Louis Segond 1910
Versliste
Ne fréquente pas l'homme colère, Ne va pas avec l'homme violent,
De peur que tu ne t'habitues à ses sentiers, Et qu'ils ne deviennent un piège pour ton âme.
Mon fils, si des pécheurs veulent te séduire, Ne te laisse pas gagner.
S'ils disent: Viens avec nous! dressons des embûches, versons du sang, Tendons des pièges à celui qui se repose en vain sur son innocence,
Engloutissons-les tout vifs, comme le séjour des morts, Et tout entiers, comme ceux qui descendent dans la fosse;
Nous trouverons toute sorte de biens précieux, Nous remplirons de butin nos maisons;
Tu auras ta part avec nous, Il n'y aura qu'une bourse pour nous tous!
Mon fils, ne te mets pas en chemin avec eux, Détourne ton pied de leur sentier;
Car leurs pieds courent au mal, Et ils ont hâte de répandre le sang.
Mais en vain jette-t-on le filet Devant les yeux de tout ce qui a des ailes;
Et eux, c'est contre leur propre sang qu'ils dressent des embûches, C'est à leur âme qu'ils tendent des pièges.
Ainsi arrive-t-il à tout homme avide de gain; La cupidité cause la perte de ceux qui s'y livrent.
Celui qui fréquente les sages devient sage, Mais celui qui se plaît avec les insensés s'en trouve mal.
Ne vous y trompez pas: les mauvaises compagnies corrompent les bonnes moeurs.