Louis Segond 1910
Versliste
De toi est sorti Celui qui méditait le mal contre l'Eternel, Celui qui avait de méchants desseins.
Votre alliance avec la mort sera détruite, Votre pacte avec le séjour des morts ne subsistera pas; Quand le fléau débordé passera, Vous serez par lui foulés aux pieds.
Chaque fois qu'il passera, il vous saisira; Car il passera tous les matins, le jour et la nuit, Et son bruit seul donnera l'épouvante.
Je briserai l'Assyrien dans mon pays, Je le foulerai aux pieds sur mes montagnes; Et son joug leur sera ôté, Et son fardeau sera ôté de leurs épaules.
Malheur à l'Assyrien, verge de ma colère! La verge dans sa main, c'est l'instrument de ma fureur.
Cependant, ainsi parle le Seigneur, l'Eternel des armées: O mon peuple, qui habites en Sion, ne crains pas l'Assyrien! Il te frappe de la verge, Et il lève son bâton sur toi, comme faisaient les Egyptiens.
Mais, encore un peu de temps, Et le châtiment cessera, Puis ma colère se tournera contre lui pour l'anéantir.
Prophétie d'Esaïe, fils d'Amots, sur Juda et Jérusalem.
Il arrivera, dans la suite des temps, Que la montagne de la maison de l'Eternel Sera fondée sur le sommet des montagnes, Qu'elle s'élèvera par-dessus les collines, Et que toutes les nations y afflueront.
Des peuples s'y rendront en foule, et diront: Venez, et montons à la montagne de l'Eternel, A la maison du Dieu de Jacob, Afin qu'il nous enseigne ses voies, Et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi, Et de Jérusalem la parole de l'Eternel.
Il sera le juge des nations, L'arbitre d'un grand nombre de peuples. De leurs glaives ils forgeront des hoyaux, Et de leurs lances des serpes: Une nation ne tirera plus l'épée contre une autre, Et l'on n'apprendra plus la guerre.
Maison de Jacob, Venez, et marchons à la lumière de l'Eternel!
Car tu as abandonné ton peuple, la maison de Jacob, Parce qu'ils sont pleins de l'Orient, Et adonnés à la magie comme les Philistins, Et parce qu'ils s'allient aux fils des étrangers.
Le pays est rempli d'argent et d'or, Et il y a des trésors sans fin; Le pays est rempli de chevaux, Et il y a des chars sans nombre.
Le pays est rempli d'idoles; Ils se prosternent devant l'ouvrage de leurs mains, Devant ce que leurs doigts ont fabriqué.
Les petits seront abattus, et les grands seront abaissés: Tu ne leur pardonneras point.
Entre dans les rochers, Et cache-toi dans la poussière, Pour éviter la terreur de l'Eternel Et l'éclat de sa majesté.
L'homme au regard hautain sera abaissé, Et l'orgueilleux sera humilié: L'Eternel seul sera élevé ce jour-là.
Car il y a un jour pour l'Eternel des armées Contre tout homme orgueilleux et hautain, Contre quiconque s'élève, afin qu'il soit abaissé;
Contre tous les cèdres du Liban, hauts et élevés, Et contre tous les chênes de Basan;
Contre toutes les hautes montagnes, Et contre toutes les collines élevées;
Contre toutes les hautes tours, Et contre toutes les murailles fortifiées;
Contre tous les navires de Tarsis, Et contre tout ce qui plaît à la vue.
L'homme orgueilleux sera humilié, Et le hautain sera abaissé: L'Eternel seul sera élevé ce jour-là.
Toutes les idoles disparaîtront.
On entrera dans les cavernes des rochers Et dans les profondeurs de la poussière, Pour éviter la terreur de l'Eternel et l'éclat de sa majesté, Quand il se lèvera pour effrayer la terre.
En ce jour, les hommes jetteront Leurs idoles d'argent et leurs idoles d'or, Qu'ils s'étaient faites pour les adorer, Aux rats et aux chauves-souris;
Et ils entreront dans les fentes des rochers Et dans les creux des pierres, Pour éviter la terreur de l'Eternel et l'éclat de sa majesté, Quand il se lèvera pour effrayer la terre.
Cessez de vous confier en l'homme, Dans les narines duquel il n'y a qu'un souffle: Car de quelle valeur est-il?
