Louis Segond 1910
Versliste
L'Eternel parla à Moïse, et dit:
Envoie des hommes pour explorer le pays de Canaan, que je donne aux enfants d'Israël. Tu enverras un homme de chacune des tribus de leurs pères; tous seront des principaux d'entre eux.
Moïse les envoya du désert de Paran, d'après l'ordre de l'Eternel; tous ces hommes étaient chefs des enfants d'Israël.
Voici leurs noms. Pour la tribu de Ruben: Schammua, fils de Zaccur;
pour la tribu de Siméon: Schaphath, fils de Hori;
pour la tribu de Juda: Caleb, fils de Jephunné;
pour la tribu d'Issacar: Jigual, fils de Joseph;
pour la tribu d'Ephraïm: Hosée, fils de Nun;
pour la tribu de Benjamin: Palthi, fils de Raphu;
pour la tribu de Zabulon: Gaddiel, fils de Sodi;
pour la tribu de Joseph, la tribu de Manassé: Gaddi, fils de Susi;
pour la tribu de Dan: Ammiel, fils de Guemalli;
pour la tribu d'Aser: Sethur, fils de Micaël;
pour la tribu de Nephthali: Nachbi, fils de Vophsi;
pour la tribu de Gad: Guéuel, fils de Maki.
Tels sont les noms des hommes que Moïse envoya pour explorer le pays. Moïse donna à Hosée, fils de Nun, le nom de Josué.
Le peuple murmura et cela déplut aux oreilles de l'Eternel. Lorsque l'Eternel l'entendit, sa colère s'enflamma; le feu de l'Eternel s'alluma parmi eux, et dévora l'extrémité du camp.
Le peuple cria à Moïse. Moïse pria l'Eternel, et le feu s'arrêta.
On donna à ce lieu le nom de Tabeéra, parce que le feu de l'Eternel s'était allumé parmi eux.
Le ramassis de gens qui se trouvaient au milieu d'Israël fut saisi de convoitise; et même les enfants d'Israël recommencèrent à pleurer et dirent: Qui nous donnera de la viande à manger?
Nous nous souvenons des poissons que nous mangions en Egypte, et qui ne nous coûtaient rien, des concombres, des melons, des poireaux, des oignons et des aulx.
Maintenant, notre âme est desséchée: plus rien! Nos yeux ne voient que de la manne.
La manne ressemblait à de la graine de coriandre, et avait l'apparence du bdellium.
Le peuple se dispersait pour la ramasser; il la broyait avec des meules, ou la pilait dans un mortier; il la cuisait au pot, et en faisait des gâteaux. Elle avait le goût d'un gâteau à l'huile.
Quand la rosée descendait la nuit sur le camp, la manne y descendait aussi.
Moïse entendit le peuple qui pleurait, chacun dans sa famille et à l'entrée de sa tente. La colère de l'Eternel s'enflamma fortement. Moïse fut attristé,
et il dit à l'Eternel: Pourquoi affliges-tu ton serviteur, et pourquoi n'ai-je pas trouvé grâce à tes yeux, que tu aies mis sur moi la charge de tout ce peuple?
Est-ce moi qui ai conçu ce peuple? est-ce moi qui l'ai enfanté, pour que tu me dises: Porte-le sur ton sein, comme le nourricier porte un enfant, jusqu'au pays que tu as juré à ses pères de lui donner?
Où prendrai-je de la viande pour donner à tout ce peuple? Car ils pleurent auprès de moi, en disant: Donne-nous de la viande à manger!
Je ne puis pas, à moi seul, porter tout ce peuple, car il est trop pesant pour moi.
Plutôt que de me traiter ainsi, tue-moi, je te prie, si j'ai trouvé grâce à tes yeux, et que je ne voie pas mon malheur.
