Louis Segond 1910
Versliste
Au chef des chantres. Sur les lis. De David. Sauve-moi, ô Dieu! Car les eaux menacent ma vie.
J'enfonce dans la boue, sans pouvoir me tenir; Je suis tombé dans un gouffre, et les eaux m'inondent.
Je m'épuise à crier, mon gosier se dessèche, Mes yeux se consument, tandis que je regarde vers mon Dieu.
Ils sont plus nombreux que les cheveux de ma tête, Ceux qui me haïssent sans cause; Ils sont puissants, ceux qui veulent me perdre, Qui sont à tort mes ennemis. Ce que je n'ai pas dérobé, il faut que je le restitue.
O Dieu! tu connais ma folie, Et mes fautes ne te sont point cachées.
Que ceux qui espèrent en toi ne soient pas confus à cause de moi, Seigneur, Eternel des armées! Que ceux qui te cherchent ne soient pas dans la honte à cause de moi, Dieu d'Israël!
Car c'est pour toi que je porte l'opprobre, Que la honte couvre mon visage;
Je suis devenu un étranger pour mes frères, Un inconnu pour les fils de ma mère.
Car le zèle de ta maison me dévore, Et les outrages de ceux qui t'insultent tombent sur moi.
Je verse des larmes et je jeûne, Et c'est ce qui m'attire l'opprobre;
Je prends un sac pour vêtement, Et je suis l'objet de leurs sarcasmes.
Ceux qui sont assis à la porte parlent de moi, Et les buveurs de liqueurs fortes me mettent en chansons.
Mais je t'adresse ma prière, ô Eternel! Que ce soit le temps favorable, ô Dieu, par ta grande bonté! Réponds-moi, en m'assurant ton secours!
Retire-moi de la boue, et que je n'enfonce plus! Que je sois délivré de mes ennemis et du gouffre!
Que les flots ne m'inondent plus, Que l'abîme ne m'engloutisse pas, Et que la fosse ne se ferme pas sur moi!
Exauce-moi, Eternel! car ta bonté est immense. Dans tes grandes compassions, tourne vers moi les regards,
Et ne cache pas ta face à ton serviteur! Puisque je suis dans la détresse, hâte-toi de m'exaucer!
Approche-toi de mon âme, délivre-la! Sauve-moi, à cause de mes ennemis!
Tu connais mon opprobre, ma honte, mon ignominie; Tous mes adversaires sont devant toi.
L'opprobre me brise le coeur, et je suis malade; J'attends de la pitié, mais en vain, Des consolateurs, et je n'en trouve aucun.
Ils mettent du fiel dans ma nourriture, Et, pour apaiser ma soif, ils m'abreuvent de vinaigre.
Que leur table soit pour eux un piège, Et un filet au sein de leur sécurité!
Que leurs yeux s'obscurcissent et ne voient plus, Et fais continuellement chanceler leurs reins!
Répands sur eux ta colère, Et que ton ardente fureur les atteigne!
Que leur demeure soit dévastée, Qu'il n'y ait plus d'habitants dans leurs tentes!
Car ils persécutent celui que tu frappes, Ils racontent les souffrances de ceux que tu blesses.
Ajoute des iniquités à leurs iniquités, Et qu'ils n'aient point part à ta miséricorde!
Qu'ils soient effacés du livre de vie, Et qu'ils ne soient point inscrits avec les justes!
Moi, je suis malheureux et souffrant: O Dieu, que ton secours me relève!
Je célébrerai le nom de Dieu par des cantiques, Je l'exalterai par des louanges.
Cela est agréable à l'Eternel, plus qu'un taureau Avec des cornes et des sabots.
Les malheureux le voient et se réjouissent; Vous qui cherchez Dieu, que votre coeur vive!
Car l'Eternel écoute les pauvres, Et il ne méprise point ses captifs.
Que les cieux et la terre le célèbrent, Les mers et tout ce qui s'y meut!
Car Dieu sauvera Sion, et bâtira les villes de Juda; On s'y établira, et l'on en prendra possession;
La postérité de ses serviteurs en fera son héritage, Et ceux qui aiment son nom y auront leur demeure.
Au chef des chantres. Sur Biche de l'aurore. Psaume de David. Mon Dieu! mon Dieu! pourquoi m'as-tu abandonné, Et t'éloignes-tu sans me secourir, sans écouter mes plaintes?
Mon Dieu! je crie le jour, et tu ne réponds pas; La nuit, et je n'ai point de repos.
Pourtant tu es le Saint, Tu sièges au milieu des louanges d'Israël.
En toi se confiaient nos pères; Ils se confiaient, et tu les délivrais.