Le Seigneur, l'Eternel des armées, Va ôter de Jérusalem et de Juda Tout appui et toute ressource, Toute ressource de pain Et toute ressource d'eau,
Le héros et l'homme de guerre, Le juge et le prophète, le devin et l'ancien,
Le chef de cinquante et le magistrat, Le conseiller, l'artisan distingué et l'habile enchanteur.
Je leur donnerai des jeunes gens pour chefs, Et des enfants domineront sur eux.
Il y aura réciprocité d'oppression parmi le peuple; L'un opprimera l'autre, chacun son prochain; Le jeune homme attaquera le vieillard, Et l'homme de rien celui qui est honoré.
On ira jusqu'à saisir son frère dans la maison paternelle: Tu as un habit, sois notre chef! Prends ces ruines sous ta main! -
Ce jour-là même il répondra: Je ne saurais être un médecin, Et dans ma maison il n'y a ni pain ni vêtement; Ne m'établissez pas chef du peuple!
Jérusalem chancelle, Et Juda s'écroule, Parce que leurs paroles et leurs oeuvres sont contre l'Eternel, Bravant les regards de sa majesté.
L'aspect de leur visage témoigne contre eux, Et, comme Sodome, ils publient leur crime, sans dissimuler. Malheur à leur âme! Car ils se préparent des maux.
Dites que le juste prospérera, Car il jouira du fruit de ses oeuvres.
Malheur au méchant! il sera dans l'infortune, Car il recueillera le produit de ses mains.
Mon peuple a pour oppresseurs des enfants, Et des femmes dominent sur lui; Mon peuple, ceux qui te conduisent t'égarent, Et ils corrompent la voie dans laquelle tu marches.
L'Eternel se présente pour plaider, Il est debout pour juger les peuples.
L'Eternel entre en jugement Avec les anciens de son peuple et avec ses chefs: Vous avez brouté la vigne! La dépouille du pauvre est dans vos maisons!
De quel droit foulez-vous mon peuple, Et écrasez-vous la face des pauvres? Dit le Seigneur, l'Eternel des armées.
L'Eternel dit: Parce que les filles de Sion sont orgueilleuses, Et qu'elles marchent le cou tendu Et les regards effrontés, Parce qu'elles vont à petits pas, Et qu'elles font résonner les boucles de leurs pieds,
Le Seigneur rendra chauve le sommet de la tête des filles de Sion, L'Eternel découvrira leur nudité.
En ce jour, le Seigneur ôtera les boucles qui servent d'ornement à leurs pieds, Et les filets et les croissants;
Les pendants d'oreilles, les bracelets et les voiles;
Les diadèmes, les chaînettes des pieds et les ceintures, Les boîtes de senteur et les amulettes;
Les bagues et les anneaux du nez;
Les vêtements précieux et les larges tuniques, Les manteaux et les gibecières;
Les miroirs et les chemises fines, Les turbans et les surtouts légers.
Au lieu de parfum, il y aura de l'infection; Au lieu de ceinture, une corde; Au lieu de cheveux bouclés, une tête chauve; Au lieu d'un large manteau, un sac étroit; Une marque flétrissante, au lieu de beauté.
Tes hommes tomberont sous le glaive, Et tes héros dans le combat.
Les portes de Sion gémiront et seront dans le deuil; Dépouillée, elle s'assiéra par terre.
Malheur à ceux qui prononcent des ordonnances iniques, Et à ceux qui transcrivent des arrêts injustes,
Pour refuser justice aux pauvres, Et ravir leur droit aux malheureux de mon peuple, Pour faire des veuves leur proie, Et des orphelins leur butin!
Que ferez-vous au jour du châtiment, Et de la ruine qui du lointain fondra sur vous? Vers qui fuirez-vous, pour avoir du secours, Et où laisserez-vous votre gloire?
Les uns seront courbés parmi les captifs, Les autres tomberont parmi les morts. Malgré tout cela, sa colère ne s'apaise point, Et sa main est encore étendue.
Malheur à l'Assyrien, verge de ma colère! La verge dans sa main, c'est l'instrument de ma fureur.
Je l'ai lâché contre une nation impie, Je l'ai fait marcher contre le peuple de mon courroux, Pour qu'il se livre au pillage et fasse du butin, Pour qu'il le foule aux pieds comme la boue des rues.
