Louis Segond 1910
Versliste
Que tu es belle, mon amie, que tu es belle! Tes yeux sont des colombes, Derrière ton voile. Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres, Suspendues aux flancs de la montagne de Galaad.
Tes dents sont comme un troupeau de brebis tondues, Qui remontent de l'abreuvoir; Toutes portent des jumeaux, Aucune d'elles n'est stérile.
Tes lèvres sont comme un fil cramoisi, Et ta bouche est charmante; Ta joue est comme une moitié de grenade, Derrière ton voile.
Ton cou est comme la tour de David, Bâtie pour être un arsenal; Mille boucliers y sont suspendus, Tous les boucliers des héros.
Tes deux seins sont comme deux faons, Comme les jumeaux d'une gazelle, Qui paissent au milieu des lis.
Avant que le jour se rafraîchisse, Et que les ombres fuient, J'irai à la montagne de la myrrhe Et à la colline de l'encens.
Tu es toute belle, mon amie, Et il n'y a point en toi de défaut.
Viens avec moi du Liban, ma fiancée, Viens avec moi du Liban! Regarde du sommet de l'Amana, Du sommet du Senir et de l'Hermon, Des tanières des lions, Des montagnes des léopards.
Tu me ravis le coeur, ma soeur, ma fiancée, Tu me ravis le coeur par l'un de tes regards, Par l'un des colliers de ton cou.
Que de charmes dans ton amour, ma soeur, ma fiancée! Comme ton amour vaut mieux que le vin, Et combien tes parfums sont plus suaves que tous les aromates!
Tes lèvres distillent le miel, ma fiancée; Il y a sous ta langue du miel et du lait, Et l'odeur de tes vêtements est comme l'odeur du Liban.
Tu es un jardin fermé, ma soeur, ma fiancée, Une source fermée, une fontaine scellée.
Tes jets forment un jardin, où sont des grenadiers, Avec les fruits les plus excellents, Les troënes avec le nard;
Le nard et le safran, le roseau aromatique et le cinnamome, Avec tous les arbres qui donnent l'encens; La myrrhe et l'aloès, Avec tous les principaux aromates;
Une fontaine des jardins, Une source d'eaux vives, Des ruisseaux du Liban.
Lève-toi, aquilon! viens, autan! Soufflez sur mon jardin, et que les parfums s'en exhalent! -Que mon bien-aimé entre dans son jardin, Et qu'il mange de ses fruits excellents! -
Balaam dit à Balak: Bâtis-moi ici sept autels, et prépare-moi ici sept taureaux et sept béliers.
Balak fit ce que Balaam avait dit; et Balak et Balaam offrirent un taureau et un bélier sur chaque autel.
Balaam dit à Balak: Tiens-toi près de ton holocauste, et je m'éloignerai; peut-être que l'Eternel viendra à ma rencontre, et je te dirai ce qu'il me révélera. Et il alla sur un lieu élevé.
Dieu vint au-devant de Balaam, et Balaam lui dit: J'ai dressé sept autels, et j'ai offert un taureau et un bélier sur chaque autel.
L'Eternel mit des paroles dans la bouche de Balaam, et dit: Retourne vers Balak, et tu parleras ainsi.
Il retourna vers lui; et voici, Balak se tenait près de son holocauste, lui et tous les chefs de Moab.
Balaam prononça son oracle, et dit: Balak m'a fait descendre d'Aram, Le roi de Moab m'a fait descendre des montagnes de l'Orient. -Viens, maudis-moi Jacob! Viens, sois irrité contre Israël!
Comment maudirais-je celui que Dieu n'a point maudit? Comment serais-je irrité quand l'Eternel n'est point irrité?
Je le vois du sommet des rochers, Je le contemple du haut des collines: C'est un peuple qui a sa demeure à part, Et qui ne fait point partie des nations.
Qui peut compter la poussière de Jacob, Et dire le nombre du quart d'Israël? Que je meure de la mort des justes, Et que ma fin soit semblable à la leur!
Balak dit à Balaam: Que m'as-tu fait? Je t'ai pris pour maudire mon ennemi, et voici, tu le bénis!
Il répondit, et dit: N'aurai-je pas soin de dire ce que l'Eternel met dans ma bouche?
Balak lui dit: Viens donc avec moi dans un autre lieu, d'où tu le verras; tu n'en verras qu'une partie, tu n'en verras pas la totalité. Et de là maudis-le-moi.
Il le mena au champ de Tsophim, sur le sommet du Pisga; il bâtit sept autels, et offrit un taureau et un bélier sur chaque autel.
Balaam dit à Balak: Tiens-toi ici, près de ton holocauste, et j'irai à la rencontre de Dieu.
L'Eternel vint au-devant de Balaam; il mit des paroles dans sa bouche, et dit: Retourne vers Balak, et tu parleras ainsi.
Il retourna vers lui; et voici, Balak se tenait près de son holocauste, avec les chefs de Moab. Balak lui dit: Qu'est-ce que l'Eternel a dit?
Balaam prononça son oracle, et dit: Lève-toi, Balak, écoute! Prête-moi l'oreille, fils de Tsippor!
Dieu n'est point un homme pour mentir, Ni fils d'un homme pour se repentir. Ce qu'il a dit, ne le fera-t-il pas? Ce qu'il a déclaré, ne l'exécutera-t il pas?
