Louis Segond 1910
Versliste
L'aile de l'autruche se déploie joyeuse; On dirait l'aile, le plumage de la cigogne.
Mais l'autruche abandonne ses oeufs à la terre, Et les fait chauffer sur la poussière;
Elle oublie que le pied peut les écraser, Qu'une bête des champs peut les fouler.
Elle est dure envers ses petits comme s'ils n'étaient point à elle; Elle ne s'inquiète pas de l'inutilité de son enfantement.
Car Dieu lui a refusé la sagesse, Il ne lui a pas donné l'intelligence en partage.
Quand elle se lève et prend sa course, Elle se rit du cheval et de son cavalier.
Même la cigogne connaît dans les cieux sa saison; La tourterelle, l'hirondelle et la grue Observent le temps de leur arrivée; Mais mon peuple ne connaît pas la loi de l'Eternel.
Les chacals mêmes présentent la mamelle, Et allaitent leurs petits; Mais la fille de mon peuple est devenue cruelle Comme les autruches du désert.