Mais il n'en juge pas ainsi, Et ce n'est pas là la pensée de son coeur; Il ne songe qu'à détruire, Qu'à exterminer les nations en foule.
Car il dit: Mes princes ne sont-ils pas autant de rois?
N'en a-t-il pas été de Calno comme de Carkemisch? N'en a-t-il pas été de Hamath comme d'Arpad? N'en a-t-il pas été de Samarie comme de Damas?
De même que ma main a atteint les royaumes des idoles, Où il y avait plus d'images qu'à Jérusalem et à Samarie,
Ce que j'ai fait à Samarie et à ses idoles, Ne le ferai-je pas à Jérusalem et à ses images?
Mais, quand le Seigneur aura accompli toute son oeuvre Sur la montagne de Sion et à Jérusalem, Je punirai le roi d'Assyrie pour le fruit de son coeur orgueilleux, Et pour l'arrogance de ses regards hautains.
Car il dit: C'est par la force de ma main que j'ai agi, C'est par ma sagesse, car je suis intelligent; J'ai reculé les limites des peuples, et pillé leurs trésors, Et, comme un héros, j'ai renversé ceux qui siégeaient sur des trônes;
J'ai mis la main sur les richesses des peuples, comme sur un nid, Et, comme on ramasse des oeufs abandonnés, J'ai ramassé toute la terre: Nul n'a remué l'aile, Ni ouvert le bec, ni poussé un cri. -
La hache se glorifie-t-elle envers celui qui s'en sert? Ou la scie est-elle arrogante envers celui qui la manie? Comme si la verge faisait mouvoir celui qui la lève, Comme si le bâton soulevait celui qui n'est pas du bois!
C'est pourquoi le Seigneur, le Seigneur des armées, enverra Le dépérissement parmi ses robustes guerriers; Et, sous sa magnificence, éclatera un embrasement, Comme l'embrasement d'un feu.
La lumière d'Israël deviendra un feu, Et son Saint une flamme, Qui consumera et dévorera ses épines et ses ronces, En un seul jour;
Qui consumera, corps et âme, La magnificence de sa forêt et de ses campagnes. Il en sera comme d'un malade, qui tombe en défaillance.
Le reste des arbres de sa forêt pourra être compté, Et un enfant en écrirait le nombre.
En ce jour-là, Le reste d'Israël et les réchappés de la maison de Jacob, Cesseront de s'appuyer sur celui qui les frappait; Ils s'appuieront avec confiance sur l'Eternel, le Saint d'Israël.
Le reste reviendra, le reste de Jacob, Au Dieu puissant.
Quand ton peuple, ô Israël, serait comme le sable de la mer, Un reste seulement reviendra; La destruction est résolue, elle fera déborder la justice.
Et cette destruction qui a été résolue, Le Seigneur, l'Eternel des armées, l'accomplira dans tout le pays.
Cependant, ainsi parle le Seigneur, l'Eternel des armées: O mon peuple, qui habites en Sion, ne crains pas l'Assyrien! Il te frappe de la verge, Et il lève son bâton sur toi, comme faisaient les Egyptiens.
Mais, encore un peu de temps, Et le châtiment cessera, Puis ma colère se tournera contre lui pour l'anéantir.
L'Eternel des armées agitera le fouet contre lui, Comme il frappa Madian au rocher d'Oreb; Et, de même qu'il leva son bâton sur la mer, Il le lèvera encore, comme en Egypte.
En ce jour, son fardeau sera ôté de dessus ton épaule, Et son joug de dessus ton cou; Et la graisse fera éclater le joug.
Il marche sur Ajjath, traverse Migron, Laisse ses bagages à Micmasch.
Ils passent le défilé, Ils couchent à Guéba; Rama tremble, Guibea de Saül prend la fuite.
Fais éclater ta voix, fille de Gallim! Prends garde, Laïs! malheur à toi, Anathoth!
Madména se disperse, Les habitants de Guébim sont en fuite.
Encore un jour de halte à Nob, Et il menace de sa main la montagne de la fille de Sion, La colline de Jérusalem.
Voici, le Seigneur, l'Eternel des armées, Brise les rameaux avec violence: Les plus grands sont coupés, Les plus élevés sont abattus.
Il renverse avec le fer les taillis de la forêt, Et le Liban tombe sous le Puissant.