Eliphaz de Théman prit la parole et dit:
Si nous osons ouvrir la bouche, en seras-tu peiné? Mais qui pourrait garder le silence?
Voici, tu as souvent enseigné les autres, Tu as fortifié les mains languissantes,
Tes paroles ont relevé ceux qui chancelaient, Tu as affermi les genoux qui pliaient.
Et maintenant qu'il s'agit de toi, tu faiblis! Maintenant que tu es atteint, tu te troubles!
Ta crainte de Dieu n'est-elle pas ton soutien? Ton espérance, n'est-ce pas ton intégrité?
Cherche dans ton souvenir: quel est l'innocent qui a péri? Quels sont les justes qui ont été exterminés?
Pour moi, je l'ai vu, ceux qui labourent l'iniquité Et qui sèment l'injustice en moissonnent les fruits;
Ils périssent par le souffle de Dieu, Ils sont consumés par le vent de sa colère,
Le rugissement des lions prend fin, Les dents des lionceaux sont brisées;
Le lion périt faute de proie, Et les petits de la lionne se dispersent.
Une parole est arrivée furtivement jusqu'à moi, Et mon oreille en a recueilli les sons légers.
Au moment où les visions de la nuit agitent la pensée, Quand les hommes sont livrés à un profond sommeil,
Je fus saisi de frayeur et d'épouvante, Et tous mes os tremblèrent.
Un esprit passa près de moi.... Tous mes cheveux se hérissèrent....
Une figure d'un aspect inconnu était devant mes yeux, Et j'entendis une voix qui murmurait doucement:
L'homme serait-il juste devant Dieu? Serait-il pur devant celui qui l'a fait?
Si Dieu n'a pas confiance en ses serviteurs, S'il trouve de la folie chez ses anges,
Combien plus chez ceux qui habitent des maisons d'argile, Qui tirent leur origine de la poussière, Et qui peuvent être écrasés comme un vermisseau!
Du matin au soir ils sont brisés, Ils périssent pour toujours, et nul n'y prend garde;
Le fil de leur vie est coupé, Ils meurent, et ils n'ont pas acquis la sagesse.
Querverweise zu Hiob 4,7 Hiob 4,7
Qu'importe après tout? Car, j'ose le dire, Il détruit l'innocent comme le coupable.
Si du moins le fléau donnait soudain la mort!... Mais il se rit des épreuves de l'innocent.
J'ai été jeune, j'ai vieilli; Et je n'ai point vu le juste abandonné, Ni sa postérité mendiant son pain.
J'ai vu tout cela pendant les jours de ma vanité. Il y a tel juste qui périt dans sa justice, et il y a tel méchant qui prolonge son existence dans sa méchanceté.
Oui, j'ai appliqué mon coeur à tout cela, j'ai fait de tout cela l'objet de mon examen, et j'ai vu que les justes et les sages, et leurs travaux, sont dans la main de Dieu, et l'amour aussi bien que la haine; les hommes ne savent rien: tout est devant eux.
Tout arrive également à tous; même sort pour le juste et pour le méchant, pour celui qui est bon et pur et pour celui qui est impur, pour celui qui sacrifie et pour celui qui ne sacrifie pas; il en est du bon comme du pécheur, de celui qui jure comme de celui qui craint de jurer.
Quand les barbares virent l'animal suspendu à sa main, ils se dirent les uns aux autres: Assurément cet homme est un meurtrier, puisque la Justice n'a pas voulu le laisser vivre, après qu'il a été sauvé de la mer.
le Seigneur sait délivrer de l'épreuve les hommes pieux, et réserver les injustes pour être punis au jour du jugement,