L'Eternel dit à Moïse: Assemble auprès de moi soixante-dix hommes des anciens d'Israël, de ceux que tu connais comme anciens du peuple et ayant autorité sur lui; amène-les à la tente d'assignation, et qu'ils s'y présentent avec toi.
Je descendrai, et là je te parlerai; je prendrai de l'esprit qui est sur toi, et je le mettrai sur eux, afin qu'ils portent avec toi la charge du peuple, et que tu ne la portes pas à toi seul.
Tu diras au peuple: Sanctifiez-vous pour demain, et vous mangerez de la viande, puisque vous avez pleuré aux oreilles de l'Eternel, en disant: Qui nous fera manger de la viande? car nous étions bien en Egypte. L'Eternel vous donnera de la viande, et vous en mangerez.
Vous en mangerez non pas un jour, ni deux jours, ni cinq jours, ni dix jours, ni vingt jours,
mais un mois entier, jusqu'à ce qu'elle vous sorte par les narines et que vous en ayez du dégoût, parce que vous avez rejeté l'Eternel qui est au milieu de vous, et parce que vous avez pleuré devant lui, en disant: Pourquoi donc sommes-nous sortis d'Egypte?
Moïse dit: Six cent mille hommes de pied forment le peuple au milieu duquel je suis, et tu dis: Je leur donnerai de la viande, et ils en mangeront un mois entier!
Egorgera-t-on pour eux des brebis et des boeufs, en sorte qu'ils en aient assez? ou rassemblera-t-on pour eux tous les poissons de la mer, en sorte qu'ils en aient assez?
L'Eternel répondit à Moïse: La main de l'Eternel serait-elle trop courte? Tu verras maintenant si ce que je t'ai dit arrivera ou non.
Moïse sortit, et rapporta au peuple les paroles de l'Eternel. Il assembla soixante-dix hommes des anciens du peuple, et les plaça autour de la tente.
L'Eternel descendit dans la nuée, et parla à Moïse; il prit de l'esprit qui était sur lui, et le mit sur les soixante-dix anciens. Et dès que l'esprit reposa sur eux, ils prophétisèrent; mais ils ne continuèrent pas.
Il y eut deux hommes, l'un appelé Eldad, et l'autre Médad, qui étaient restés dans le camp, et sur lesquels l'esprit reposa; car ils étaient parmi les inscrits, quoiqu'ils ne fussent point allés à la tente; et ils prophétisèrent dans le camp.
Un jeune garçon courut l'annoncer à Moïse, et dit: Eldad et Médad prophétisent dans le camp.
Et Josué, fils de Nun, serviteur de Moïse depuis sa jeunesse, prit la parole et dit: Moïse, mon seigneur, empêche-les!
Moïse lui répondit: Es-tu jaloux pour moi? Puisse tout le peuple de l'Eternel être composé de prophètes; et veuille l'Eternel mettre son esprit sur eux!
Et Moïse se retira au camp, lui et les anciens d'Israël.
L'Eternel fit souffler de la mer un vent, qui amena des cailles, et les répandit sur le camp, environ une journée de chemin d'un côté et environ une journée de chemin de l'autre côté, autour du camp. Il y en avait près de deux coudées au-dessus de la surface de la terre.
Pendant tout ce jour et toute la nuit, et pendant toute la journée du lendemain, le peuple se leva et ramassa les cailles; celui qui en avait ramassé le moins en avait dix homers. Ils les étendirent pour eux autour du camp.
Comme la chair était encore entre leurs dents sans être mâchée, la colère de l'Eternel s'enflamma contre le peuple, et l'Eternel frappa le peuple d'une très grande plaie.
On donna à ce lieu le nom de Kibroth-Hattaava, parce qu'on y enterra le peuple que la convoitise avait saisi.
De Kibroth-Hattaava le peuple partit pour Hatséroth, et il s'arrêta à Hatséroth.
Voici les paroles que Moïse adressa à tout Israël, de l'autre côté du Jourdain, dans le désert, dans la plaine, vis-à-vis de Suph, entre Paran, Tophel, Laban, Hatséroth et Di-Zahab.