Voici, j'ai reçu l'ordre de bénir: Il a béni, je ne le révoquerai point.
Il n'aperçoit point d'iniquité en Jacob, Il ne voit point d'injustice en Israël; L'Eternel, son Dieu, est avec lui, Il est son roi, l'objet de son allégresse.
Dieu les a fait sortir d'Egypte, Il est pour eux comme la vigueur du buffle.
L'enchantement ne peut rien contre Jacob, Ni la divination contre Israël; Au temps marqué, il sera dit à Jacob et à Israël: Quelle est l'oeuvre de Dieu.
C'est un peuple qui se lève comme une lionne, Et qui se dresse comme un lion; Il ne se couche point jusqu'à ce qu'il ait dévoré la proie, Et qu'il ait bu le sang des blessés.
Balak dit à Balaam: Ne le maudis pas, mais du moins ne le bénis pas.
Balaam répondit, et dit à Balak: Ne t'ai-je pas parlé ainsi: Je ferai tout ce que l'Eternel dira?
Balak dit à Balaam: Viens donc, je te mènerai dans un autre lieu; peut être Dieu trouvera-t-il bon que de là tu me maudisses ce peuple.
Balak mena Balaam sur le sommet du Peor, en regard du désert.
Balaam dit à Balak: Bâtis-moi ici sept autels, et prépare-moi ici sept taureaux et sept béliers.
Balak fit ce que Balaam avait dit, et il offrit un taureau et un bélier sur chaque autel.
Balaam vit que l'Eternel trouvait bon de bénir Israël, et il n'alla point comme les autres fois, à la rencontre des enchantements; mais il tourna son visage du côté du désert.
Balaam leva les yeux, et vit Israël campé selon ses tribus. Alors l'esprit de Dieu fut sur lui.
Balaam prononça son oracle, et dit: Parole de Balaam, fils de Beor, Parole de l'homme qui a l'oeil ouvert,
Parole de celui qui entend les paroles de Dieu, De celui qui voit la vision du Tout-Puissant, De celui qui se prosterne et dont les yeux s'ouvrent.
Qu'elles sont belles, tes tentes, ô Jacob! Tes demeures, ô Israël!
Elles s'étendent comme des vallées, Comme des jardins près d'un fleuve, Comme des aloès que l'Eternel a plantés, Comme des cèdres le long des eaux.
L'eau coule de ses seaux, Et sa semence est fécondée par d'abondantes eaux. Son roi s'élève au-dessus d'Agag, Et son royaume devient puissant.
Dieu l'a fait sortir d'Egypte, Il est pour lui comme la vigueur du buffle. Il dévore les nations qui s'élèvent contre lui, Il brise leurs os, et les abat de ses flèches.
Il ploie les genoux, il se couche comme un lion, comme une lionne: Qui le fera lever? Béni soit quiconque te bénira, Et maudit soit quiconque te maudira!
La colère de Balak s'enflamma contre Balaam; il frappa des mains, et dit à Balaam: C'est pour maudire mes ennemis que je t'ai appelé, et voici, tu les as bénis déjà trois fois.
Fuis maintenant, va-t'en chez toi! J'avais dit que je te rendrais des honneurs, mais l'Eternel t'empêche de les recevoir.
Balaam répondit à Balak: Eh! n'ai-je pas dit aux messagers que tu m'as envoyés:
Quand Balak me donnerait sa maison pleine d'argent et d'or, je ne pourrais faire de moi-même ni bien ni mal contre l'ordre de l'Eternel; je répéterai ce que dira l'Eternel?
Et maintenant voici, je m'en vais vers mon peuple. Viens, je t'annoncerai ce que ce peuple fera à ton peuple dans la suite des temps.
Balaam prononça son oracle, et dit: Parole de Balaam, fils de Beor, Parole de l'homme qui a l'oeil ouvert,
Parole de celui qui entend les paroles de Dieu, De celui qui connaît les desseins du Très-Haut, De celui qui voit la vision du Tout-Puissant, De celui qui se prosterne et dont les yeux s'ouvrent.
Je le vois, mais non maintenant, Je le contemple, mais non de près. Un astre sort de Jacob, Un sceptre s'élève d'Israël. Il perce les flancs de Moab, Et il abat tous les enfants de Seth.
Il se rend maître d'Edom, Il se rend maître de Séir, ses ennemis. Israël manifeste sa force.
Celui qui sort de Jacob règne en souverain, Il fait périr ceux qui s'échappent des villes.
Balaam vit Amalek. Il prononça son oracle, et dit: Amalek est la première des nations, Mais un jour il sera détruit.
Balaam vit les Kéniens. Il prononça son oracle, et dit: Ta demeure est solide, Et ton nid posé sur le roc.
Mais le Kénien sera chassé, Quand l'Assyrien t'emmènera captif.
Balaam prononça son oracle, et dit: Hélas! qui vivra après que Dieu l'aura établi?
Mais des navires viendront de Kittim, Ils humilieront l'Assyrien, ils humilieront l'Hébreu; Et lui aussi sera détruit.
Balaam se leva, partit, et retourna chez lui. Balak s'en alla aussi de son côté.