Ils criaient à toi, et ils étaient sauvés; Ils se confiaient en toi, et ils n'étaient point confus.
Et moi, je suis un ver et non un homme, L'opprobre des hommes et le méprisé du peuple.
Tous ceux qui me voient se moquent de moi, Ils ouvrent la bouche, secouent la tête:
Recommande-toi à l'Eternel! L'Eternel le sauvera, Il le délivrera, puisqu'il l'aime! -
Oui, tu m'as fait sortir du sein maternel, Tu m'as mis en sûreté sur les mamelles de ma mère;
Dès le sein maternel j'ai été sous ta garde, Dès le ventre de ma mère tu as été mon Dieu.
Ne t'éloigne pas de moi quand la détresse est proche, Quand personne ne vient à mon secours!
De nombreux taureaux sont autour de moi, Des taureaux de Basan m'environnent.
Ils ouvrent contre moi leur gueule, Semblables au lion qui déchire et rugit.
Je suis comme de l'eau qui s'écoule, Et tous mes os se séparent; Mon coeur est comme de la cire, Il se fond dans mes entrailles.
Ma force se dessèche comme l'argile, Et ma langue s'attache à mon palais; Tu me réduis à la poussière de la mort.
Car des chiens m'environnent, Une bande de scélérats rôdent autour de moi, Ils ont percé mes mains et mes pieds.
Je pourrais compter tous mes os. Eux, ils observent, ils me regardent;
Ils se partagent mes vêtements, Ils tirent au sort ma tunique.
Et toi, Eternel, ne t'éloigne pas! Toi qui es ma force, viens en hâte à mon secours!
Protège mon âme contre le glaive, Ma vie contre le pouvoir des chiens!
Sauve-moi de la gueule du lion, Délivre-moi des cornes du buffle!
Je publierai ton nom parmi mes frères, Je te célébrerai au milieu de l'assemblée.
Vous qui craignez l'Eternel, louez-le! Vous tous, postérité de Jacob, glorifiez-le! Tremblez devant lui, vous tous, postérité d'Israël!
Car il n'a ni mépris ni dédain pour les peines du misérable, Et il ne lui cache point sa face; Mais il l'écoute quand il crie à lui.
Tu seras dans la grande assemblée l'objet de mes louanges; J'accomplirai mes voeux en présence de ceux qui te craignent.
Les malheureux mangeront et se rassasieront, Ceux qui cherchent l'Eternel le célébreront. Que votre coeur vive à toujours!
Toutes les extrémités de la terre penseront à l'Eternel et se tourneront vers lui; Toutes les familles des nations se prosterneront devant ta face.
Car à l'Eternel appartient le règne: Il domine sur les nations.
Tous les puissants de la terre mangeront et se prosterneront aussi; Devant lui s'inclineront tous ceux qui descendent dans la poussière, Ceux qui ne peuvent conserver leur vie.
La postérité le servira; On parlera du Seigneur à la génération future.
Quand elle viendra, elle annoncera sa justice, Elle annoncera son oeuvre au peuple nouveau-né.
Au chef des chantres. Sur les lis. Des fils de Koré. Cantique. Chant d'amour. Des paroles pleines de charme bouillonnent dans mon coeur. Je dis: Mon oeuvre est pour le roi! Que ma langue soit comme la plume d'un habile écrivain!
Tu es le plus beau des fils de l'homme, La grâce est répandue sur tes lèvres: C'est pourquoi Dieu t'a béni pour toujours.
Vaillant guerrier, ceins ton épée, -Ta parure et ta gloire,
Oui, ta gloire! -Sois vainqueur, monte sur ton char, Défends la vérité, la douceur et la justice, Et que ta droite se signale par de merveilleux exploits!
Tes flèches sont aiguës; Des peuples tomberont sous toi; Elles perceront le coeur des ennemis du roi.
Ton trône, ô Dieu, est à toujours; Le sceptre de ton règne est un sceptre d'équité.
Tu aimes la justice, et tu hais la méchanceté: C'est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t'a oint D'une huile de joie, par privilège sur tes collègues.
La myrrhe, l'aloès et la casse parfument tous tes vêtements; Dans les palais d'ivoire les instruments à cordes te réjouissent.
Des filles de rois sont parmi tes bien-aimées; La reine est à ta droite, parée d'or d'Ophir.
Ecoute, ma fille, vois, et prête l'oreille; Oublie ton peuple et la maison de ton père.
Le roi porte ses désirs sur ta beauté; Puisqu'il est ton seigneur, rends-lui tes hommages.