Il y a onze journées depuis Horeb, par le chemin de la montagne de Séir, jusqu'à Kadès-Barnéa.
Dans la quarantième année, au onzième mois, le premier du mois, Moïse parla aux enfants d'Israël selon tout ce que l'Eternel lui avait ordonné de leur dire.
C'était après qu'il eut battu Sihon, roi des Amoréens, qui habitait à Hesbon, et Og, roi de Basan, qui habitait à Aschtaroth et à Edréi.
De l'autre côté du Jourdain, dans le pays de Moab, Moïse commença à expliquer cette loi, et dit:
L'Eternel, notre Dieu, nous a parlé à Horeb, en disant: Vous avez assez demeuré dans cette montagne.
Tournez-vous, et partez; allez à la montagne des Amoréens et dans tout le voisinage, dans la plaine, sur la montagne, dans la vallée, dans le midi, sur la côte de la mer, au pays des Cananéens et au Liban, jusqu'au grand fleuve, au fleuve d'Euphrate.
Voyez, j'ai mis le pays devant vous; allez, et prenez possession du pays que l'Eternel a juré à vos pères, Abraham, Isaac et Jacob, de donner à eux et à leur postérité après eux.
Dans ce temps-là, je vous dis: Je ne puis pas, à moi seul, vous porter.
L'Eternel, votre Dieu, vous a multipliés, et vous êtes aujourd'hui aussi nombreux que les étoiles du ciel.
Que l'Eternel, le Dieu de vos pères, vous augmente mille fois autant, et qu'il vous bénisse comme il vous l'a promis!
Comment porterais-je, à moi seul, votre charge, votre fardeau et vos contestations?
Prenez dans vos tribus des hommes sages, intelligents et connus, et je les mettrai à votre tête.
Vous me répondîtes, en disant: Ce que tu proposes de faire est une bonne chose.
Je pris alors les chefs de vos tribus, des hommes sages et connus, et je les mis à votre tête comme chefs de mille, chefs de cent, chefs de cinquante, et chefs de dix, et comme ayant autorité dans vos tribus.
Je donnai, dans le même temps, cet ordre à vos juges: Ecoutez vos frères, et jugez selon la justice les différends de chacun avec son frère ou avec l'étranger.
Vous n'aurez point égard à l'apparence des personnes dans vos jugements; vous écouterez le petit comme le grand; vous ne craindrez aucun homme, car c'est Dieu qui rend la justice. Et lorsque vous trouverez une cause trop difficile, vous la porterez devant moi, pour que je l'entende.
C'est ainsi que je vous prescrivis, dans ce temps-là, tout ce que vous aviez à faire.
Nous partîmes d'Horeb, et nous parcourûmes en entier ce grand et affreux désert que vous avez vu; nous prîmes le chemin de la montagne des Amoréens, comme l'Eternel, notre Dieu, nous l'avait ordonné, et nous arrivâmes à Kadès-Barnéa.
Je vous dis: Vous êtes arrivés à la montagne des Amoréens, que l'Eternel, notre Dieu, nous donne.
Vois, l'Eternel, ton Dieu, met le pays devant toi; monte, prends-en possession, comme te l'a dit l'Eternel, le Dieu de tes pères; ne crains point, et ne t'effraie point.
Vous vous approchâtes tous de moi, et vous dîtes: Envoyons des hommes devant nous, pour explorer le pays, et pour nous faire un rapport sur le chemin par lequel nous y monterons et sur les villes où nous arriverons.
Cet avis me parut bon; et je pris douze hommes parmi vous, un homme par tribu.
Ils partirent, traversèrent la montagne, et arrivèrent jusqu'à la vallée d'Eschcol, qu'ils explorèrent.
