Louis Segond 1910
Versliste
Malheur à toi qui ravages, et qui n'as pas été ravagé! Qui pilles, et qu'on n'a pas encore pillé! Quand tu auras fini de ravager, tu seras ravagé; Quand tu auras achevé de piller, on te pillera.
Eternel, aie pitié de nous! Nous espérons en toi. Sois notre aide chaque matin, Et notre délivrance au temps de la détresse!
Quand ta voix retentit, Les peuples fuient; Quand tu te lèves, Les nations se dispersent.
On moissonne votre butin, Comme moissonne la sauterelle; On se précipite dessus, Comme se précipitent les sauterelles.
L'Eternel est élevé, Car il habite en haut; Il remplit Sion De droiture et de justice.
Tes jours seront en sûreté; La sagesse et l'intelligence sont une source de salut; La crainte de l'Eternel, C'est là le trésor de Sion.
Voici, les héros Poussent des cris au dehors; Les messagers de paix Pleurent amèrement.
Les routes sont désertes; On ne passe plus dans les chemins. Il a rompu l'alliance, il méprise les villes, Il n'a de respect pour personne.
Le pays est dans le deuil, dans la tristesse; Le Liban est confus, languissant; Le Saron est comme un désert; Le Basan et le Carmel secouent leur feuillage.
Maintenant je me lèverai, Dit l'Eternel, Maintenant je serai exalté, Maintenant je serai élevé.
Vous avez conçu du foin, Vous enfanterez de la paille; Votre souffle, C'est un feu qui vous consumera.
Les peuples seront Des fournaises de chaux, Des épines coupées Qui brûlent dans le feu.
Vous qui êtes loin, écoutez ce que j'ai fait! Et vous qui êtes près, sachez quelle est ma puissance!
Les pécheurs sont effrayés dans Sion, Un tremblement saisit les impies: Qui de nous pourra rester auprès d'un feu dévorant? Qui de nous pourra rester auprès de flammes éternelles? -
Celui qui marche dans la justice, Et qui parle selon la droiture, Qui méprise un gain acquis par extorsion, Qui secoue les mains pour ne pas accepter un présent, Qui ferme l'oreille pour ne pas entendre des propos sanguinaires, Et qui se bande les yeux pour ne pas voir le mal,
Celui-là habitera dans des lieux élevés; Des rochers fortifiés seront sa retraite; Du pain lui sera donné, De l'eau lui sera assurée.
Tes yeux verront le roi dans sa magnificence, Ils contempleront le pays dans toute son étendue.
Ton coeur se souviendra de la terreur: Où est le secrétaire, où est le trésorier? Où est celui qui inspectait les tours?
Tu ne verras plus le peuple audacieux, Le peuple au langage obscur qu'on n'entend pas, A la langue barbare qu'on ne comprend pas.
Regarde Sion, la cité de nos fêtes! Tes yeux verront Jérusalem, séjour tranquille, Tente qui ne sera plus transportée, Dont les pieux ne seront jamais enlevés, Et dont les cordages ne seront point détachés.
C'est là vraiment que l'Eternel est magnifique pour nous: Il nous tient lieu de fleuves, de vastes rivières, Où ne pénètrent point de navires à rames, Et que ne traverse aucun grand vaisseau.
Car l'Eternel est notre juge, L'Eternel est notre législateur, L'Eternel est notre roi: C'est lui qui nous sauve.
Tes cordages sont relâchés; Ils ne serrent plus le pied du mât et ne tendent plus les voiles. Alors on partage la dépouille d'un immense butin; Les boiteux même prennent part au pillage:
Aucun habitant ne dit: Je suis malade! Le peuple de Jérusalem reçoit le pardon de ses iniquités.
Approchez, nations, pour entendre! Peuples, soyez attentifs! Que la terre écoute, elle et ce qui la remplit, Le monde et tout ce qu'il produit!
Car la colère de l'Eternel va fondre sur toutes les nations, Et sa fureur sur toute leur armée: Il les voue à l'extermination, Il les livre au carnage.
Leurs morts sont jetés, Leurs cadavres exhalent la puanteur, Et les montagnes se fondent dans leur sang.
Toute l'armée des cieux se dissout; Les cieux sont roulés comme un livre, Et toute leur armée tombe, Comme tombe la feuille de la vigne, Comme tombe celle du figuier.
Mon épée s'est enivrée dans les cieux; Voici, elle va descendre sur Edom, Sur le peuple que j'ai voué à l'extermination, pour le châtier.
L'épée de l'Eternel est pleine de sang, couverte de graisse, Du sang des agneaux et des boucs, De la graisse des reins des béliers; Car il y a des victimes de l'Eternel à Botsra, Et un grand carnage dans le pays d'Edom,
Les buffles tombent avec eux, Et les boeufs avec les taureaux; La terre s'abreuve de sang, Et le sol est imprégné de graisse.
Car c'est un jour de vengeance pour l'Eternel, Une année de représailles pour la cause de Sion.
Les torrents d'Edom seront changés en poix, Et sa poussière en soufre; Et sa terre sera comme de la poix qui brûle.
Elle ne s'éteindra ni jour ni nuit, La fumée s'en élèvera éternellement; D'âge en âge elle sera désolée, A tout jamais personne n'y passera.
Le pélican et le hérisson la posséderont, La chouette et le corbeau l'habiteront. On y étendra le cordeau de la désolation, Et le niveau de la destruction.
Il n'y aura plus de grands pour proclamer un roi, Tous ses princes seront anéantis.
Les épines croîtront dans ses palais, Les ronces et les chardons dans ses forteresses. Ce sera la demeure des chacals, Le repaire des autruches;
Les animaux du désert y rencontreront les chiens sauvages, Et les boucs s'y appelleront les uns les autres; Là le spectre de la nuit aura sa demeure, Et trouvera son lieu de repos;
Là le serpent fera son nid, déposera ses oeufs, Les couvera, et recueillera ses petits à son ombre; Là se rassembleront tous les vautours.
Consultez le livre de l'Eternel, et lisez! Aucun d'eux ne fera défaut, Ni l'un ni l'autre ne manqueront; Car sa bouche l'a ordonné. C'est son esprit qui les rassemblera.
Il a jeté pour eux le sort, Et sa main leur a partagé cette terre au cordeau, Ils la posséderont toujours, Ils l'habiteront d'âge en âge.