ce ne sont que blessures, contusions et plaies vives, Qui n'ont été ni pansées, ni bandées, Ni adoucies par l'huile.
Ta magnificence est descendue dans le séjour des morts, Avec le son de tes luths; Sous toi est une couche de vers, Et les vers sont ta couverture.
Au même instant, un ange du Seigneur le frappa, parce qu'il n'avait pas donné gloire à Dieu. Et il expira, rongé des vers.