Ils prirent dans leurs mains des fruits du pays, et nous les présentèrent; ils nous firent un rapport, et dirent: C'est un bon pays, que l'Eternel, notre Dieu, nous donne.
Mais vous ne voulûtes point y monter, et vous fûtes rebelles à l'ordre de l'Eternel, votre Dieu.
Vous murmurâtes dans vos tentes, et vous dîtes: C'est parce que l'Eternel nous hait, qu'il nous a fait sortir du pays d'Egypte, afin de nous livrer entre les mains des Amoréens et de nous détruire.
Où monterions-nous? Nos frères nous ont fait perdre courage, en disant: C'est un peuple plus grand et de plus haute taille que nous; ce sont des villes grandes et fortifiées jusqu'au ciel; nous y avons même vu des enfants d'Anak.
Je vous dis: Ne vous épouvantez pas, et n'ayez pas peur d'eux.
L'Eternel, votre Dieu, qui marche devant vous, combattra lui-même pour vous, selon tout ce qu'il a fait pour vous sous vos yeux en Egypte,
puis au désert, où tu as vu que l'Eternel, ton Dieu, t'a porté comme un homme porte son fils, pendant toute la route que vous avez faite jusqu'à votre arrivée en ce lieu.
Malgré cela, vous n'eûtes point confiance en l'Eternel, votre Dieu,
qui allait devant vous sur la route pour vous chercher un lieu de campement, la nuit dans un feu afin de vous montrer le chemin où vous deviez marcher, et le jour dans une nuée.
L'Eternel entendit le bruit de vos paroles. Il s'irrita, et jura, en disant:
Aucun des hommes de cette génération méchante ne verra le bon pays que j'ai juré de donner à vos pères,
excepté Caleb, fils de Jephunné; il le verra, lui, et je donnerai à lui et à ses enfants le pays sur lequel il a marché, parce qu'il a pleinement suivi la voie de l'Eternel.
L'Eternel s'irrita aussi contre moi, à cause de vous, et il dit: Toi non plus, tu n'y entreras point.
Josué, fils de Nun, ton serviteur, y entrera; fortifie-le, car c'est lui qui mettra Israël en possession de ce pays.
Et vos petits enfants, dont vous avez dit: Ils deviendront une proie! et vos fils, qui ne connaissent aujourd'hui ni le bien ni le mal, ce sont eux qui y entreront, c'est à eux que je le donnerai, et ce sont eux qui le posséderont.
Mais vous, tournez-vous, et partez pour le désert, dans la direction de la mer Rouge.
Vous répondîtes, en me disant: Nous avons péché contre l'Eternel; nous monterons et nous combattrons, comme l'Eternel, notre Dieu, nous l'a ordonné. Et vous ceignîtes chacun vos armes, et vous fîtes le projet téméraire de monter à la montagne.
L'Eternel me dit: Dis-leur: Ne montez pas et ne combattez pas, car je ne suis pas au milieu de vous; ne vous faites pas battre par vos ennemis.
Je vous parlai, mais vous n'écoutâtes point; vous fûtes rebelles à l'ordre de l'Eternel, et vous montâtes audacieusement à la montagne.
Alors les Amoréens, qui habitent cette montagne, sortirent à votre rencontre, et vous poursuivirent comme font les abeilles; ils vous battirent en Séir, jusqu'à Horma.
A votre retour, vous pleurâtes devant l'Eternel; mais l'Eternel n'écouta point votre voix, et ne vous prêta point l'oreille.
Vous restâtes à Kadès, où le temps que vous y avez passé fut de longue durée.
Vous vous approchâtes tous de moi, et vous dîtes: Envoyons des hommes devant nous, pour explorer le pays, et pour nous faire un rapport sur le chemin par lequel nous y monterons et sur les villes où nous arriverons.
Et l'Eternel dit à Samuel: Ecoute leur voix, et établis un roi sur eux. Et Samuel dit aux hommes d'Israël: Allez-vous-en chacun dans sa ville.