Et, avec des présents, la fille de Tyr, Les plus riches du peuple rechercheront ta faveur.
Toute resplendissante est la fille du roi dans l'intérieur du palais; Elle porte un vêtement tissu d'or.
Elle est présentée au roi, vêtue de ses habits brodés, Et suivie des jeunes filles, ses compagnes, qui sont amenées auprès de toi;
On les introduit au milieu des réjouissances et de l'allégresse, Elles entrent dans le palais du roi.
Tes enfants prendront la place de tes pères; Tu les établiras princes dans tout le pays.
Je rappellerai ton nom dans tous les âges: Aussi les peuples te loueront éternellement et à jamais.
Psaume d'Asaph. Dieu, Dieu, l'Eternel, parle, et convoque la terre, Depuis le soleil levant jusqu'au soleil couchant.
De Sion, beauté parfaite, Dieu resplendit.
Il vient, notre Dieu, il ne reste pas en silence; Devant lui est un feu dévorant, Autour de lui une violente tempête.
Il crie vers les cieux en haut, Et vers la terre, pour juger son peuple:
Rassemblez-moi mes fidèles, Qui ont fait alliance avec moi par le sacrifice! -
Et les cieux publieront sa justice, Car c'est Dieu qui est juge. -Pause.
Ecoute, mon peuple! et je parlerai; Israël! et je t'avertirai. Je suis Dieu, ton Dieu.
Ce n'est pas pour tes sacrifices que je te fais des reproches; Tes holocaustes sont constamment devant moi.
Je ne prendrai pas de taureau dans ta maison, Ni de bouc dans tes bergeries.
Car tous les animaux des forêts sont à moi, Toutes les bêtes des montagnes par milliers;
Je connais tous les oiseaux des montagnes, Et tout ce qui se meut dans les champs m'appartient.
Si j'avais faim, je ne te le dirais pas, Car le monde est à moi et tout ce qu'il renferme.
Est-ce que je mange la chair des taureaux? Est-ce que je bois le sang des boucs?
Offre pour sacrifice à Dieu des actions de grâces, Et accomplis tes voeux envers le Très-Haut.
Et invoque-moi au jour de la détresse; Je te délivrerai, et tu me glorifieras.
Et Dieu dit au méchant: Quoi donc! tu énumères mes lois, Et tu as mon alliance à la bouche,
Toi qui hais les avis, Et qui jettes mes paroles derrière toi!
Si tu vois un voleur, tu te plais avec lui, Et ta part est avec les adultères.
Tu livres ta bouche au mal, Et ta langue est un tissu de tromperies.
Tu t'assieds, et tu parles contre ton frère, Tu diffames le fils de ta mère.
Voilà ce que tu as fait, et je me suis tu. Tu t'es imaginé que je te ressemblais; Mais je vais te reprendre, et tout mettre sous tes yeux.
Prenez-y donc garde, vous qui oubliez Dieu, De peur que je ne déchire, sans que personne délivre.
Celui qui offre pour sacrifice des actions de grâces me glorifie, Et à celui qui veille sur sa voie Je ferai voir le salut de Dieu.
Au chef des chantres. Sur le lis lyrique. Hymne de David, pour enseigner. Lorsqu'il fit la guerre aux Syriens de Mésopotamie et aux Syriens de Tsoba, et que Joab revint et battit dans la vallée du sel douze mille Edomites. O Dieu! tu nous as repoussés, dispersés, Tu t'es irrité: relève-nous!
Tu as ébranlé la terre, tu l'as déchirée: Répare ses brèches, car elle chancelle!
Tu as fait voir à ton peuple des choses dures, Tu nous as abreuvés d'un vin d'étourdissement.
Tu as donné à ceux qui te craignent une bannière, Pour qu'elle s'élève à cause de la vérité. -Pause.
Afin que tes bien-aimés soient délivrés, Sauve par ta droite, et exauce-nous!
Dieu a dit dans sa sainteté: Je triompherai, Je partagerai Sichem, je mesurerai la vallée de Succoth;
A moi Galaad, à moi Manassé; Ephraïm est le rempart de ma tête, Et Juda, mon sceptre;
Moab est le bassin où je me lave; Je jette mon soulier sur Edom; Pays des Philistins, pousse à mon sujet des cris de joie! -
Qui me mènera dans la ville forte? Qui me conduira à Edom?
N'est-ce pas toi, ô Dieu, qui nous as repoussés, Et qui ne sortais plus, ô Dieu, avec nos armées?
Donne-nous du secours contre la détresse! Le secours de l'homme n'est que vanité.
Avec Dieu, nous ferons des exploits; Il écrasera nos ennemis.